PARAGRAPHE II : LES
INSURRECTIONS EN LIBYE ET EN SYRIE SOURCES D'INSTABILITE
Parce que l'insurrection est un phénomène
décrié par les Etats, ils s'attèlent à mettre en
oeuvre tous les mécanismes permettant de l'annihiler. Elle met en
péril l'autorité, la coordination, et même la survie de
l'Etat.
Le droit interne s'applique dans les cas libyen et syrien
parce que l'insurrection est cause d'instabilité politique
(A) et socio-économique (B)
A - LES INSURRECTIONS EN
LIBYE ET EN SYRIE SOURCES D'INSTABILITE POLITIQUE
Par instabilité politique, il faut entendre ici le
déséquilibre, la versatilité, et même la
fragilité que cause l'insurrection sur la permanence, le bon
fonctionnement des institutions et de la politique de l'Etat.
L'instabilité politique née de l'insurrection
investit tant le champ de la politique intérieure (1),
que la politique extérieure (2)
1 - Instabilité de
la politique intérieure
La politique intérieure d'un Etat en proie à une
insurrection ne saurait résister à l'instabilité. Dans un
tel environnement, les autorités gouvernementales ne parviennent pas
à définir et mettre en place un programme de
société capable de porter le développement. Ceci est en
partie dû au fait que leur légitimité se trouve
questionnée. Le peuple ne s'y identifie pas. L'on assiste à une
discordance de la cohésion gouvernementale, des poches de
résistance et même des frictions dans la mise en application des
décisions gouvernementales.
Bref l'autorité de l'Etat, la puissance publique est
amenuisée dans son efficacité. Du fait de cette
instabilité, la fonction publique subit des désaffections. En
Syrie par exemple, l'armée régulière est victime de
multiples cas de désertion. Les officiers tout comme les hommes de rang
abandonnent l'armée régulière, pour rejoindre les rangs
des insurgés.
L'instabilité de la politique intérieure se
répercute également sur la politique extérieure.
2 - L'instabilité de
la politique extérieure
Le contexte insurrectionnel est un contexte peu propice
à la bonne conduite de la politique extérieure d'un Etat. L'Etat
se trouve ainsi dans l'incapacité de mener une diplomatie
d'envergure.
Dans le cas libyen par exemple, du fait de sa
défaillance en interne éprouve de grandes difficultés
à faire entendre l'écho de sa voie à l'international. En
Libye où coexistent deux Gouvernements se targuant chacun de la
légitimité, il devient difficile pour les autres sujets de droit
international d'entretenir des relations avec lui. Ces relations peuvent porter
sur la coopération en matière judiciaire, politique ou
financière. Dans cette situation, il n'est point aisé pour un tel
Etat de mener sainement et sereinement la vie juridique internationale. Il est
évident que la Libye dans ce climat peut difficilement respecter ses
engagements internationaux. Conséquemment à ce manquement, la
Libye peut voir sa responsabilité internationale engagée.
Pour ce qui est de la Syrie, la situation est quelque peu
différente. En Syrie en effet, l'opposition désunie et
désorganisée n'a jusqu'à présent réussi
à évincer Bashar El assad. C'est pour cette raison qu'il demeure
en Syrie, un climat conflictuel et d'affrontement entre forces gouvernementales
et insurgés. Cette situation en cours d'enlisement est de nature
à compromettre considérablement la stabilité de sa
politique extérieure. Comme la Libye, la Syrie est dans une posture
où il lui est peu favorable de faire résonner sa voie sur la sur
la scène internationale. La Syrie est mise sur le banc de la
société internationale. Elle ne participe plus aux
activités de certaines organisations internationales et institutions du
système des nations unies. Elle ne peut donner une réponse
satisfaisante aux conséquences de cette insurrection à
l'international. A titre illustratif, la Syrie ne parvient pas ou du moins
peine trouver une solution au problème des vagues de
réfugiés et autres migrants qui s'échouent aux portes de
l'Europe sur les rives de la mer méditerranée.
Qu'en est-il de l'instabilité
socio-économique ?
|