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Projets culturels transnationaux : enjeux et perspectives

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par Roxane Garo
Université de Cergy Pontoise - Master Développement Culturel 2013
  

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C. La place des femmes, un enjeu au coeur des politiques culturelles

1. Etat des lieux mondial de la condition féminine

En abordant la question de la condition féminine, il s'agit de s'intéresser aux relations entretenues entre les femmes dans la société - les valeurs et les exigences spécifiques que cette dernière leur impose ou propose - et les conséquences qui en résultent.

Plusieurs indicateurs existent afin d'analyser la place des femmes dans l'organisation sociale, ceux-ci permettant de mettre en avant le fait qu'elles sont mondialement plus touchées que les hommes par les problèmes de développement. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), programme de fonds de l'ONU qui a pour rôle d'aider les pays en développement en leur fournissant des conseils, a mis en place deux Indices de Développement Humain (IDH). L'Indicateur Sexo-Spécifique de Développement Humain (ISDH) et le l'Indicateur de la Participation des Femmes (IPF). Le premier, l'ISDH, mesure le niveau moyen atteint par chaque pays, l'ISDH corrige le résultat du niveau moyen de l'IDH en le recalculant pour les deux sexes séparément, de façon à refléter les inégalités sociologiques entre femmes et hommes. Quant à l'IPF, il mesure la représentation relative des femmes au niveau du pouvoir économique et politique. Ces indicateurs permettent d'établir un état des lieux de la condition féminine ancré dans le présent, mais également d'analyser les évolutions ou régressions ayant eu lieu.

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Il semble que la condition féminine se soit grandement améliorée sur bien des points depuis 1986 (date de la première édition de l'Atlas)13. En tête de ces progrès, l'alphabétisation des femmes et des filles et leur scolarisation, l'acquisition du droit de vote, du droit de travailler et la signature par de nombreux gouvernements de traités internationaux visant à l'amélioration des droits de la femme. Cependant, les résultats nous emmènent à constater que le monde reste divisé. En effet, le fossé entre pays riches et pays pauvres amplifié par la mondialisation s'est encore creusé et plus de femmes et d'hommes vivent aujourd'hui dans la misère qu'il y a dix ans, les femmes restant les plus pauvres d'entre les pauvres. Les politiques d'ajustements structurels imposées par les pays riches ont plongé les pays les plus démunis dans des crises sociales et économiques au sein desquelles les femmes sont en première ligne. Afghanistan, Bosnie ou Rwanda, pour ne citer qu'eux, ont été laminés par des guerres qui lèguent aux populations des conditions de vie difficiles. Les femmes souffrent dans ces conflits des viols en nombre, de la permanente remise en cause de leurs droits, des problèmes de vie quotidienne, du poids d'un intégrisme religieux, le tout reposant sur l'hypothèse patriarcale selon laquelle il appartiendrait à l'homme de contrôler la femme. Cependant, la plupart des gouvernements du monde se sont engagés, au moins en principe, à respecter l'égalité entre hommes et femmes. La Convention pour l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) adoptée par les Nations unies en 1979 est entrée en vigueur en 1981. Elle est le résultat d'années de luttes menées par les femmes (mais aussi par des hommes). C'est la Conférence internationale des Femmes des Nations unies tenue à Mexico en 1975 qui a donné l'impulsion nécessaire à l'établissement de cette convention. Elle constitue un jeu de normes et de principes universels destinés à servir de références aux politiques nationales : à long terme, il s'agit d'éliminer toute discrimination sexuelle. La question de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes fait également partie des objectifs de l'OMD de l'ONU (objectif numéro trois).

Si le monde semble rester un espace de danger et d'inégalités pour les femmes, une nouvelle dynamique globale tente d'y remédier afin de lutter contre des disparités ne répondant pas à l'idée générale d'uniformisation nécessaire au bon fonctionnement du monde. La dichotomie pays du Nord et pays du Sud semble une fois de plus être mise en lumière à travers cet enjeu de sociétés. En effet, les lois et décrets ayant un impact mondial

13 Joni Seager, Atlas des femmes dans le monde, Editions Autrement, 2013

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sont édités par les pays du Nord en général à destination des pays plus pauvres. Cette situation trouve-t-elle sa légitimation dans le fait que les pays riches ont un impact planétaire que les autres n'ont pas, leur permettant de faire évoluer l'histoire mondiale ? L'égalité entre les hommes et les femmes doit-elle légitimement être réduite autour d'un point de vue (celui des pays du Nord) afin de faire marcher le monde dans la même direction ? Quelle marge de manoeuvre reste-t-il aux pays plus pauvres afin de trouver par eux-mêmes des solutions qu'ils auraient choisies et mises en place ?

Ces interrogations semblent attendre une réponse qu'il est possible de trouver en se centrant sur deux pays au sein desquels la place des femmes est centrale dans les enjeux politiques, le Maroc et la France. Il ne s'agira pas d'effectuer une comparaison, mais d'observer des fonctionnements et les différences qui en résultent.

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