3.Développement d'un
plan de réforme de la sécurité contrôlé par
les congolais
Malgré la prise de conscience de la
nécessité d'une réforme du secteur de la
sécurité et de la justice depuis les dialogues inter congolais,
aucune vision globale congolaise de la réforme de ce secteur ne s'est
dégagée avant la première tentative organisée lors
de la table ronde sur la réforme du secteur de sécurité de
février 2008.
Depuis, aucun plan stratégique global de la
réforme du secteur de la sécurité n' a été
suivi, laissant aux différents acteurs le champ libre de s'organiser
sans définir les interdépendances pouvant conduire à une
RSS avec des plans sectoriels évoluant dans différents sens.
Parallèlement à cette inexistence d'une vision
globale de la réforme du secteur de la sécurité dans le
pays, plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte notamment le
rôle de plus en plus prépondérant de la coopération
multilatérale et bilatérale et le manque de ressources tant
financières qu'humaines. La volonté politique et les enjeux
sécuritaires dans les provinces de l'Est, dominées par les
guerres successives impliquant des groupes armés congolais et
étrangers contre les FARDC, constituent des facteurs
supplémentaires non négligeables.
En ce qui concerne les acteurs multilatéraux, et
principalement le système des Nations Unies et de l'Union
Européenne, ceux-ci accordent une assistance multidimensionnelle(
technique, matérielle, organisationnelle,...) aux forces de
sécurité du pays.
Mais il s'agit souvent d'une transplantation des
expériences implémentées dans d'autres pays, sans prise en
compte effective des spécificités locales.
En fait, la RSS a été souvent perçue par
certains acteurs multilatéraux comme faisant partie du domaine de la
coopération bilatérale. Dans certains domaines, ces
expériences ont montré leurs limites. Ainsi, la mise en oeuvre
du programme national de désarmement, démobilisation et
réinsertion s'est heurtée à des difficultés majeurs
pour les prévisions budgétaires relatives au transport des
combattants dans leurs milieux de réinsertion.
En ce qui concerne la coopération bilatérale,
au delà de la visibilité recherchée par les pays
donateurs, les références pour la réforme du secteur de la
sécurité s'inspirent des expériences de leurs propres
pays. L'assistance donnée au pays à travers la coopération
bilatérale privilégie très peu la concertation avec les
autres acteurs et est donc l'occasion d'une dispersion des énergies et
des ressources.
Une des conséquences dans cette faiblesse de la
coordination entre les différents acteurs de la coopération, la
réforme du secteur de sécurité est presque soumise
à un ballottement dans tous les sens. En guise d'exemple, pour la
police, plusieurs pays ont accordé une assistance technique à
cette structure et en suivant leurs propres expériences, ce qui a pour
effet d'accentuer le manque d'uniformité dans les formations
dispensées.
Malgré l'organisation d'élections
démocratiques en 2006, les forces de sécurité,
particulièrement l'armée et la police, restent des acteurs
majeurs en vue de l'alternance politique dans la pays.
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