La contribution de la microfinance au développement socio-économique dans la commune de Carrefour: le cas d'ACME pour la période 2000-2009( Télécharger le fichier original )par Jonathan SAINT JEAN Université d'état d'Haà¯ti - Licence ès Sciences Economiques 2015 |
8.2 Microfinance et GenreLe programme d'Analyse Socio-Economique selon le Genre (ASEG) croit qu'on se trompe souvent lorsqu'on parle de genre qui est selon lui, un concept relationnel qui analyse le rôle des femmes par rapport à celui des hommes dans la société et vice versa, et ne doit pas être confondu avec leur sexe. L'ASEG poursuit que dans le domaine de la microfinance, contrairement aux attentes, il existe des problèmes inhérents à une approche orientée seulement vers les femmes. Ces derniers peuvent aggraver davantage les inégalités. Car, l'évidence croissante du meilleur taux de remboursement de certaines femmes a engagé de nombreux intermédiaires à cibler plus particulièrement ces dernières. Les petites sommes de crédit, utilisées en microfinance, sont souvent perçues comme convenant mieux aux femmes qu'aux hommes parce que ces dernières, dans certains pays, sont moins mobiles (ASEG, pp.30-31, 2003). De toute évidence, nous admettons qu'une attention soutenue doit être accordée aux femmes, car selon le PNUD, les femmes constituent la majorité des pauvres, et que par définition la microfinance s'intéresse particulièrement aux pauvres. D'ailleurs, pour Axel de VILLE, le fait de donner accès aux services financiers aux femmes, est un moyen de mobiliser leurs capacités productives en faveur du développement économique. Car en plus du rôle qu'elles jouent au niveau de la famille, elles peuvent, par la microfinance, devenir des acteurs économiques. Constituant la majeure partie des gens vivant en dessous du seuil de pauvreté, les femmes, au moyen de la microfinance, peuvent ériger leurs affaires, transformer leurs vies économiques et leurs représentations sociales. La directrice exécutive d'ADA relate plus loin, que la microfinance favorise le processus d' « empowerment25(*) » des pauvres, particulièrement des femmes. Ce qui repose sur une question de changement, de choix et de pouvoir. Il s'agit d'un processus par lequel des individus ou des groupes vulnérables, qui n'ont au départ pas ou peu de pouvoir, s'affirment, se renforcent et deviennent capable de faire des choix qui affectent leur existence (ADA, op. cit., pp.23-29). Dans Microfinance et autonomie feminine (working paper no 32), Isabelle Guérin plaide aussi pour une microfinance en faveur des femmes. Il s'agit à la fois de leur donner les moyens de développer des activités génératrices de revenus et de leur permettre d'acquérir des méthodes de travail. Face à cette double exigence, soutient Mme Guérin, la microfinance apparaît comme un outil particulièrement pertinent. Elle fait remarquer qu'aujourd'hui, organismes multilatéraux, gouvernements, bailleurs de fonds et ONG partagent tous la même conviction: il n'y a pas de développement possible et durable sans la participation des femmes en qualité d'acteur. On constate qu'elles (les femmes) affectent leurs revenus davantage au bien-être familial et on en déduit qu'il vaut mieux adresser à elles. Selon elle, c'est ce qui explique cet engouement pour la clientèle féminine. La microfinance s'illustre comme un instrument important dans bien d'autres domaines de la vie des pauvres. Certains croient que l'éducation peut jouer un rôle important à l'émancipation des sociétés. Dans la section suivante, un survol est fait sur la pensée relative au partenariat microfinance et éducation. * 25 Ce terme désigne l'octroi de plus de pouvoir aux individus ou aux groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques qu'ils subissent. Diverses traductions ont été proposées en français dont certaines sont : capacitation, développement du pouvoir d'agir, autonomisation, responsabilisation, émancipation ou pouvoir-faire. |
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