Formation professionnelle continue des enseignants et rapport à leurs besoins: cas des professeurs de français de l'enseignement secondaire technique et professionnel de Ouagadougou( Télécharger le fichier original )par Barthélemy TENKODOGO Université de Rouen/France - Master 2 pro Ingénierie et Conseil en Formation 2011 |
5. La mission et sa place dans le contexte5.1. Notre mission associée au mémoireNous ne savons pas si nous pouvons parler réellement de commande. C'est au regard de notre vécu en tant qu'enseignant et de nos recherches et entretiens exploratoires que nous avons fait la demande à la DGIFP de travailler sur les besoins des enseignants de français de l'enseignement technique et professionnel. Aussi, tout se passe comme si nous offrions nos services à la Direction Générale des Inspections et de la Formation Pédagogique (DGIFP) pour faire le diagnostic des besoins en formation continue de cette catégorie d'enseignement qui est devenue un axe prioritaire du Burkina Faso (avant l'enseignement technique et professionnel était « oublié »). C'est ainsi que nous avons jugé que la Direction des Inspections de Français (DI/F) est le lieu d'observation pour nous. Elle est la structure au niveau de la DGIFP qui s'occupe des questions de formation continue des professeurs. Elle est responsable au-delà de la réalisation et de la mise en oeuvre des différents dispositifs de formation. De la commande, nous avons profité pour analyser le lien entre les formations continues déjà réalisées et les besoins réels des enseignants. 5.2. Une commande ou une auto- commande ?Au début, lorsque nous sommes allé auprès du Directeur Général des Inspections et de la Formation Pédagogique pour un stage au niveau de sa direction, nous avons été orienté vers le chef de service de l'inspection de français au niveau de la DGIFP. A son niveau, le chef de l'inspection de français n'y trouva pas d'inconvénient vu que nous nous intéressons à la formation continue des professeurs de français. Cependant lorsqu'il s'est agit de déterminer ce dont il a besoin comme commande, le chef d'inspection nous a laissé de faire notre choix de problème à traiter. Nous expliquons cet état de fait par les problèmes de financements de la formation d'une part et d'autre part l'attente de moyens financiers pour l'accompagnement des instituteurs (ayant un diplôme universitaire) reversés dans l'enseignement secondaire. En effet, au moment où nous menions la discussion aucune action n'est encore entamée pour leur formation sur le terrain. Finalement, nous avons analysé ensemble la possibilité de diagnostiquer les besoins en formation continue professionnelle des enseignants de français qui exercent particulièrement dans l'enseignement technique et professionnel. Il faut dire que jusque là, selon les entretiens que nous avons eu avec la direction des inspections de français, seule une étude menée en 2006 avait identifié les difficultés et les besoins en formation des enseignants toute discipline confondue. Alors pourquoi les enseignants de français des lycées techniques et professionnels ? Les raisons sont pour le moment d'ordre empirique car selon nos entretiens préliminaires, l'inspection de français à la DGIFP reçoit des demandes de formation des enseignants qui disent rencontrer des difficultés dans l'enseignement-apprentissage. Les méthodes préconisées ne semblent pas réussir et pour cela ils ne savent pas quoi faire face à cette situation ou sont confrontés à une démotivation des élèves. Une recommandation issue des Conférences annuelles des inspecteurs de l'enseignement secondaire(CAIES) préconisait l'élaboration d'un programme pour l'enseignement technique et professionnel. Une analyse des besoins en formation professionnelle continue des enseignants serait opportune et permettrait d'une part d'identifier leurs besoins en lien avec les formations continues et d'autre part la mise en place si possible d'un dispositif de formation pour eux dans le futur. Nous nous retrouvons dans la démarche de l'ingénierie de formation. A notre niveau, nous n'avons pas trouvé d'inconvénient à travailler sur cette demande devenue par la suite une commande. Cependant, pour approfondir la commande, fallait-il pour nous produire un plan de formation à la fin. A cette question, le chef de service nous dira de nous limiter à diagnostiquer les besoins et d'en fournir un rapport, car c'est à partir de ce diagnostic que les autres démarches pourront être entreprises. Alors, nous nous sommes limité à l'analyse des besoins pour la commande dans notre mission. Par ailleurs concernant la commande, nous ajoutons que l'idée sur le recueil et l'analyse des besoins de formation provient en réalité de nous. En toute franchise nous disons que même si la DGIFP à travers l'inspection de français a donné son accord pour le stage, la commande dans la réalité est une auto-commande parce qu'étant nous-même enseignant de français dans un lycée d'enseignement technique. Nous nous retrouvons donc dans le rôle du catalyseur24(*) et de l'ingénieur en formation où l'action qui est menée servira sans doute à déclencher un changement sur les questions de formation professionnelle continue à l'égard des enseignants de français exerçant dans l'enseignement technique et professionnel. Nous nous trouvons aussi dans la posture de l'ingénieur de formation. Selon Pierre Caspar l'ingénierie de formation est " d'une fonction technique, c'est-à-dire tout ce qui a trait à la conception, au montage, à la planification, à la gestion, à la conduite et à l'évaluation des dispositifs de formation. Il s'agit également ici d'optimiser la valorisation des patrimoines intellectuels et des ressources en argent et en temps »25(*) . Nous reconnaissons avec Thierry Ardouin et Hervé Daguet, que la fonction consultant fait partie de l'ingénierie de formation dans le sens où l'ingénieur de formation apporte conseil, recommandation à son client à partir de l'analyse ou le diagnostic d'une situation- problème. Pour conclure, nous dirons que nous avons entamé cette démarche au mois de décembre afin de pouvoir introduire notre demande de stage au sein du Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS) dont relève la DGIFP. Et pour anecdote, nous avons commencé notre stage avec l'accord de l'inspection de français le premier février en attendant l'accord du MESS qui sera finalement obtenu le 13 avril 2012. La convention de stage n'a été signée que le 16 avril 2012 par le Directeur Général de la DGIFP pour une mission de quatre mois : février à mai. * 24 Xavier Baron (1989), "Du bon usage des consultants", Personnel, déc, Cours audit et conseil en formation, ICF ; année 2011-2012 * 25 Pierre Caspar, Sciences humaines, 1996, n°12 cité par Thierry Ardouin et Hervet Daguet, Guide pédagogique, ICF 2011-2012, p.10 |
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