2. Délimitation du sujet
Le champ substantiel ou matériel de notre travail est
d'analyser quelques crimes qui sont commis par les sociétés
multinationales, lors de leur création, pendant leur existence et en cas
de difficulté.
Nous essayerons de faire une analyse critique sur la
répression des crimes économiques au sein desquels
s'opèrent le droit pénal international des affaires, droit
économique et financier, droit pénal des affaires et les droits
positifs des Etats.
3. Problématique
Le paradoxe de notre époque réside dans un
mouvement contradictoire d'extension et de réduction de la
justice.6
En effet, à l'heure actuelle où la
communauté internationale s'organise pour lutter contre les formes
« traditionnelles » d'impunité, des nouvelles formes
d'impunité voient le jour. D'un coté, l'entrée en vigueur
de la Cour Pénale Internationale (CPI) vient consacrer une victoire
importante contre l'impunité des bourreaux ; de l'autre, la justice
sociale et économique internationale demeure à construire. A ce
titre, il est à noter que, lors des négociations relatives
à la Cour Pénale Internationale, les Etats n'ont pas
souhaité que les personnes morales relèvent de la
compétence de la CPI.7 La question de la
responsabilité pénale des personnes morales, au premier chef
desquelles les entreprises, sera l'un des défis majeurs des prochaines
années, à une époque
6 FIDH, Lutte contre l'impunité des
multinationales, juin 2002
7 Art 25, Statut de Rome de la cour pénale
internationale, juillet, Rome, 1998
4
où l'impact de leurs activités sur les droits
humains est maintenant largement reconnu.8
Les pratiques et politiques des sociétés
multinationales posent des problèmes. Leur objectif fondamental d'un
bénéfice maximum en un minimum des temps conduit à des
violations massives des droits humains et la subordination de la politique
à l'économie tant au niveau national que mondial. Il n'est pas
acceptable que le flou juridique et l'impunité dont
bénéficient les multinationales se
perpétuent.9
Notre travail rentre, répétons -le, dans
l'ensemble des efforts conjugués afin de donner notre contribution
à propos de l'existence du système répressif des personnes
morales de droit privé et plus précisément des
sociétés multinationales. En effet, dans un système de
laisser faire ou aller ces dernières occasionnent des
conséquences fâcheuses et graves sur le développement
socio-économique tant sur le plan national qu'international. C'est pour
quoi nous aurons à répondre à trois questions qui à
notre avis constituent des préoccupations de L'humanité.
1. Comment Sont - ils réprimés les crimes
économiques commis par des sociétés multinationales lors
de leur création et en cas des difficultés ?
2. - Quels sont les crimes couramment commis
par les multinationales lors de leur fonctionnement ?
- Sur le plan international est-il possible
d'évoquer la responsabilité solidaire des multinationales ?
8 FIDH, Op. Cit., juin, 2002
9http://www.cetim.ch/ consulte le
16\7\2006
5
4. Hypothèses
En réponse à la question principale
posée, les hypothèses suivant peuvent être
formulées, suivant l'étape de la vie des sociétés
multinationales.
1. Les crimes commis lors de la création des
multinationales et en cas des difficultés des sociétés
multinationales ; ne sont pas réprimer sur le plan international mais
les sont sur le plan national
2. - Les crimes qui se commettent pendant le
fonctionnement des Multinationales ; sont souvent réprimées sur
le plan national mais le problème se pose quant au plan international
- Les filiales d'une société
multinationale sont en principe assujetties aux réglementations de leurs
pays d'implantations mais les multinationales en tant que telle ne sont
pleinement responsables devant aucun pays. 10
5. Objectif du travail
Les sociétés multinationales sont des personnes
morales de droit privé, Comme toutes les personnes juridiques elles ont
des droits et obligations dont le premier serait de respecter les droits des
autres. Le fait que les jugements des personnes morales et des crimes
économiques, environnementaux ne soient pas incluses dans la
compétence de la Cour Pénale Internationale donne aux
sociétés multinationales une échappatoire à toute
juridiction.
10 Rapport du secrétariat général
des Nations Unies, sous commission des droits de l'homme des Nations Unies,
996
6
L'objectif de notre travail consiste :
? Premièrement à montrer comment la
répression des sociétés multinationales se fait.
? Deuxièmement à révéler
l'échappatoire des sociétés
multinationales à toute juridiction internationale.
Notre souhait est d'attirer l'attention des
législateurs nationaux et internationaux en vue de créer un
système de répression des crimes économiques pour que ceux
qui les commettent, s'en rendent comptes devant une juridiction
internationale.
6. Choix des techniques et méthodes
6.1. Techniques :
La technique documentaire nous a permis de consulter les
traités, lois et règlements ainsi que la doctrine disponible
relative aux sociétés multinationales.
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