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Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive

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par Pierre BAKENGA SHAFALI
Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012
  

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3. Etat de la question

Ce travail dispose des fondements qui lui confèrent son originalité scientifique. Ceux-ci relèvent non seulement de rapprochements entre cette étude et ceux sur lesquels elle se fonde, mais aussi sur les divergences et les différenciations entre la présente étude et celles qui lui sont similaires et antérieures.

Il s'agit fondamentalement de travaux ci-après :

André Gide considère la famille comme une valeur, comme une réalité. Il estime que la contestation de la famille ne date pas d'aujourd'hui. Un auteur qui a eu son heure écrivait : «  famille, je vous hais, foyers clos : portes refermées, possessions jalouses du bonheur. »4(*)

Pour Stoetzel, c'est justement cette possession de l'intimité familiale que la très grande majorité des européens recherchent encore aujourd'hui. Dans l'hypothèse d'école d'une semaine de travail réduite à trois jours, entre huit possibilités suggérées d'utilisation des journées devenus libres, celle de les passer en famille arrive en premier lieu. C'est en famille que la majorité des gens préfèrent passer leurs loisirs. Quand on propose l'idée de grands changements désirables dans le mode de vie, 85% pensent qu'il en faudrait davantage sur la vie en famille.

Dans la famille, les deux tiers de ceux qu'on interroge se sentent détendus et en sécurité, même si 9% admettent qu'ils y sont souvent agressifs et 14 % anxieux. Seulement, un sur dix au total s'y reconnaît rarement heureux ou qu'il n'y est jamais heureux.

Maintes fois, à travers d'autres enquêtes, la famille est apparue comme refuge, comme valeur suprême. La famille dont il est question, ici, est certainement conjugale fondée sur le mariage, ou mieux encore, la famille nucléaire composée des époux et leurs enfants restés au foyer5(*).

Ce passage, tiré des enquêtes menées chez les européens sur ce qu'ils pensent de la famille confère à cette étude un caractère et une perception universels, car la famille que nous abordons dans ce travail ne diffère aucunement de celle enquêtée par Stoetzel. On peut ainsi donc affirmer que malgré la diversité, la pluralité des familles, leurs missions restent, d'une manière générale, presque semblables pour tous les peuples : celles de vivre ensemble, procréer, socialiser et d'assurer, autant qu'elles le peuvent, le bonheur à ses membres.

Nous dirions même qu'autant il existe une unité psychique de l'humanité malgré toutes les diversités d'hommes qu'on lui reconnaît, autant il existe une unité psychique familiale à travers le monde. Ceci revient à signifier que la famille, qu'elle soit nantie ou pauvre, les composantes, la mission et les objectifs demeurent les mêmes quand bien même le travail, les résultats de travail, la rationnalité ne soient pas les mêmes.

La famille est, certes, un cadre de vie qui unit, stabilise, harmonise, socialise les individus en son sein et, éventuellement même, autour d'elle. L'anxiété, l'agressivité qui peuvent s'observer au sein de la famille, peuvent, pour la plupart des cas, s'atténuer et se transformer en une véritable harmonie.

Si nous jetons du regard à cette recherche stoetzelienne, c'est parce qu'elle attache une grande considération à la famille en tant que cadre par excellence de vie humaine. Son aspect plus « communautariste qu'individualiste » crée des liens très élargis allant jusqu'aux contrats sociaux, interfamiliaux, interclaniques et même interétatiques. Voilà pourquoi son déséquilibre peut déstabiliser non seulement les membres nucléarisés mais aussi d'autres membres issus de ces alliances collatérales.

En effet, la plus petite unité sociologique se situe à travers les interactions existant entre deux personnes sociales. La famille nucléaire va au-delà de deux individus sociaux et traduit des interactions en son sein, des interactions diverses et diversifiées ; la famille nucléaire est un milieu social par excellence dont le comportement peut influencer toute une communauté et lui conférer par surcroît un qualificatif approprié.

Nous estimons, à ce titre, qu'étudier la famille dans le souci de l'inciter à la praxéologie ou s'imprégner du dynamisme en son sein ou en rapport avec son environnement, c'est de pénétrer l'historicité des communautés en présence.

Parce que la famille est un cadre de vie pouvant être étudié sous divers aspects (sociologique, économique, culturel, politique, juridique, religieux, philosophique ...), bon nombre de chercheurs anthropologues et sociologues se sont intéressés à la famille comme un domaine permanent d'études sociologiques.

A ce sujet, Edgar Morin estime que la sociologie doit relever trois défis :

-la sociologie doit assumer à la fois une vocation scientifique et une vocation essayiste, le sociologue doit assumer les deux cultures auxquelles il participe : la culture scientifique et la culture humaniste (philosophique et littéraire) et il doit relever le défi de l'éclatement et de l'antagonisme entre les deux cultures. Par là, il pourrait jouer le rôle-clé dans la très nécessaire communication et inter fécondation entre ces deux cultures.

- le second défi est celui de la complexité anthropo-sociale. La simplification, la réduction, la mutilation cognitive ne sont seulement impertinentes voire grotesques, elles incitent à des décisions et des politiques aveugles et souffrances des citoyens. Le sens et la méthode de la complexité conduisent nécessairement à une conception anthropo-sociologique articulant en elles toutes les dimensions disjointes dans les disciplines cloisonnées des sciences humaines et conduisent non moins nécessairement à reconnaître le monde concret de la vie quotidienne et les problèmes concrets des individus.

- le troisième défi, qui s'ensuit des deux précédents, est celui de la refondation : la conscience de la complexité débouche sur la prise de conscience de l'indispensable changement de paradigme dans les sciences humaines. Ainsi, la reforme de la pensée conduit à la refondation de la sociologie et lui ouvre un nouveau commencement.6(*)

La réflexion morienne constitue un pilier fort pour cette étude du fait de la clarification qu'elle offre à l'égard de la sociologie comme science et du rôle qu'elle doit jouer dans la société qui n'est constituée fondamentalement que des membres issus de familles. En clair, la famille, c'est à la fois l'homme et les relations ; c'est l'aspect anthropo-social tel qu'abordé par Edgar Morin.

A travers cette étude, un accent particulier sera mis sur les personnes sociales vivant dans la chefferie de Ngweshe et les relations entre ces personnes, entre elles et leur environnement. Il s'agira de jeter un regard critique et incitateur sur la vie quotidienne, sur leur travail, (car la famille est essentiellement travail), sur les problèmes majeurs manifestes et latents de l'entité ainsi que sur les mécanismes initiés localement pour transcender les situations des crises, évaluer l'environnement et s'atteler à le sauvegarder.

Mais, du fait que la famille sous étude émerge de situations des conflits et des crises, il s'avère important qu'avec Edgar Morin, nous examinions la notion de crise et les principes d'une sociologie du présent qui sous-tendent la présente étude. Il s'agit des six principes élaborés par Morin :

1°. Une sociologie qui se veut attentiste et contemporaine de l'événement, de la crise doit être phénoménologique (...), ce terme renvoie :

a) Au phénomène conçu comme donné relativement isolable, non à partir d'une discipline, mais à partir d'une émergence empirique, comme par exemple et par excellence un événement ou une série d'événements en chaines.

b) Au logos, c'est-à-dire à la théorie conçue, elle aussi, au-delà du carcan disciplinaire. Le phénomène adhère donc à la réalité empirique et à même temps appelle la pensée théorique. Le besoin croissant de multidisciplinarité et d'interdisciplinarité traduit timidement le besoin d'une approche adaptée au phénomène et non plus d'une adaptation du réel à la discipline.

2°. L'événement qui signifie l'irruption à la fois de vécu, de l'accident, de l'irréversibilité, du       singulier concret dans le tissu du social est le monstre de la sociologie. (...). Ainsi, on peut       cheminer scientifiquement par les voies d'une sociologie clinique qui considère que :

a. Le champ historico-mondial (y compris la préhistoire et l'ethnographie) est le seul champ expérimental possible pour la science de l'homme social,

b. Une théorie peut être élaborée à partir des phénomènes et situations externes, paroxystiques, « pathologiques, », qui jouent un rôle révélateur

On peut dire que le marxisme, le freudisme et même potentiellement le structuralisme sont des méthodes-théories à deux versants, dont l'un est orienté vers l'aspect diagnostic-clinique et la recherche (investigation et réflexion). C'est le versant qui se trouve à l'ombre, c'est le versant qu'il est légitime de travailler.

3°. L'événement, selon Morin, du point de vue sociologique, c'est tout ce qui ne s'inscrit pas dans les régularités statistiques. Ainsi, un crime ou un suicide n'est pas un événement, dans la mesure où il s'inscrit dans la régularité statistique, mais une « vague » de crimes, une épidémie des suicides peuvent être pris comme des événements, de même que le meurtre du Président Kennedy ou le suicide de Marily Monroe. L'événement, c'est le nouveau, c'est-à-dire l'information, dans le sens où l'information est l'élément nouveau du message. L'événement-information est, par principe, déstructurant (et la grande presse d'information donne quotidiennement lecture d'un monde déstructuré livré au bruit et à la fureur), et, à ce titre, l'information est ce qui perturbe les systèmes rationnalisateurs qui s'efforcent de maintenir une relation entre l'esprit du récepteur et le monde.

4°. L'événement est accident, c'est-à-dire perturbateur-modificateur. Il met en oeuvre une dialectique évolutive- involutive ; d'un côté, il déclenche un processus de résorption, lequel, si l'événement est trop perturbant, déclenche de mécanismes de régression faisant resurgir un fond archaïque protecteur et/ou exorciseur ( ainsi, la mort qui est toujours un événement pour les proches, déclenche les rites magiques de funérailles et de deuil), d'un autre coté des processus d'innovation qui va intégrer et répandre le changement dans la société.

A ce titre, l'événement est doublement riche, puisque il permet d'étudier les processus d'évolution-involution qu'il déclenche et puisque quand il ne s'agit pas d'un cataclysme naturel, il est aussi déclenché par la dialectique d'évolution-involution qui trame le devenir des sociétés.

5°. Les crises constituent des sources d'une extrême richesse pour la sociologie qui ne concentre pas toute sa mise sur les moyennes statistiques, les échantillons représentatifs ou les modèles structuraux de la linguistique :

a. Les crises sont des concentrés explosifs, instables, riches des phénomènes involutifs-évolutifs qui, à un certain degré, deviennent révolutionnaire ;

b. L'hypothèse que la crise est un révélateur signifiant des réalités latentes et souveraines, invisibles en temps dit normal, est heuristique par rapport à l'hypothèse contraire qui considérerait la crise comme épiphénoménale ;

c. Cette hypothèse est directement reliée au postulat scientifique de Marx et Feud donnant la primauté à la part immergée invisible (latente, inconsciente dans les deux cas, infrastructurelle) dans l'homme et la vie sociale ;

d. La crise est, en principe, un phénomène conflictuel et mérite d'autant plus d'intérêt si l'on adopte le postulat Marxien-Freudien selon lequel le caractère conflictuel est un caractère sociologique et anthropologique essentiel ;

e. Finalement, la crise unit en elle, de façon trouble et troublante, répulsive et attractive, le caractère accidentel (contingent, événementiel), le caractère de nécessité (par la mise en oeuvre des réalités les plus profondes, les moins conscientes, les plus déterminantes) et le caractère conflictuel.

6°. L'opposition se poursuit sur le plan de techniques et méthodes de recherche. Saisir donc la crise sous ses trois auspices renvoie au processus historico-déstructurant, comme processus structurant-déstructurant, renvoie aux anthropologies fondées sur le déséquilibre permanent (qu'on rencontre chez Marx et Freud)7(*).

Il importe, à travers cette étude, de nous rapprocher aux principes moriens de la Sociologie du présent. En effet, cette thèse ne se situe pas dans un cadre historico-descriptif, mais elle analysera plutôt un certain nombre d'événements auréolés des moments de crises profondes mais aussi d'espoirs et d'activités intenses appropriées ou inappropriées agissant favorablement sur la famille et son environnement au sein du terrain d'étude. Les événements tels que décrits dans notre univers démontrent qu'il a existé, au sein de cette chefferie, des processus évolutifs : les uns pour avoir contribué à la régression ou à la récession de certaines pratiques sociales, les autres pour avoir provoqué du changement qualitatif et/ou quantitatif.

Il s'agit, certes, de situations de crise qui ont déstructuré la communauté, modifié le cours ou la dynamique du processus de la vision sociale concertée et orientée dans un cadre communautariste et développementaliste.

Cette déstructuration n'existe pas seulement au niveau des acteurs, ce qui paraît important est que l'écartèlement n'a pas été définitif, mais semble avoir incité, inspiré un souffle nouveau, un ressaisissement, une prise de conscience, un moment de déstructuration-restructuration qui a conduit la population à la vigilance, à la conscience collective, à une redéfinition des objectifs pour son maintien et celui de son environnement.

Cet aspect lié à la Sociologie du Présent implique que cette thèse n'envisage pas pour objet d'exalter la fatalité d'une population rurale, mais plutôt le goût de l'espoir qui se traduit à travers des actions concrètes et praxéologiquement mises en oeuvre. Elle consiste, ainsi, à relever les différents événements survenus au sein des familles de notre univers et son environnement, leur aspect transitionnel, leur dynamique, les faits « crisologiques déstructurant-restructurant et structurant » en leur sein.

A l'autre versant socio-logistique, nous souscrivons aux études des sociologues du langage tel que Kambaji wa Kambaji. Ses travaux étayent des aspects de la praxéologie interdiscursive, deux travaux de cet auteur demeurent déterminants dans l'élaboration de la présente étude, ils lui fournissent des éléments fondamentaux qui rendent possible l'élargissement de la sociologie fondamentale à la sociologie de la famille :

1°. « Quelques réflexions sur les fondements épistémologiques de la connaissance sociologique. Problèmes théoriques et perspectives » (1988).8(*)

A travers cette étude, l'auteur commence par jeter un regard rétrospectif sur les conditions historico-génétiques de la production de la sociologie. Il suggère la nécessité permanente d'autopsie épistémologique interne et externe comme garde-fou d'un fonctionnement et développement positifs de la connaissance sociologique. Une telle étude des possibilités et limites de la construction ou reconstruction sociologique de la réalité sociale puise donc son intérêt théorique et pratique dans un double souci : d'une part, celui de retour à la fondamentalité en Sciences de l'homme en général et en sociologie, en particulier.

2°. « La problématique de l'objectivité scientifique en sciences de l'homme »

L'auteur débat des problèmes de l'objectivité en Sciences Sociales et des ruptures en épistémologie sociologique dont la non maîtrise par le savant entraine inévitablement la crise de ces disciplines, hypothèque leur avenir et menace le développement de la culture humaine.

Cette réflexion de l'auteur, axée sur la praxéologie et l'interdiscursivité, nous appuie dans la construction de notre objet de connaissance qui porte sur la famille en vertu de ce qu'elle est. La famille, comme dit plus haut, est essentiellement travail, car, réellement, la famille n'est et ne doit être, en tout temps, en toute circonstance et en tout lieu, que travail. Elle se définit, n'existe, ne se détermine, ne se maintient et ne s'améliore qu'à travers le travail et son environnement. Dans ce contexte, la famille comme tout système productif doit fonctionner sur base de cinq règles du management, à savoir : prévoir, organiser, commander, coordonner, contrôler.

Etant donné que le système de la famille est multisectoriel (comportant économie, politique, éducation, culture...), nous avons recouru, pour mieux l'appréhender aux analyses de Michel de Coster et François Pichault en matière de travail.

En effet, ces deux auteurs estiment que «  le travail est d'abord analysable en termes d'activités ; c'est le sens qui vient essentiellement à l'esprit. Selon cette dimension, le travail se définit comme une activité productive, ou si l'on préfère, comme une activité créatrice d'utilité économique. C'est, notamment, dans cette perspective qu'on l'oppose au loisir qui, bien que pouvant être socialement utile, se relève être rigoureusement improductif en ce sens qu'il ne donne pas lieu à la création des richesses nouvelles.

Le travail est ensuite un statut : c'est une dimension qui n'est pas sans rapport avec la précédente mais qu'il faut bien cerner. La notion du statut ne doit pas être confondue avec le régime juridique ou contractuel qui définit légalement la situation du travailleur. Bien que susceptible de s'analyser en un ensemble des droits d'obligation socialement déterminés, le statut représente, au fond, l'aspect normatif du rôle ou le processus d'institutionnalisation qui façonne cet aspect.

Le travail est un espace. L'espace qui est aussi un fait social, moins sans doute, parce que les rapports sociaux ne s'y nouent qu'en raison du fait qu'il est, à l'instar du temps, l'objet de représentations collectives particulières susceptibles de varier avec les civilisations, les classes sociales et les groupes sociaux. Au surplus, son aménagement influence les interactions des individus en sorte qu'on peut dire avec Ledrut, que l'espace s'identifie davantage à une manifestation de la réalité sociale qu'à sa simple projection ».9(*)

En fait, cette étude ne s'inscrit pas dans la stricte sociologie du travail. Mais comme nous l'avons estimé plus haut, il n'existe pas de famille sans travail, de la même manière qu'il n'existe pas de travail et de famille sans espace. Or, le milieu de notre étude est un espace et comporte des familles qui survivent grâce à leur travail et lequel leur confère un statut. C'est, en fait, cet espace qui constitue une démarcation nette entre le Traité de De Coster et la présente étude qui, elle, voudrait s'interroger sur la personne qui vit, où elle vit, de quoi elle vit, comment elle vit, et sur ce qui l'entoure. A ce niveau, la réflexion se propose de considérer la Sociologie du travail comme un des couloirs d'échanges, car la famille ne peut être étudiée sous un seul aspect mais plutôt sous une approche pluridisciplinaire.

En effet, s'inscrivant dans une sociologie de la famille, Edgar Morin aborde la question de l'amour et du vieillissement, car, en fait, dans chaque famille, l'on naît, l'on grandit, l'on vieillit, l'on s'aime ou l'on ne s'aime pas, l'on s'y sent heureux ou malheureux.

L'analyse d'Edgard Morin nous relate ce qui suit : « l'idée du bonheur monte au zénith des civilisations individualistes. L'effondrement des valeurs traditionnelles et les grandes transcendances s'opèrent à son profit. Dès que la lutte pour survivre, la contrainte ou le besoin élémentaire s'allègent, le bonheur s'incorpore à l'idée même de vivre ».10(*)

Et l'auteur de poursuivre par rapport à l'amour : « l'amour est devenu thème obsessionnel de la culture de masse ; celui-ci, le fait d'apparaitre dans des situations où il ne devait pas être normalement impliqué influe sur tout (...). Sans amour, on est rien du tout, dit la Goualante du pauvre Jean ».11(*)

Ce passage n'instruit pas sur les relations charnelles entre les individus. Il a pour but de susciter un amour sincère au sein des foyers sans lequel certains individus seraient annihilés par rapport aux autres. Qu'il y ait amour et bonheur dans une famille, les membres ne sont pas exempts du vieillissement. La considération d'Edgar Morin par rapport au vieillissement est différente de celle que nous aborderons dans cette étude. Pour cet auteur, il ne convient en rien de vieillir, il faut demeurer jeune à jamais pour disposer de la sagesse. Par contre, dans notre univers sémantique, c'est la vieillesse qui confère la sagesse. Pour conquérir cette dernière, la sénescence s'acquiert prématurément. On vieillit à trente ans, « au lendemain de son mariage ».

Pour Edgar Morin, « le sage vieillard est devenu le petit vieux retraité. L'homme mur est devenu croulant. Le père déchu ou amical s'efface en un fondu au gris dans l'imaginaire cinématographique. La femme est partout présente, mais la mère enveloppante a disparu. Le nouveau modèle, c'est l'homme à la recherche de la réalisation de soi, à travers l'amour, le bien-être, la vie privée. C'est l'homme et la femme qui ne veulent pas vieillir, qui veulent rester toujours jeunes pour toujours s'aimer et toujours jouir du présent. Ainsi, le thème de la jeunesse ne concerne-t-il pas seulement les jeunes, mais aussi ceux qui vieillissent, ceux-ci ne se préparant pas à la sénescence, mais, au contraire, luttent pour rester jeunes ».12(*) (C'est nous qui soulignons).

Il s'observe ainsi une dialectique entre la vision de Morin sur la jeunesse qui doit toujours caractériser les époux, les personnes de tout âge et la considération ou l'attachement que les personnes de notre univers réservent à la vieillesse.

Pour ce même auteur, le vieillissement n'est pas physique mais mental et psychologique, il écarte, ainsi, le concerné de la dynamique transformatrice. Ainsi, le vieillissement des paysans accorderait la sagesse à ceux qui y sont parvenus. D'où, il faut vieillir vite pour s'attirer une considération sociale approuvée et éprouvée.

Il s'agit, donc, d'une dynamique transformatrice tant au niveau du physique que du mental et du psychologique, le tout influant sur l'individu social et son environnement.

S'attelant aussi sur la question de la famille, Jean Fourastié aborde l'aspect lié au fait que la société devient de plus en plus nombreuse. Voici brièvement comment il s'embarque dans cette analyse : « L'homme riche découvre des facultés et des aptitudes nouvelles, il cherche à les satisfaire d'une manière de plus en plus intense et de plus en plus différenciée. Pour cela, il occupe de plus en plus d'espace et développe de plus en plus son action physique. Or, il se trouve que, parallèlement à l'évolution qui lui permet de développer ainsi son autonomie, son originalité, sa prise sur le monde physique, une évolution se produit et couvre la terre des milliards d'hommes ».

Les mécanismes de cette expansion démographique sont simples. Dans la période traditionnelle, nos mères avaient beaucoup d'enfants, mais la mortalité était telle qu'un nombre élevé de ces enfants mouraient avant de parvenir au mariage. La moitié des enfants nés étaient exclus de la reproduction, aujourd'hui presque tous les enfants nés enfantent à leur tour, la croissance de la population dépend de deux facteurs mortalité-fécondité (aptitude à reproduire). La fécondité est restée, semble-t-il, la même. Par contre, la mortalité dans la tranche d'âges de 0 à 25 ans est tombée de 500 pour 1000 environs à 40 pour 1000. Le résultat, compte tenu des personnes célibataires, affiche que, pour maintenir la population en chiffre stable, il fallait une moyenne de l'ordre de 4.5 enfants par ménage. Aujourd'hui 2.2 suffisent. Or, nos femmes (et nous autres hommes encore plus aisément) sont aptes à en avoir 4 ou 5... ».13(*)

Le contexte dans lequel Fourastié aborde la question est différent du nôtre. En son lieu et temps, bien que la population augmente, la taille de la famille diminue sensiblement. Elle est estimée à 2.2 enfants par famille. La mortalité est manifestement en baisse, la natalité aussi, et donc, l'espérance de vie s'accroît, allant jusqu'au-delà de 80 ans.

Il s'affiche, ainsi, une dialectique de lieu, de temps et d'événements. Si la mortalité, la natalité se réduisent sensiblement en Europe et que, corollairement l'espérance de vie augmente, la situation n'est pas la même au sein de notre univers. Sur le terrain d'investigations, la natalité est très élevée de même que la mortalité, l'espérance de vie est réduite et estimée à 45 ans, la taille de la famille est élevée : sa moyenne est de 8 enfants par famille. Les problèmes sont multiples et liés surtout aux besoins primaires (santé, alimentation, habillement et scolarisation). C'est en fait une façon de dire que le monde dispose des réalités divergentes, variant selon le temps, l'espace, les cultures, l'environnement, les ressources, etc.

C'est dans cet entendement que Fourastié met en opposition l'homme nouveau et l'homme traditionnel. Ce dernier semble se retrouver au sein de notre univers sémantique si pas entièrement, au moins en termes des survivances.

Pour l'auteur, «  l'homme traditionnel ne juge pas en fonction du passé. Au contraire, l'homme nouveau, non seulement oublieux, mais aussi ignorant du passé, juge les contraintes subsistantes non par rapport aux anciennes, mais par rapport à la situation présente, à ses besoins actuels, ses désirs, ses aspirations. Ainsi, peut-il en venir à les juger aussi durement que l'homme traditionnel jugerait les siennes ».14(*)

Ce principe est pour Fourastié celui de « l'importance marginale des contraintes des rationnements, lequel est général et applicable aux besoins. Pour qu'une contrainte soit ressentie comme contrainte ou besoin dans un domaine considéré de satisfactions économiques ou psychologiques, il faut et suffit que ces contraintes jugées plus dures ou les besoins jugées plus pressantes soient satisfaits ».15(*)

L'homme dont parle Fourastié est différent de celui dont il est question à travers cette étude. Sur un aspect dichotomique, Fourastié considère un homme riche, propriétaire de vastes espaces et qui développe son action physique. Il s'agit donc d'une perception physique et dialectique de la considération de l'homme en ce qu'il est, ce qu'il possède et ce qu'il fait. Notre paradigme d'homme concerne un personnage pauvre, propriétaire des espaces fort réduits et développant très peu d'initiatives physiques et intellectuelles.

André Bruguière nous relate une situation relative à une famille ouvrière qu'il retrouve même dans les sociétés industrielles. Laborieuse, elle ne vit que de son travail rationalisé.

De ce point de vue, nous réaffirmons que la famille, en tout temps ne peut se maintenir qu'à travers le travail. Il n'y a et n'existera point d'époques qui favoriseraient l'oisiveté des membres des familles au profit de leur promotion. A contrario, toute oisiveté ou passiveté familiale ne contribue qu'à son écartèlement et sa chute. En d'autres termes, la dynamique familiale qualitative et quantitative positive n'émane que du travail bien fait. Et donc, la famille doit travailler, tous ses membres doivent se mettre rationnellement au travail pour transcender ses défis, car sa vie, son progrès, selon Bruguière, « se déroulent dans le cadre de la famille nucléaire »16(*) nécessitant la participation de toutes les personnes valides.

Au-delà du travail, la famille se détermine par ce qu'elle dit et de la façon dont elle appréhende les discours dont elle est auditrice.

A ce sujet, Pie-Aubin Mabika17(*) nous fournit un exemple impressionnant d'analyse, de compréhension, d'interprétation des chants au Congo. Les chants sont des discours, ils transmettent un message qu'il faut comprendre. Cet auteur répertorie de nombreux chants produits au Congo par les musiciens congolais, il en donne le sens et la signification pour chaque chant. L'importance de cette oeuvre est de considérer le chant comme un discours qui transmet un message qu'il faut entendre à travers le plaisir issu du son, qu'il faut ensuite interpréter et en saisir le sens. Le chant, comme tout autre discours a une dimension praxéologique. Il incite à l'action, à la méditation, au pragmatisme.

En effet, les habitants de Ngweshe exécutent des chansons en des moments de joie comme en ceux de détresse et ce sont les moments qui les différencient tant par le son, la tonalité, le rythme, le sens et le message.

Françoise Rullier-Theuret, elle, analyse le dialogue au sein du roman. Pour cet auteur, « le dialogue des personnages est un simulacre du réel qui semble venir d'un hors-texte et qui conserve, de cet ailleurs une part du mystère, l'instance narrative prend en charge la situation, le récit qui entoure le dialogue a souvent un rôle d'élucidation. Selon que l'auteur dissimule les factures, ou qu'il utilise les effets de ruptures, les paroles de personnages resteront plus ou moins « en l'air » ou intégrées à du narratif et portées par contexte par rapport auquel elles trouveront tout leur sens ».18(*)

Ce qu'il convient de retenir de cet auteur est qu'il ne faut pas lire un roman d'une façon superficielle. Il faut pénétrer les mots et en saisir le sens que leur a conféré l'auteur. C'est pour cela qu'elle estime que la maîtrise du sens de mots dans un roman exige une recherche de la part du lecteur que nous considérons, ici, comme auditeur par rapport à l'auteur qui apparaît comme locuteur. Dès lors, cette lecture a des influences sur le lecteur : elle suscite en lui une réaction positive ou négative. Elle produit un sens nouveau.

La langue comme la lecture contribue à l'épanouissement du multiculturalisme. A ce sujet, Maddalena de Carlo écrit : « La coprésence de diverses ethnies et cultures dans les mêmes espaces n'est pas un phénomène complètement inédit dans l'histoire mais ce qui lui confère les caractéristique des sociétés contemporaines, c'est la rapidité de son évolution et la portée de son extension. Le rapport avec l'altérité est donc devenu un sujet incontournable pour la compréhension d'un monde où les échanges et la circulation non seulement du bien et de capitaux, mais aussi d'individus, de groupes, d'idées, d'informations, de projets de vie..., s'identifient de jour en jour. Pour des raisons historiques, ce sont les USA qui ont du, les premiers, faire face à la pluralité d'ethnies et de cultures, c'est donc en milieu nord américain que le débat sur le multiculturalisme a vu le jour. Andrea Sempirini remarque que cinq aspects constituent le cocktail propre au peuplement de ce pays et permettent de cerner les spécificités :

- la présence sur le territoire américain des populations autochtones

- l'importance massive d'esclaves d'Afrique occidentale

- la présence, parmi les premiers colons, de groupes religieux

- l'origine anglo-saxonne des élites économiques et politiques

- le rôle de l'immigration dans le peuplement du pays.

Le terme « interculturel », poursuit l'auteur, est plus généralement en opposition à « multiculturel » non seulement comme appartenant à des milieux d'origine distincts, français et anglo-saxons respectivement, mais aussi comme exprimant deux perspectives distinctes : l'une plutôt descriptive, l'autre plus centrée sur l'action.

A ce propos, M.Abdallah-Preitcelle définit l'interculturel comme une construction susceptible de favoriser la compréhension des problèmes sociaux et éducatifs, en liaison avec la diversité culturelle, tandis que le multiculturel, tout en reconnaissant la pluralité des groupes, et se préoccupant d'éviter l'éclatement de l'unité collective, n'a pas de visée clairement éducative.

Les deux termes se rapporteraient donc à des contextes différents. Si la migration des populations répond à des exigences de survie matérielle et existentielle, les facteurs qui ont mené à cette planétarisation des relations humaines dépassent largement les capacités de contrôle, non seulement des individus mais aussi des pouvoirs locaux : l'interculturel se définit alors comme un choix pragmatique face au multiculturalisme qui caractérise les sociétés contemporaines.

C'est justement l'impossibilité de maintenir séparés les groupes qui vivent en contact constant qui entraine la nécessité de construire des modalités de négociation et de médiation des espaces communs.

L'emploi du mot interculturel implique nécessairement, si on attribue au préfixe « inter » sa pleine signification, interactions, échanges, élimination des barrières, réciprocité et véritable solidarité.

Si au terme de culture, on reconnait toute sa valeur, cela implique reconnaissance des valeurs, des modes de vie et des représentations symboliques auxquelles les êtres humains, tant les individus que les sociétés, se référent dans les relations avec d'autres et dans la conception du monde ».19(*)

A vrai dire, les interactions, les échanges, la solidarité, la réciprocité entre les hommes ne sont possibles et efficaces qu'à travers le langage. C'est ainsi que la langue dispose d'une dimension conative, elle incite à l'action. Dans une étude portant sur la dynamique d'une communauté, saisir les aspects discursifs parait une préoccupation indispensable en ce sens que tout part d'une idée, laquelle, en se verbalisant et en se matérialisant, devient une action à travers laquelle l'individu et la communauté, se reconnaît, se définit et s'évalue.

Ainsi, « le langage, institution majeure, dont les structures varient lentement (la grammaire, la syntaxe, les éléments phonétiques, etc.) s'impose dès sa naissance au petit d'homme survenant, et conditionne la manière dont il lira et interprétera le monde. Le survenant n'a pas de choix de la langue qu'on va lui imposer. C'est celle de ses parents, de son milieu d'origine. Il n'a pas davantage, au demeurant, le choix du niveau de la langue qu'il va utiliser : la langue qu'on parle dans les milieux pauvres n'est pas celle qu'on parle dans les milieux riches. Entre autres choses, la langue va marquer sa position sur l'échelle des hiérarchies sociales. »20(*)

La langue se situe toujours et strictement dans les paradigmes sociologiques, (le paradigme qui, selon le philosophe et historien des sciences, Thomas Kuhn, désigne un cadre de pensée dominant au sein d'une communauté scientifique et propre à une époque donnée).21(*)

Marc Luyckx Ghisi22(*), se basant sur les définitions de Karl Popper et Willis Harman, estime que le paradigme est la base de la manière de percevoir, de penser, de juger et d'agir qui est associée à une vision particulière de la réalité.

Le paradigme d'une civilisation détermine la manière dont celle-ci se perçoit, dont elle voit la nature de la réalité, la société, le monde qui l'entoure et le but de l'existence. Les paradigmes déterminent non seulement nos pensées, mais la manière même dont nous percevons la vie. Lorsqu'une civilisation quitte un paradigme pour un autre, ce basculement touche au coeur même de ces populations.

Pour cet auteur, le paradigme est la paire de lunettes invisibles à travers lesquelles nous regardons, interprétons et comprenons la vie. Les lunettes sont invisibles, là est la réelle difficulté, car personne n'est conscient d'être dans le paradigme. Par contre, parfois le paradigme d'autres personnes peut plaire et agacer fortement. A ce jour, nous pouvons estimer que le paradigme de démocratie des peuples occidentaux plait aux africains même si ces derniers ont difficile à s'y conformer scrupuleusement. Nous reviendrons un peu plus bas sur ces aspects paradigmatiques, mais disons d'abord que la langue se base fondamentalement les paradigmes suivants23(*) :

1° Le paradigme holistique ou de la structure selon lequel le tout ou le social est différent de ses composantes, c'est-à-dire les individus. Malgré que la langue soit une institution sociale et un tout, elle permet à chaque usager d'avoir son propre parler qui lui est spécifique.

Le paradigme holistique est une émanation de Durkheim : il tire son origine du grec (holos : qui forme un tout). Pour lui et ceux qui se réclament de son héritage, la société est un holon, un tout qui est supérieur à la somme de ses parties, elle préexiste à l'individu et les individus sont gouvernés par elle. Dans ce cadre, la société englobe les individus et la conscience individuelle n'est vue que comme un fragment de la conscience collective.

Selon ce point de vue, l'objet des recherches sociologiques est le fait social, qu'il faut traiter comme une chose, sa cause devant être cherchée dans des faits sociaux antérieurs. Le fait social, qui fait l'objet d'une institutionnalisation, est extérieur à l'individu et exerce une contrainte sur ce dernier. Les individus sont donc encadrés dans des institutions, elles-mêmes insérées dans des structures homologues les unes par rapport aux autres. La sociologie est alors la science des invariants institutionnels dans lesquels se situent les phénomènes observables.

A titre d'exemple, l'on dira que le mariage est un invariant par rapport au divorce, que l'école en est un autre par rapport aux échecs des écoliers, etc.

* 4. A. GIDE, Les nourritures terrestres (1897) cité par STOETZEL, J., Les valeurs du temps du présent, une enquête européenne, Paris, 1983, p. 121.

* 5 . J. STOETZEL, op.cit, pp. 121-122.

* 6. E. MORIN, La sociologie, édition revue et augmentée, Paris, Fayard, p. 32.

* 7 . E.MORIN, L'esprit du temps 2. Nécrose, Paris, B. Grasset, pp. 31-35.

* 8 NDAY WA MANDE, Elargissement de la praxéologie interdiscursive aux discours logico-mathématiques et physiques. Contribution critique à l'Epistémologie praxéologique, Thèse de doctorat en sociologie, Lubumbashi, 2005.

* 9 M. DE COSTER  et F. PICHAULT, Traité de sociologie de travail, 2e édition, Bruxelles, De    Boeck et Larcier, 1998, pp. 34-35.

* 10 E. MORIN, L'esprit du temps 1. Nécrose, Paris, B. Grasset, 1962, p. 171.

* 11 Idem, p. 211.

* 12 . E. MORIN, op.cit. 181.

* 13 J. FOURRASTIE, Les 40000 heures, inventaire de l'avenir, Paris, Ed. Gontier, 1965, p.28.

* 14 Idem, p. 167.

* 15 Idem, p.175.

* 16 A. BURGUIERE et alii, Histoire de la famille, t2, Paris, Armand Colin, 1986, p.379.

* 17 PIE-AUBIN MABIKA, La chanson congolaise. Son histoire, sa vérité, ses textes et leurs    significations, Paris, L'Harmattan, 2005.

* 18 F. RULLIER-THEURET, Le dialogue dans le roman, Paris, Hachette, 2001, p. 37.

* 19 .MADDALENA DE CARLO, L'interculturel, Paris, Clé internationale, 1998, pp. 34-35.

* 20 C. JAVEAU, Leçons de sociologie, 2ème édition, Paris, Armand Colin, 1999, p. 46.

* 21 THOMAS KUHN cité par P.CABIN et J.- F DORTIER, (sous dir), La Sociologie. Histoire     et idées, Paris, Editions Sciences humaines, 2000, p. 341.

* 22 M. LUYCKX GHISI, Au-delà de la modernité, du patriarcat et du capitalisme. Société     réenchantée ?, Paris, L'Harmattan, 2001, p.25.

* 23 Idem, p.32.

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