· Le système périphérique
en prise avec les contingences quotidiennes permet dans certaines mesures
l'adaptation de la représentation à des contextes sociaux
variés. Ce système est fonctionnel, c'est grâce à
lui que la représentation peut s'inscrire dans la réalité
du moment. Contrairement au système central, il est plus sensible et
déterminé par les caractéristiques du contexte
immédiat. Il constitue l'interface entre la réalité
concrète et le système central, régulation et d'adaptation
du système central aux contraintes et aux caractéristiques de la
situation concrète à laquelle le groupe est confronté, qui
permet une certaine modulation individuelle de la représentation. C'est
parce qu'elle est constituée de ce double système, un
système stable, un système flexible, que la représentation
peut répondre à l'une de ces fonctions essentielles :
l'adaptation sociocognitive.
A partir du facteur « pratique
sociale », trois types de transformation peuvent théoriquement
avoir lieu :
· Une
transformation brutale : on peut observer ce type de transformation,
lorsque les nouvelles pratiques mettent en cause directement la signification
centrale de la représentation, sans recours possible aux
mécanismes défensifs mis en oeuvre dans le système
périphérique.
· Une
transformation résistante : qui peut se produire quand les
pratiques sont en contradiction avec la représentation, mais ici cette
contradiction peut être gérée dans la
périphérie.
Lors de la transformation résistante la
représentation est caractérisée dans le système
périphérique par l'apparition de « schèmes
étranges » découverts et définis par Flament
(1987). Ces schèmes sont composés de la manière
suivante : Le rappel du normal, la désignation de
l'élément étranger, l'affirmation d'une contradiction
entre les deux termes et la proposition d'une rationalisation permettant de
supporter la contradiction.
· Une
transformation progressive : lorsqu'il existe des pratiques anciennes mais
rares qui ne se sont jamais trouvées en contradiction avec la
représentation, la transformation va s'effectuer sans rupture, c'est
à dire sans éclatement du noyau central. Les schèmes
activés par les pratiques nouvelles vont progressivement
s'intégrer à ceux du noyau central, et fusionner pour constituer,
un nouveau noyau et donc une nouvelle représentation.
Ø APPROCHE
THEORIQUE DU HEALTH BELIEF MODEL
Tout comme la théorie de la représentation
sociale, le HBM nous permettra de comprendre les comportements de santé
des populations du district de santé de Guéré.
Le HBM est un modèle psychologique qui essaye
d'expliquer et de prévoir des comportements de santé en se
concentrant sur les attitudes et les croyances des individus. Le HBM a
été développé dans les années 50 en tant
qu'élément d'un effort pour les psychologues sociaux dans le
service de santé publique des Etats-Unis pour expliquer le manque de
participation publique aux programmes de ciblage et de prévention de
santé. Depuis lors, le HBM a été adopté pour
explorer de comportements de santé à court et à long terme
y compris les facteurs explicatifs de la malnutrition. Les principales
variables du HBM sont : (Rosenstock, Strecher et Becker, 1994).
- Menace perçue : elle se compose
de deux parties : susceptibilité perçue et
sévérité perçue d'un état de
santé.
- Susceptibilité perçue :
perception subjective au risque de contracter la maladie
- Sévérité
perçue : sentiments au sujet du sérieux de
contracter une maladie ou de la laisser non traitée (évaluation y
compris des conséquences médicales et cliniques et des
conséquences sociales possibles).
- Avantages perçus :
l'efficacité crue (perçue) des stratégies conçues
pour réduire la menace de la maladie.
- Barrières perçues : les
conséquences négatives potentielles qui peuvent résulter
de l'adoption des mesures préventives (particulières) de
santé, y compris l'examen médical, psychologique, et les
dépenses financières.
- Sélection à l'action :
évènements corporels (par exemple, symptômes physiques d'un
état de santé) ou ambiants (par exemples, publicités des
médias) qui motivent des personnes à agir (pour agir). Les
sélections aux actions est un aspect du HBM qui n'a pas
été systématiquement étudié.
- D'autres variables : Les variables
démographiques, psychosociologiques et structurales diverses qui
affectent les perceptions d'un individu et de ce fait influencent indirectement
le comportement relatif à la santé.
- L'auto-efficacité : La croyance
pour l'individu de pouvoir exécuter avec succès le comportement
requis pour produire les résultats désirés. (Bandura,
1977).
Le HBM était l'un des premiers modèles qui ont
adapté la théorie des sciences comportementales aux
problèmes de santé, et reste l'un des cadres conceptuels les plus
largement identifiés du comportement de santé. La
préoccupation principale de ce modèle était d'augmenter
l'utilisation des services préventifs. Les concepteurs de ce
modèle ont supposé que les gens craignent les maladies et que les
actions de santé doivent être motivées en fonction du
degré de crainte des individus (menace perçue) et de potentiel
prévu de réduction de crainte au niveau des actions, pour que ce
potentiel soit supérieur à des obstacles pratiques et
psychologiques à agir (les avantages nets). A partir de l'exploration et
de l'application de ce modèle, il est très difficile de
comprendre les raisons qui pourraient bien expliquer la malnutrition chez les
enfants de moins de 5 ans.
Le HBM a été appliquée à une
variété de programmes d'éducation sanitaire comprenant
l'éducation alimentaire. Puisqu'il est basé sur les motivations
à agir des personnes (comme les interdits alimentaires). Il peut
être un bon ajustement pour les programmes d'éducation à la
nutrition qui se focalisent sur les aspects ci-dessous :
· Prévention primaire : par
exemple, les programmes qui visent encourager une bonne alimentation des
enfants
· Prévention secondaire :
par exemple, le programme AEN a vu le jour à côté des
autres programmes de prise en charge de la malnutrition mise sur pied par le
Ministère de la Santé Publique avec l'aide des partenaires
(UNICEF, HKI, PAM) depuis 2009
L'un des problèmes qui affectent le HBM est que des
questions différentes sont employées dans différentes
études pour déterminer la même croyance; par
conséquent, il est difficile de concevoir les essais appropriés
du HBM et de comparer ses résultats à d'autres résultats
d'études. Une autre raison pour laquelle la recherche ne soutient pas
toujours le HBM est que les facteurs autres que la croyance de santé
influencent également et fortement des pratiques en matière de
comportement de santé. Ces facteurs peuvent inclure : influences
spéciales, facteurs culturels, statut socio-économique et les
expériences antérieures. C'est ainsi que nous trouvons
nécessaire d'explorer une autre théorie comme la théorie
sociale cognitive qui accorde un regard particulier aux facteurs sociaux pour
mieux comprendre les raisons de la malnutrition.
Les concepteurs du HBM ont été plutôt
fascinés par le manque répandu des individus à s'engager
dans les mesures (les décisions) de protection sanitaire. Le HBM est
influencé par les travaux de Lewin, qui déclare que c'est le
monde du percepteur qui détermine son comportement. C'est donc à
la suite des travaux de Lewin, que Hochbaum initie la première recherche
sur le HBM en 1952 pour une tentative d'identification des facteurs
sous-tendants la décision des individus pour obtenir une radiographie de
la poitrine pour le dépistage précoce de la tuberculose.
Tout comme Lewin, les premiers chercheurs (Hochbaum,
Rosenstock et Kegeb) se sont intéressés à la dynamique de
l'individu, croyant que ses expériences antérieures influencent
son action. C'est ainsi que le HBM a été appliqué à
toutes les études et à tous les types de comportement de
santé. Il ressort de ces travaux que la motivation qu'a une personne
pour entreprendre un comportement de santé peut être
divisée en trois principales catégories : les
différentes perceptions, les comportements de modification et la
probabilité d'action
2.3 ELABORATION
CONCEPTUELLE
Lesschémasconceptuels ci-dessous décrivent
respectivement les facteurs psychosociaux qui peuvent jouer un rôle dans
la survenue de la malnutrition chez l'enfant et la relation «cause
-effet».Le deuxième schéma complète le premier en ce
sens qu'il donne un aperçu plus détaillé des causes
fondamentales, les causes sous-jacentes et les causes immédiates. Il
permet aussi de voir la relation entre les ressources et la malnutrition.
Ø SchémaConceptuel N°5Facteurs
psychosociaux qui peuvent jouer un rôle dans le début de la
malnutrition de l'enfant Kwashiorkor
Ø Source : MSF, mai 2009
Ø SCHEMA CONCEPTUEL
N°6 : Cadre conceptuel de la malnutrition
MALNUTRITION
Manifestations
Ration alimentaire
Maladie
inadéquate
Causes immédiates
Sécurité
inadéquation inadéquation des
CausesSous adjacentes
Alimentaire des soins aux
services de santé
Insuffisanteaux mères et &
environnement
niveau du foyer aux enfants
insalubre
RESSOURCES & LEUR CONTROLE
Humaines, Economiques&Organisationnelles
Education insuffisante
Superstructure politique et idéologique
Causes fondamentales
Structure économique
RESSOURCES POTENTIELLES
Source : UNICEF, 1998
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