5.2. TYPOLOGIE DES FAMILLES DE NGWESHE
Dans nos investigations menées à travers la
chefferie, nous avons inventorié de types des familles que nous avons
subdivisées en 10 sous- types des familles classifiées selon
leurs modes de vie, leurs caractéristiques et leurs milieux.
Ces types des familles sont :lesfamilles
monogames, polygames, amputées recomposées,
séparées, et celles aux chefs des familles
régulièrement ou longtemps absents de leurs foyers. Il
est bon de signaler que les familles de Ngweshe sont essentiellement
chrétiennes. L'Islam installé au sein de la chefferie à
partir de 2006 avec l'avènement de la Mission d'Observation des Nations
Unies au Congo avec les troupes égyptiennes et pakistanaises n'a pas
encore tellement gagné du terrain à travers les familles. Toutes
ces familles se retrouvent en dix sous types ci-dessous :
1°) Les familles traditionnelles
Elles sont caractérisées par la conservation
des acquis purement traditionnels tels que la divination, l'animisme, l'habitat
rustique, l'activité économique principalement agropastorale, la
cueillette, l'habillement très dérisoire, des installations
sanitaires défectueuses, l'usage des ustensiles en bois, en liane,
(ex : le van), en terre cuite (pot, cruches, casseroles), l'usage des
nattes comme couverture, des lits en grabat (des sticks minces posés sur
quatre ou six piliers en bois), la scolarisation réduite des enfants
et des adultes, mortalité infantile élevée, sources non
aménagées, consommation de l'eau des rivières, conditions
hygiéniques précaires, villages enclavés souvent sous la
montagne ou au bord de grandes rivières telles que Ruzizi et Ulindi et
dans les vallons et versants des montagnes de Cinda, Ntondo, Businga, Luhorhe,
Nyamukumba, etc.
Ces types de familles se rencontrent surtout dans des villages
tels que Kashebeyi, Rhana, Cosho, Musunzu, Karhembu, Lugera, Luntukulu en
groupement de Mulamba ; Nkomo, Luhorhi, Businga en groupement de
Nyangezi ; Chintabagu, Mukungwe, en groupement de Mushinga ;
Ntondo en groupement de Lubona, les périphéries du centre de
Tubimbi, etc.
2) Les familles à forte religiosité
Ce sont des types des familles encrées fortement dans
des croyances religieuses vagues et sentimentales. Elles croient que Dieu peut
tout donner : à manger, les enfants, guérir toutes les
maladies, enrichir et appauvrir. Ces familles se retrouvent un peu partout
à travers la chefferie, surtout dans les Eglises catholiques et
protestantes. La multiplicité des sectes a exacerbé ces
tendances. Ainsi, dans ces familles, 30% des enquêtées, dans un
cas de maladie, recourent tout d'abord à la prière,
soupçonnent un mauvais sort jeté, soit par un voisin envieux,
soit par un esprit malveillant, soit par le Satan ; ensuite, elles
s'engagent dans une automédication traditionnelle ; puis, enfin,
lorsque le cas devient grave, elles recourent à la médecine
moderne tout en privilégiant la prière. Il s'affiche ainsi deux
étapes persistantes de la loi de trois états
d'Auguste Comte : l'étape théologique selon laquelle les
phénomènes naturels, humains et sociaux ne relèveraient
que de la seule volonté divine et l'étape métaphysique
pour laquelle l'existence de ces phénomènes ne relève que
de considérations abstraites. L'aspect positiviste des faits et
phénomènes reliant les faits aux causes est purement absent.
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