Formation professionnelle continue des enseignants et rapport à leurs besoins: cas des professeurs de français de l'enseignement secondaire technique et professionnel de Ouagadougou( Télécharger le fichier original )par Barthélemy TENKODOGO Université de Rouen/France - Master 2 pro Ingénierie et Conseil en Formation 2011 |
Elle joue le même rôle que la DGIFP mais avec des attributions en moins. Elle est chargée de la promotion du système d'enseignement secondaire technique et professionnel, de la définition des priorités nationales et de la promotion de la formation professionnelle et de l'apprentissage en milieu scolaire. De plus, elle assure le suivi des activités des services chargés des établissements publics et privés d'enseignement secondaire technique et professionnel. Les promoteurs des établissements d'enseignement secondaire technique et professionnel s'adressent à la DGESTP pour leur autorisation d'ouverture. Enfin, la mise en oeuvre de la politique nationale en matière d'enseignement secondaire technique et professionnel et la planification de la création des établissements d'enseignement secondaire technique et professionnel font partie également des missions de la DGESTP. Cette direction générale comprend la direction de l'enseignement secondaire technique et professionnel initial(DESTPI), la direction de la prospective et des programmes de formations(DPPF) et de la direction de la formation continue et de l'insertion(DFCI). La DFCI a dans ses prérogatives l'organisation des formations continue des personnels enseignants des établissements d'enseignement secondaire technique et professionnel. Elle l'assure en collaboration avec la DGIFP. En outre, la DGESTP est épaulée par le groupement des établissements technique pour la formation continue (GET-FC). Nous constatons à ce niveau que les professeurs de français de l'enseignement technique et professionnel ne relèvent pas de la DGESTP mais de la DGIFP. Par conséquent, ils ne bénéficient de la formation continue organisée par cette structure. Les actions du GET-FC sont plus orientées vers la formation des professeurs des disciplines techniques et professionnelles. 1.4. Les dispositifs de formation de l'inspection de français.Pour les formations continues, l'inspection de français à la DGIFP a mis en place depuis 1990 six (6) dispositifs de formation11(*). Le conseil d'enseignement par discipline Les professeurs de français d'un même établissement forment un groupe de discipline. Au sein de ce groupe, ils abordent les questions relatives à l'enseignement de leur discipline. L'animation du groupe dépend du dynamisme de ses membres. Le conseil d'établissement Un peu plus large que le groupe de discipline, il regroupe les enseignants de français et l'administration du Collège ou du Lycée. Il donne l'occasion de discuter autour de l'enseignement du français. Il permet au professeur de français de ne pas se sentir seul, isolé, laissé à lui-même. Les journées pédagogiques (JP) Elles étaient animées alors par les Professeurs Animateurs Pédagogiques (PAP). Autour du PAP, les professeurs de plusieurs localités voisines se retrouvent, discutent de problèmes communs liés à l'enseignement-apprentissage du français. Les J.P ont lieu dans les zones d'animation du PAP, et se déroulent 3 à 4 jours par an. Les JP sont un dispositif de formation de proximité qui permettaient de satisfaire les besoins de formation dans un contexte d'insuffisance de moyens financiers et logistiques. Mais avec la fin du Projet Français/ Mathématiques et du Projet d'Appui à l'Enseignement Secondaire Général (PAESG), les JP sont quasi inexistantes. L'auto-formation L'auto-formation se fait à travers la documentation mise à la disposition des enseignants par le service d'encadrement pédagogique. Le dernier, avec l'aide du Projet Appui à l'Enseignement Secondaire Général (PAESG) a édité plusieurs manuels. Ces manuels appelés communément T.U c'est-à-dire Trait-d'Union constituent le bulletin officiel de liaison des professeurs de français. Ils abordent pratiquement toutes les activités de la classe de français, notamment les questions méthodologiques, permettant ainsi aux professeurs de s'autoformer. Les visites de classe Elles permettent à l'équipe de l'encadrement pédagogique de se rendre dans les classes sur le terrain, pour observer de visu le travail qui y est fait, et apporter sur place aux enseignants la formation et conseils. La formation à distance (FAD) La FAD a vu le jour en 2002 avec une phase d'expérimentation à la rentrée scolaire 2004-2005. Cette expérimentation a concerné deux(2) modules qui portaient sur l'expression écrite. La FAD est venue suppléer les journées pédagogiques comme un dispositif de formation continue de proximité. Sa généralisation a commencé à la rentrée scolaire 2005-2006. Elle concerne tous les professeurs de français mais prioritairement ceux n'ayant pas bénéficié de formation initiale. Les documents FAD sont mis à la disposition des enseignants par l'intermédiaire d'un tuteur pour la somme de 500f par document. Ensuite chaque enseignant étudie les modules proposés dans le document. A l'issue de cette phase, un regroupement (deux regroupements par module) est prévu avec les tuteurs désignés appuyé d'un encadreur pédagogique. Chaque groupe est constitué au maximum de douze(12) enseignants. La mise en en place de la FAD par l'inspection de français à la DGIFP est motivée par l'accessibilité à la formation d'un nombre élevé de professeurs (ne pouvant bénéficier d'une formation en présentiel rendue difficile pour des raisons logistiques), le coût réduit, la rentabilité d'un système de formation à distance pérennisée (afin de créer un modèle pouvant servir d'autres actions de formation continue), la possibilité de mutualiser les compétences et les productions d'équipes décentralisées d'encadreurs pédagogiques, la mise en place d'une gestion décentralisée de la formation des personnels de l'éducation et enfin le franchissement d'une étape vers une autogestion de la formation par les apprenants eux-mêmes. Jusqu'à nos jours au moins quinze (15) modules ont été rédigés. Si la FAD est une innovation, la thématique des modules sont une quasi reprise de celle des Trait-d'Union. Concernant on succès, la FAD reste mitigée. En effet, si dans certaines régions, elle semble susciter de l'intérêt pour les enseignants, à Ouagadougou, dans la région du Centre, elle reste presque méconnue. A cela, il faut ajouter le manque de ressources financières pour la production des documents ainsi que les conflits de compétence entre la DGIFP et les directions régionales de l'enseignement secondaire12(*). Le groupe d'animation pédagogique (GAP) Le GAP est institué par l'arrêté N° 2011-506/MESS/SG/DGIFPE portant règlementation de la formation continue des personnels enseignants de l'enseignement secondaire du 5 décembre 2011. Les GAP sont un cadre permanent de formation continue et sont animés par des enseignants sous la responsabilité d'un professeur animateur pédagogique (PAP). Chaque établissement ayant au moins Cinq (5) enseignants par discipline doit instituer un GAP. Lorsque le nombre d'enseignants par discipline est inférieur à cinq (5), les enseignants sont regroupés par zone ou par localité par établissement. Les professeurs animateurs sont alors désignés par les inspecteurs des disciplines concernés. Tout enseignant est membre d'office d'un GAP de sa discipline dans l'établissement, la zone ou la localité et leur participation à un GAP est obligatoire. La formation des PAP est assurée par les conseillers et les inspecteurs des disciplines concernées. Quant à la planification et à l'exécution des activités au sein des GAP, elles incombent aux enseignants et aux encadreurs pédagogiques en collaboration avec le chef d'établissement. Enfin, les conseillers pédagogiques et les inspections sont habilités à assurer une session de formation continue. Mais toute personne dont les compétences sont avérées peut animer une session de formation sous la responsabilité d'un encadreur pédagogique de l'enseignement secondaire. Si les GAP introduisent une nouvelle forme de formation continue au sein de l'enseignement secondaire (à l'exemple des GAP dans l'enseignement primaire), son financement non clarifié. Il est vrai que le MESS de façon implicite laisse à la charge de l'établissement le financement des GAP, or nous savons que les établissement publics sont obligés d'engager des enseignants vacataires et les rémunérer grâce aux frais de scolarité collectés. Il y a certes une subvention du MESS à la prise en charge salariale des vacataires, mais cette subvention a connu une baisse, contraignant le budget de l'établissement à supporter le complément. Dans ce contexte nous dotons fort que les GAP puissent connaitre un début de réalisation. Dans l'enseignement primaire, le Ministère de l'Education Nationale et de l'Alphabétisation (MENA) finance les GAP contrairement au MESS pour le moment. Les autres dispositifs qui ne sont pas spécifiques à l'inspection de français sont les séminaires et les universités d'été sont organisés par l'ENS-UK et l'IDS (institut Des Sciences). Ces dispositifs sont de nos jours les moyens de formation les plus fonctionnels même si pour des questions d'insuffisance de moyens financiers la formation devient quasi-inexistante. Mais dans la réalité, les formations continues se font le plus à travers les séminaires que les universités d'été. Ce dispositif a la particularité de réunir plusieurs enseignants de plusieurs régions aux besoins souvent variés et différents. Il se pose dès lors la problématique de l'analyse des besoins de formation. En effet, selon François P. Souli13(*) : « Les stages courts ou séminaires à orientation scolaire ont pour but de favoriser le développement des compétences professionnelles pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement/apprentissage. C'est l'inspection qui définit les contenus et les objectifs de ces formation». Les enseignants tirent-ils réellement profit de ces formations ? Autrement dit, ces formations répondent-elles effectivement aux besoins ou attentes des enseignants de français en général et de l'enseignement technique et professionnel en particulier. Quand surtout ces propos empruntés à François P. Souli augurent déjà des difficultés voire d'un résultat négatif: « Les jalons posés par les différentes formations ne sont pas toujours suivis et ne sont pas évalués par manque de moyens logistiques ou d'outils appropriés ». * 11 Innocent Ouédraogo : Enjeux des visites de classe dans l'Enseignement secondaire au Burkina Faso. Entre contrôle, évaluation et formation continue des enseignants : le cas des professeurs de français. Mémoire Master, Université de Rouen, 2006. * 12 Propos recueillis lors d'un entretien préliminaire avec le Chef de l'Inspection de français de la DGIFP * 13 François P. Souili « Encadrement et formation continue de Enseignants ». In Actes de la 2ème Conférence Annuelle des Inspecteurs de L'enseignement Secondaire. Ouagadougou : DGIFPE/ MESSRS. 2001 |
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