Les familles à caractère
développementiste
Ce sont des familles imbues des notions de dépassement
de leur état d'être et qui s'engagent résolument sur la
voie de changement et d'amélioration de leurs conditions de vie à
travers des initiatives prises individuellement et/ou collectivement. Ces
familles se retrouvent dans et autour de centres commerciaux tels que Nzibira,
Burhale, Burhuza, Madaka, Kashunju, Irango à Ciherano, Walungu,
Bideka, Mugogo, Kamisimbi, Munya à Nyangezi, Kamanyola. On y
retrouve un bon nombre d'actions et de projets prônant
l'amélioration qualitative et quantitative des conditions de vie des
populations concernées : amélioration de l'habitat,
électrification, élevage en stabulation, semences
améliorées, adduction d'eau, auberges et hôtels,
restaurants, pharmacies, préservatifs, présence des produits
manufacturés, moyens de transports disponibles, centres de santé
ou hôpital moyennement équipés, écoles bien
construites avec des enseignants qualifiés, habillement décent,
esprit rural mais à tendance urbaine, exode rural (ceux qui immigrent
dans les villes de Bukavu et Goma proviennent essentiellement de ces centres).
Le goût du lucre observé dans ces familles et
dans ces milieux a été à la base de certaines pathologies
sociales, infractions et inconvénients sociaux tels que la prostitution
(dans tous ces centres cités ci-haut. Il y a en moyenne 10 femmes libres
connues officiellement. La consommation du sexe est une monnaie courante et
concerne aussi bien les prostituées, les filles que les femmes
mariées). Il s'observe bien d'autres fléaux : l'escroquerie,
le détournement, la promiscuité sociale, le vol, le banditisme,
la militarisation, la vie chère, la précarité des
installations sanitaires, le manque d'eau potable, l'insécurité,
etc.
Les familles à vocation commerciale
Bien de familles, pour de raison d'infertilité et de
rareté de sol, se sont adonnées à des activités
commerciales. Elles peuvent être associées aux deux
précédentes catégories, elles ne sont pas
implantées uniquement dans les centres commerciaux, elles se retrouvent
aussi dans les villages, mais la prévalence se replace dans les centres
commerciaux. Il faut distinguer le fait de vendre les produits de ses champs ou
les produits d'élevage d'avec l'esprit commercial. En République
Démocratique du Congo, la qualité de commerçant s'acquiert
par l'acquisition d'un Nouveau Registre de Commerce
délivré à Kinshasa. Peu de gens disposent de ce document
au niveau de lachefferie. Ils exercent leurs activités marchandes sur
base de patente. Ils ne sont pas moins commerçants pour autant.
Est commerçante, à notre avis, la personne
qui a pour rôle d'acheter et de vendre au but de réaliser un
intérêt et qui en fait une profession permanente laquelle lui
confère ce statut de commerçant duquel il se reconnaît des
droits et des devoirs. Nous retiendrons, cependant, qu'il n'est pas facile
d'être commerçant dans la chefferie de Ngweshe pour diverses
raisons :
- l'éloignement par rapport à la ville de
Bukavu, le seul centre approvisionnement et par rapport aux marchés
d'écoulement des produits achetés. C'est suite à cet
éloignement de la ville de Bukavu que le marché de Mugogo, en
groupement de Lurhala, est devenu un centre d'approvisionnement des produits
manufacturés
- la faible capacité d'achat des villageois
- le mauvais état ou l'inexistence des routes
conduisant vers les marchés d'écoulement, le manque des moyens de
transport
- le manque des lieux d'entreposage des produits
- l'insécurité semée par des bandes
armées, les milices et les bandits
- la haine, l'envie des voisins
- la marche à pied et le transport sur la tête
ou sur le dos
- le mauvais état des marchés et les
intempéries souvent atroces
- le faible capital mis en exercice
- le faible revenu et taille de famille très
élevée
- le manque d'initiatives des autorités locales
- etc.
3) Les familles à prédominance
scolastique
Cette catégorie des familles est assimilable à
la précédente. Ce sont des familles se retrouvant autour des
écoles et qui se sont fixé comme objectif principal de scolariser
leurs enfants malgré la conjoncture économique difficile. Il est
à noter que si l'esprit de scolariser les enfants est plus
élevé dans et autour des centres commerciaux, cet objectif ne
concerne pas seulement ces familles à prédominance commerciale.
L'objectif existe un peu partout au sein de la chefferie, même si, les
enfants issus de ces milieux plus ou moins nantis vont plus au-delà de
l'école secondaire.
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