CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE, CADRE
THEORIQUEET DEFINITION DES
CONCEPTS
La malnutrition est l'un des sujets les plus
préoccupants dans le monde, notamment dans les pays en
développement comme le Cameroun. Les solutions jusqu'ici
apportées face à ce problème se fondent sur les
connaissances déjà acquises sur le sujet. Elles sont fonction des
approches envisagées, de la compréhension et de la vision
élaborées par les Etats.
Ce chapitre fait une revue critique de la littérature
pertinente sur les représentations sociales et les itinéraires
thérapeutiques de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans.
Ce chapitre débouche enfin sur la définition des concepts qui
permettront de mieux mener notre étude.
2.1 : REVUE DE LA LITTERATURE
Les travaux sur la malnutrition chez les enfants de moins de 5
ans sont abondants aussi bien dans la littérature des sciences sociales
en général qu'en santé publique en particulier. Cependant,
nous explorerons quelques uns de ces travaux, sous forme de synthèse,
pour montrer l'ampleur du phénomène dans le monde, en Afrique, au
Cameroun et dans le district de santé de Guéré.
Les premiers travaux de la FAO, en 1952, affirment que 28% de
la population mondiale possède un régime alimentaire de 2.700
calories par jour, alors que 12% consomment entre 2.700 et 2.200 et 60%
n'arrivent pas à consommer 2.200 calories (De Castro, 1961). Ces
statistiques conduisent l'ONU, en 1959, à initier un vaste programme
interne de lutte contre l'insécurité alimentaire. Outre ces
efforts déployés par la communauté internationale, la FAO
déclare en 1970 que 1,5 milliard de personnes sont
sous-alimentées. Et, même les personnes supposées avoir une
ration calorifique suffisante souffrent d'une carence protéique. Au
cours de la décennie 1970, la FAO met l'accent sur la malnutrition des
enfants, ce qui a permis de constater en 1978, que la malnutrition
protéino-calorique était élevée dans cette couche
spécifique de la population. Ce constat renforce les résultats de
l'enquête effectuée par l'OMS en 1965 selon lesquels 100 millions
d'enfants âgés de 0 à 5 ans sont atteints d'une
malnutrition modérée ou grave (Murdoch, 1985). En 1990, la FAO
estime à 192 millions le nombre d'enfants qui souffrent d'une
malnutrition protéino-énergétique. En ce qui concerne
particulièrement les pays en développement, les statistiques de
1996 montrent que 11 millions d'enfants souffrent d'une malnutrition
protéino-énergétique et 70 millions souffrent d'une
malnutrition modérée. Au regard de ces chiffres, il y a lieu de
s'interroger sur les facteurs qui expliquent la malnutrition des enfants dans
les pays en développement en Afrique et au Cameroun en particulier.
2.1.1 Evolution des concepts sur la
malnutrition
Connaître l'histoire de la malnutrition est utile pour
comprendre les stratégies actuelles: beaucoup de programmes de
prévention sont basés sur des visions anciennes de la
malnutrition et les décalages entre les recommandations récentes
et les pratiques de terrain s'expliquent par cette dimension historique. Par
ailleurs, la connaissance de la malnutrition va certainement continuer à
évoluer dans les années futures. L'évaluation
d'idées nouvelles est facilitée par la connaissance des
perceptions anciennes dans ce domaine. La malnutrition a vraisemblablement
existé sous toutes les latitudes depuis des décennies. Une des
premières descriptions complètes d'un tableau clinique
correspondant à ce qu'on appelle le "kwashiorkor" remonte à 1865.
Elle est divulguée par deux médecins (les Docteurs Hinojosa et
Coindet, 1865) qui travaillaient dans un village au Mexique (Briend, 1998).
Ces auteurs avaient observé la présence
fréquente d'oedèmes chez des enfants dénutris à la
période du sevrage. Ils avaient aussi remarqué la présence
fréquemment associée de diarrhées et le rôle
déclenchant de la rougeole. Ces médecins avaient encore
noté que ce tableau clinique différait nettement de celui de la
pellagre déjà bien connu à l'époque, même si
les enfants oedémateux suivaient un régime à base de
maïs. Le diagnostic de pellagre avait été
catégoriquement rejeté.
Au début du XXe siècle, la malnutrition de
l'enfant devint plus rare en Europe et ce sont surtout des médecins
travaillant dans des colonies qui décrivirent en détail des cas
de malnutrition grave. Une des plus anciennes observations vient de l'Annam12.
On la doit à un médecin militaire français, Normet (1926),
qui avait constaté des oedèmes chez des enfants dénutris
et ayant une alimentation à base de riz. Il appela cette maladie, qui
correspond au kwashiorkor dans la terminologie moderne, «la bouffissure
d'Annam». Il publie en 1926 la première photo connue. Il
soupçonna d'emblée qu'une origine nutritionnelle en était
la cause, ayant remarqué qu'elle ne survenait pas le long des
rivières poissonneuses. Ce qui est remarquable est que le niveau sanguin
et l'excrétion urinaire d'urée étaient abaissés
chez ces enfants bouffis et attira ainsi l'attention sur le rôle des
protéines dans le développement de cette affection.
Entre 1933 et 1935, les premières observations
d'oedèmes associés à la malnutrition tombèrent dans
l'oubli. Entre les deux guerres mondiales, les communications entre les
différentes parties du monde étaient extrêmement
limitées et les techniques de recherche bibliographique rudimentaires.
Williams ignorait les publications de Normet relatives à la
"malnutrition oedémateuse" quand elle débuta sa carrière
de pédiatre en Côte d'Or (actuel Ghana) dans les années 30.
Elle aussi vit des cas d'oedèmes associés à une
malnutrition et elle les décrivit dans les "Archives of Diseases in
Childhood", dans un article publié en 1933 et intitulé : "A
nutritional disease of childhood associated with a maize diet". Cette
première publication insiste sur les lésions cutanées
observées et la description clinique met tout aussi bien en relief les
différences entre cette "maladie nutritionnelle" et la pellagre.
2.1.2 Approche des six «P»13
Si, au lieu d'une perspective purement sectorielle, on adopte
une perspective multisectorielle et pluridisciplinaire, les causes de la
malnutrition apparaissent différemment et on peut rechercher, plus que
par le passé, des solutions d'envergure. Les causes de la malnutrition
et le domaine d'expertise à mettre en jeu varient certes, mais selon les
circonstances. Néanmoins, six facteurs de malnutrition sont
particulièrement importants, même si aucun d'eux n'est à
lui seul la cause exclusive de la malnutrition, ni le seul secteur à
être concerné par les stratégies nutritionnelles.
Ces six facteurs - les six «P»- sont :
ï La Production, essentiellement agricole et
alimentaire, car les agriculteurs et les Ministères de l'Agriculture ont
un rôle vital à jouer dans l'amélioration de l'état
nutritionnel.
ï La Préservation ou conservation des
aliments pour éviter le gaspillage et les pertes et apporter une valeur
ajoutée aux aliments grâce à la transformation.
ï La Population, qui a trait aussi bien à
l'espacement des naissances au sein d'une famille qu'à la densité
de population dans une région ou dans un pays.
ï La Pauvreté, qui ramène aux
causes économiques de la malnutrition.
ï La Politique : les choix et les actions
politiques influencent la nutrition lorsqu'ils n'en déterminent pas. Des
politiques visant à promouvoir l'accès des femmes aux ressources
pour générer des revenus, ceci pour l'éducation et pour
les soins de santé, amélioreraient sensiblement le
bien-être nutritionnel de toute la famille.
ï La Pathologie : car les maladies, en
particulier les infections, nuisent à l'état nutritionnel.
2.1.3 Approche relationnelle de la
malnutrition
Pour les psychanalystes, l'allaitement maternel constitue un
élément majeur de la relation mère-enfant, « une
situation qui l'implique, elle, profondément, dans son corps et dans sa
vie psychique » (Siksou, 2002). Dans l'interaction mère-enfant,
à cette période initiale de la vie où la mère et
l'enfant sont étroitement unis en une véritable dyade, le contact
étroit favorisé par l'allaitement au sein peut jouer un
rôle essentiel dans la spirale transactionnelle qui lie la mère
à son enfant, c'est-à-dire dans le renforcement du
bien-être psychologique de la mère par celui de son enfant et
réciproquement.
D'une manière générale, il est admis que
la majorité des grands problèmes nutritionnels sont liés
entre eux. Souvent, la malnutrition démarre pendant la vie foetale et,
selon les conditions, peut se prolonger tout au long de la vie,
particulièrement chez les filles ou les femmes, celles-ci donnant
à leur tour naissance à des enfants qui présentent un
retard de croissance intra -utérin. La reconnaissance de cette approche
"cycle de vie" de la nutrition ouvre la voie à des politiques et
stratégies nouvelles. De plus, un certain nombre
d'éléments scientifiques se sont accumulés pour montrer
que la malnutrition pendant la vie foetale et la petite enfance accroît
la susceptibilité de développer la malnutrition à
l'âge adulte. Cette susceptibilité est exacerbée lors des
modifications des modes de vie et de consommation alimentaire liées au
développement économique et à l'urbanisation.
Les premiers travaux de la FAO, en 1952, affirment que 28% de
la population mondiale possède un régime alimentaire de 2.700
calories par jour, alors que 12%consomment entre 2.700 et 2.200 et 60%
n'arrivent pas à consommer 2.200 calories (De Castro, 1961). Ces
statistiques conduisent l'ONU, en 1959, à initier un vaste programme
interne de lutte contre l'insécurité alimentaire. Outre ces
efforts déployés par la communauté internationale, la FAO
déclare en 1970 que 1,5 milliard de personnes sont
sous-alimentées.
Même les personnes supposées avoir une ration
calorifique suffisante souffrent d'une carence protéique. Au cours de la
décennie 1970, la FAO met l'accent sur la malnutrition des enfants, ce
qui a permis de constater en 1978, que la malnutrition
protéino-calorique était élevée dans cette couche
spécifique de la population. Ce constat renforce les résultats de
l'enquête effectuée par l'OMS en 1965 selon lesquels 100 millions
d'enfants âgés de 0 à 5 ans sont atteints d'une
malnutrition modérée ou grave (Murdoch, 1985). En 1990, la FAO
estime à 192 millions le nombre d'enfants qui souffrent d'une
malnutrition protéino-énergétique. En ce qui concerne
particulièrement les pays en développement, les statistiques de
1996 montrent que 11 millions d'enfants souffrent d'une malnutrition
protéino-énergétique et 70 millions souffrent d'une
malnutrition modérée. Au regard de ces chiffres, il y a lieu de
s'interroger sur les facteurs qui expliquent la malnutrition des enfants dans
les pays en développement en Afrique, au Cameroun et dans le district de
santé de Guéré en particulier.
2.1.4 Causes de la malnutrition
La malnutrition est due à plusieurs causes, qui varient
d'un pays à l'autre: L'enfant peut souffrir d'oedèmes (signe de
kwashiorkor) ou il peut ne pas grandir normalement et devenir chétif.
L'enfant dont le régime alimentaire ne comprend pas les quantités
recommandées de vitamines et de minéraux indispensables peut
souffrir de malnutrition.
Il n'a pas un apport suffisant de certaines vitamines (telles
que la vitamine A) ou de minéraux (comme le fer). -- Si l'enfant ne
mange pas d'aliments contenant de la vitamine A, il peut subir une avitaminose
A. Cet enfant peut mourir de la rougeole ou de la diarrhée. Il risque
aussi de devenir aveugle. -- Si l'enfant ne mange pas d'aliments contenant du
fer, il peut souffrir d'une carence de fer et d'anémie. L'anémie
se caractérise par la diminution du nombre des globules rouges ou, plus
exactement, la diminution de la quantité d'hémoglobine contenue
dans chaque globule rouge.
Un enfant peut devenir anémique à cause:
· d'infections
· de la présence de parasites-comme l'ankylostome
ou le trichocéphale - qui peuvent entraîner des saignements des
intestins
· du paludisme capable de détruire rapidement les
globules rouges; un enfant peut devenir anémique s'il a des
épisodes répétés de paludisme ou si le paludisme
n'a pas été bien traité. L'anémie peut s'installer
lentement. Souvent, l'anémie est due, chez cet enfant, à la fois
à la malnutrition et au paludisme.
2.1.5 : Présentation clinique de la
malnutrition
Des réactions de repli sont observées au sein de
différentes conditions organiques (incluant la malnutrition) impliquant
une hospitalisation et/ou une séparation prolongée (physique ou
émotionnelle) de la mère ou de la personne en charge.
Ø Phase 1 :
· Apathie, aucun intérêt pour
l'environnement (humain et matériel)
· régression du comportement dans les aptitudes
acquises telles que la continence, le discours, la marche,
· hostilité, irritabilité, pleure
facilement
· s'accroche à la mère ou personne en
charge
· diminution des contacts visuels
· anorexie
Ø Phase 2 :
· Distorsion émotionnelle
· Incontinence
· Jeux et mots répétitifs
· Arrêt dans le développement
Ø Phase 3 :
· L'enfant est complètement paisible : reste
couché, aucune émotion, pas de réactions aux stimuli, pas
de demandes, refus de contacts
· Déconnecté de toute et de tous de
même que de ses propres besoins
La malnutrition se traduit par un déséquilibre
entre les apports en éléments nutritifs et les besoins de
l'organisme. Quand ces apports sont insuffisants, l'organisme s'affaiblit. La
graisse disparaît en premier, puis les muscles fondent peu à peu.
Au sein de l'ONU, les deux agences qui prennent en charge la malnutrition sont
l'Unicef et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). L'Unicef est mandaté
pour prendre plus particulièrement en charge la malnutrition aiguë
sévère et le PAM la malnutrition chronique (bien que l'Unicef ait
un dispositif de réponse pour cette forme de malnutrition) et aiguë
modérée. Il existe deux grandes formes de malnutrition : la
malnutrition aiguë et la malnutrition chronique.
Ø Malnutrition aiguë.
Vingt millions d'enfants sont atteints par cette forme de
malnutrition dans le monde. Elle se détecte lorsqu'on évalue le
rapport Poids / Taille.
Le principal signe visible est que l'enfant est trop maigre et
la prévalence est importante entre 0 et 24 mois.La malnutrition
aiguë se développe rapidement, en lien avec une situation
ponctuelle de manque ou de manques répétés (période
de soudure, épidémie sévère, changement soudain ou
répété dans le régime alimentaire, conflits)
Il existe deux types de malnutrition aiguë : Aiguë
modérée et aiguë sévère
· La malnutrition aiguë modérée se
caractérise par une perte de poids modérée. Pour cette
forme de MPE, l'UNICEF(2011) propose une alimentation à base de produits
de farine (80% de maïs et 20% de soja), enrichie en minéraux et
vitamines. Pour les cas de malnutrition aiguë modérée,
l'hospitalisation n'est pas nécessaire.
· La malnutrition aiguë sévère La
malnutrition aiguë sévère se caractérise par une
perte de poids très importante. Un enfant dont la circonférence
du bras est inférieure à 111 mm (mesuré grâce au
bracelet brachial) a de fortes chances d'être atteint de malnutrition
aiguë sévère. La malnutrition aiguë
sévère est responsable de la plupart des décès
d'enfants de moins de 5 ans dans le monde. Elle fait l'objet d'une urgence
médicale et nécessite une prise en charge rapide et efficace.
Comme dans les cas de malnutrition chronique, l'enfant atteint de malnutrition
aiguë est confronté à un très grand risque de
maladies (diarrhées, paludisme...) et de mortalité.
Parmi les formes de malnutrition aiguë, deux types sont
d'une extrême gravité.
- Le marasme : l'enfant paraît très amaigri, sa
peau est flétrie.
- Le kwashiorkor : l'apparition d'oedèmes, notamment
sur les pieds et le visage.
L'Unicef (2011) propose des formules à base de lait tel
que le F100 ou F75 permettent une récupération nutritionnelle
efficace grâce à leur forte teneur en protéines et
nutriments. La malnutrition aiguë sévère exige une
consultation pour diagnostic de l'enfant en centre nutritionnel.
L'hospitalisation est rendue obligatoire dans les cas de
malnutrition aiguë sévère avec complications
médicales (infections de toute nature). S'il n'y a aucune complication
médicale, l'enfant peut être pris en charge au sein du foyer
familial, en s'alimentant tous les jours d'aliments thérapeutiques
prêts à l'emploi du type Plumpy'Nut, qui permettent de combler les
besoins journaliers de l'enfant en micronutriments très rapidement
(environ 5 semaines).
Chaque semaine, un suivi de l'état nutritionnel de
l'enfant est effectué en centre nutritionnel. C'est à ce moment
là que les aliments thérapeutiques prêts à l'emploi
sont fournis aux familles pour le reste de la semaine.
Ø Malnutrition chronique
Selon UNICEF (2011) 55 millions d'enfants sont atteints par
cette forme de malnutrition dans le monde. Elle se détecte lorsque l'on
évalue le rapport Taille / Âge. Le signe extérieur
remarquable est que l'enfant est petit pour son âge et la
prévalence est importante entre 24 et 36 mois.La malnutrition chronique
se développe lentement, en lien avec une situation de pauvreté
structurelle, notamment quand l'alimentation n'est pas équilibrée
(exemple: ne manger que des céréales, sans autres aliments, peut
provoquer un état de malnutrition chronique). Si un enfant est atteint
de malnutrition chronique pendant une période prolongée, il
souffrira rapidement d'un retard de croissance, en comparaison à un
autre enfant de son âge. Ses défenses immunitaires sont
très affaiblies, et de ce fait, il est davantage confronté aux
risques de maladies (diarrhées, paludisme...).
Au niveau social : Promotion de l'allaitement maternel
exclusif et d'une alimentation diversifiée. L'allaitement maternel
exclusif est la première source de micronutriments vitaux. Pendant les 6
premiers mois de la vie du nouveau-né, l'allaitement maternel contribue
à lui apporter des défenses immunitaires, mais aussi des facteurs
de croissance indispensables.
Au niveau sanitaire : Supplémentation en iode et en
vitamine A pour les enfants. L'organisme des enfants manque naturellement de
minéraux essentiels (iode, fer et zinc) et de vitamine A. Un manque
prolongé de ces éléments engendre des retards de
croissance et entrave le développement ainsi que le bon fonctionnement
des systèmes immunitaire et reproductif. Pour les femmes enceintes,
l'Unicef préconise l'apport en fer et acide folique.
Le schéma ci-dessous nous fait visualiser la
présentation clinique de la malnutrition aigue. Son exploitation permet
au personnel de santé de décider de la nécessité
d'interner un enfant ou non en tenant compte des signes et symptômes
décrits.
Figure N°3: Clinical presentation of acute
malnutrition in children
Acute Malnutrition in Children
Severe
W/H<70% or MUAC<110mm
Moderate
W/H 70-80% or MUAC 110-125mm
Moderate/Severe
Medical Conditions
No/Minimal
Medical Conditions
Bilateral pitting oedema with any of the
following:
· Oedema +++
· Severe wasting
· High or low body temperature
· Acute or prolonged respiratory infection
· Watery diarrhea #177; vomiting
· Poor feeding (poor appetite)
· Extensive oral thrush
· Very pale eyes & palms
Bilateral pitting oedema with any of the
following:
ï Oedema + or ++
ï Feeding well (good appetite)
ï Clinically well or mild infection
No oedema :
ï Good appetite
ï Clinically stable
Inpatient care/stabilization care with F 75 &
F100
Outpatient Care with RUTF
Supplementaryfeeding
Source :UNICEF 2009
Ø Diagnostic
participatif communautaire de la malnutrition
Pour faciliter l'identification des enfants malnutris ayant
besoin d'être pris en charge, le dépistage par le
périmètre brachial (PB) ou la présence d'oedèmes
bilatéraux au niveau communautaire permet de faire une première
sélection. Les Agents communautaires (AC) et les structures de dialogue
parmi d'autres doivent examiner les enfants, rechercher systématiquement
la présence d'oedèmes et identifier des cas probables de
malnutrition aiguë à l'aide du PB. Le PB ne peut être
utilisé que pour les enfants de plus de 65cm. Les
références doivent se faire toujours au centre de santé le
plus proche où le P/T peut se mesurer et ainsi confirmer le statut
nutritionnel de l'enfant. Les enfants qui devront être
référés sont ceux remplissant un ou plusieurs des
critères ci-dessous :
· Un PB dans la bande jaune (<12,5 cm) ou rouge
(<11 cm)
· Des oedèmes bilatéraux
· Un état général
altéré
· Les enfants de moins de 6 mois avec des
problèmes d'allaitement
NB : La référence pour la malnutrition
sévère doit se faire très rapidement au centre de
santé (CS), qui devra le même jour, après
confirmation,référer au CNT pour la prise en charge.
Le dépistage doit se faire au moins tous les deux mois
au niveau de la communauté, et, pendant une crise (conflits
armés, catastrophes naturelles, épidémies, etc.) tous les
mois ou toutes les semaines selon le cas. Le dépistage peut être
relié à la recherche des abandons et s'effectuer de
manière régulière. Toutefois le district sanitaire peut
organiser un dépistage au vu des résultats
épidémiologiques des CS.
Ø Protocole de
traitement de la malnutrition
Tableau N°4 :Besoins en calories et protides d'un
enfant selon l'âge et allaitement maternel
Enfant normal
|
Cal/Kg/j
|
Prot/Kg/j
|
Vit A
|
3 mois
|
120
|
2,5
|
|
6 mois
|
110
|
1,9
|
300Ug
|
9-12 mois
|
105
|
1,2
|
300Ug
|
Source :(UNICEF, 2009)
Selon le tableau ci-dessus,
· Un enfant de 4 mois (6Kg) a besoin de 660 calories par
jour pour grossir
· Il tète entre 500 et 800 ml de lait maternel par
jour soit 375 à 600 calories
· Le lait maternel apporte environ 75 calories pour
100ml
· L'apport en calories est légèrement
insuffisant à partir de 6 mois
· Si on ne complète pas l'alimentation, le poids
va peu à peu stagner puis chuter en dessous de la courbe normale de
croissance
Prise en charge d'un cas type de malnutrition
Phase 1: Retrouver des
fonctions métaboliques normales et réhydratation.Les
patients sans appétits et/ou avec des complications médicales
majeures sont dans un premier temps admis en hôpital ou dans un centre
d'alimentation thérapeutique pour la Phase 1 du traitement. Durant
cette phase, les patients reçoivent du lait thérapeutique F-75.
Une prise de poids rapide pendant la phase 1 est dangereuse ; le F-75 est donc
formulé pour rétablir l'équilibre métabolique sans
prise de poids.
Une des complications médicales les plus
fréquentes pendant la phase 1 est la déshydratation, qui est
traitée de préférence par voie orale. Le Sel de
réhydratation oral (SRO)- Compact For Life - est indiqué pour
les personnes sévèrement malnutries .Il est dissous dans l'eau
et donné au patient régulièrement en petites
quantités jusqu'à ce que tous les signes de déshydratation
aient disparu.
Phase de transition.
Une phase de transition a été introduite pour les
enfants hospitalisés car le gain de poids soudain en phase 2
avant que toutes les fonctions nutritionnelles soient restaurées
peut-être dangereux et entrainer un déséquilibre
électrolytique.
Pendant cette phase, les patients commencent à regagner
du poids doucement grâce à l'introduction de lait
thérapeutique F-100 ou d'Aliments Thérapeutiques Prêt
à l'Emploi (ATPE ou RUTF : Ready to Use Therapeutic Food)
Phase 2 : prise de poids
grâce à des produits thérapeutiques adaptés.
Quand les patients ont suffisamment d'appétit et ne
présentent aucune complication médicale majeure, ils sont
acceptés en phase 2. Beaucoup de patients qui arrivent à
l'hôpital/TFC ont assez bon appétit et sont admis directement en
phase 2.
En phase 2 les patients ont besoin d'un aliment
thérapeutique permettant une prise de poids rapide et continue (environ
8g/kg/jour). Historiquement, les patients en phase 2 étaient
traités exclusivement en hôpital/TFC avec du lait fortifié
en poudre F-100 (OMS). Mais cette façon de traiter la malnutrition n'est
pas toujours des plus efficaces au Cameroun en général et dans
le district de santé de Guéré en particulier où les
parents doivent parcourir de longues distances pour accéder aux centres
médicaux, laissant leurs autres enfants sans surveillance.
Ø Prise en charge communautaire
Ailleurs, une nouvelle approche de la phase 2 à base
communautaire (CTC : Community Therapeutic Care) s'est montrée
particulièrement efficace et est en passe de devenir le nouveau
standard. Le principe élémentaire de cette approche est de
dépister les cas de MAS avant l'apparition de complications et traiter
les enfants malnutris chez eux, plutôt que de les faire se
déplacer des kilomètres pour recevoir de l'aide.
Le F-100 ne peut pas être utilisé dans ces
conditions car il doit être préparé par du personnel
qualifié et présente des risques de contamination
bactériologique à cause de son contenu en eau
élevé. Les produits utilisés pour l'approche
communautaires sont donc des Aliments Thérapeutiques Prêts
à l'Emploi (RUTF) basés sur la formule du F-100 mais contenant
moins de 4% d'eau, les rendant idéaux pour le traitement à
domicile. Compact for Life produit deux types de RUTF qui peuvent tous les deux
être utilisés aussi bien en hôpital/TFC qu'à domicile
(CTC) à un coût abordable :
En somme, la malnutrition doit être
dépistée à un stage précoce. La prise en charge est
plus facile qu'une réanimation nutritionnelle tardive. Ne pas attendre
que le poids se retrouve au dessous de la courbe de croissance. Prêter
attention à tous les signes avant coureurs de la malnutrition tels que
décrits dans la présentation clinique.
Ø Complications de
la malnutrition
Les différentes réactions de repli
citées dans les différentes phases de la malnutrition en page 26,
à défaut d'être prises en mains, peuvent conduire à
une dépression de l'enfant, avec des conséquences graves pour le
développement et, en fin de compte, le décès.
En effet, la malnutrition contribue à plus de la
moitié des décès des enfants dans le monde entier. Le
risque de décès augmente de manière croissante chez les
enfants souffrant de la malnutrition légère,
modérée et grave. En moyenne un enfant présentant une
insuffisance pondérale (P/A) grave est 8,4 fois plus susceptible de
mourir qu'un enfant bien nourri. Les enfants présentant une insuffisance
pondérale modérée et légère sont 4,6 fois et
2,5 fois plus susceptibles de mourir que les enfants bien nourris.
Les problèmes nutritionnels ont aussi un lien direct
avec la pauvreté :
1. la malnutrition par carence en fer (anémie)
entraîne une fatigue chronique donc baisse la productivité.
2. la malnutrition par carence en iode (crétinisme)
aboutit à une réduction du quotient intellectuel donc une
incapacité de production physique et intellectuelle créant
parfois une situation de dépendance et de charge sociale pour la famille
et la communauté.
Le malnutri n'a pas de force pour travailler, il reste par
conséquent pauvre et, le pauvre n'a pas d'argent pour s'acheter de la
nourriture donc il devient malnutri d'où le cercle vicieux entre la
malnutrition et la pauvreté : la malnutrition entraîne la
pauvreté et la pauvreté entraîne la malnutrition. Penser
réduire la pauvreté sans améliorer la nutrition de la
population est une illusion.
2.2 CADRE
THEORIQUE
Nous avons convoqué la théorie de la
représentation sociale et la théorie du Health Belief Model pour
l'interprétation des données primaires collectées.
Ø THEORIE DE LA
REPRESENTATION SOCIALE
Les représentations sociales imposent à
l'individu des manières de penser et d'agir, et se matérialisent
dans les institutions sociales au moyen de règles sociales, morales,
juridiques.A cetitre, cette théorie nous permettra de mettre sur pieds
une stratégie de communication pour le changement de comportement des
populations du district de santé de Guéré.En effet,
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