II.1.3.- Impact du Mobile Banking
Plus de 2,5 milliards d'adultes dans le monde ne
possèdent pas de compte bancaire classique, essentiellement dans les
économies en développement. Or, un faible niveau d'inclusion
financière constitue un obstacle au développement
socioéconomique. Le transfert d'argent sur mobile ou «argent
mobile« offre une solution susceptible de changer la donne pour de
nombreuses personnes vivant dans la pauvreté.
Dans les pays en développement, 41% des adultes
seulement possèdent un compte bancaire classique. Cela est dû
principalement au fait que les gens n'ont pas d'argents ou ne remplissent les
conditions de base pour avoir un compte bancaire. Voilà pourquoi, un
nombre croissant de personnes évoluant dans des régions
reculées ont recours à des solutions novatrices autres que les
services bancaires traditionnels, solutions rendues possibles par la
multiplication rapide des téléphones mobiles. Le boom
récent de l'argent mobile a déjà permis à des
millions de personnes exclues du système financier formel de
transférer des fonds de façon sécurisée et fiable
et pour un coût modique.
C'est en Afrique subsaharienne que l'argent mobile rencontre
le plus grand succès, avec 16% des adultes qui déclarent avoir
utilisé un téléphone mobile dans les 12 derniers mois pour
payer des factures ou envoyer ou recevoir de l'argent. Par ailleurs, le Kenya
affiche la plus grande réussite en termes de transactions
effectuées via le service bancaire mobile «M-PESA» : elles
dépassent
27 The Enabling Environment for Mobile Banking in
Africa, Porteous D, DFID, Londres, 2006
375 millions USD chaque mois et les usagers économisent
jusqu'à 3 USD en frais de service sur chaque transaction. Les usagers
utilisent le service M-PESA pour envoyer et recevoir de l'argent, pour les
paiements à distance mais aussi parce qu'il leur permet de faire des
économies.
Outre les aspects techniques, il est essentiel, pour
développer des services d'argent mobile à grande échelle,
de disposer d'un vaste réseau d'agents. Leur rôle est de proposer
des services de dépôt et de retrait, mais aussi de gagner la
confiance des nouveaux utilisateurs de ce type de services financiers formels.
Ils reçoivent une commission pour leur travail, qui,
concrètement, consiste à convertir des espèces en argent
électronique et inversement.
Les pouvoirs publics ont commencé à utiliser les
services de transfert d'argent sur mobile pour verser les salaires et les
pensions de leurs administrés et pour encaisser les recettes, notamment
fiscales. En Afghanistan, les agents de police et d'autres fonctionnaires
reçoivent ainsi leurs salaires via le service d'argent mobile
«M-PAISA«. La Tanzanie accepte le paiement des impôts au moyen
de ce type de service. Dans d'autres pays, en Inde par exemple, cette
technologie est utilisée pour verser les allocations sociales.
L'argent mobile facilite aussi les interventions d'urgence. En
Haïti par exemple, à la suite du tremblement de terre de 2010,
l'opérateur Voilà s'est associé à l'agence d'aide
internationale Mercy Corps pour fournir des coupons virtuels aux victimes, au
moyen d'un téléphone portable bon marché, rechargé
avec un porte-monnaie électronique et exploité par
l'opérateur indonésien PT Telkomsel. Par ailleurs, des
institutions telles que la Banque mondiale, GSMA et la Fondation Bill et
Melinda Gates ont lancé et financent des programmes d'argent mobile en
faveur des personnes exclues du système bancaire. L'argent mobile
commence à prendre de l'expansion en Haïti avec l'apparition de
T-Cash et de Tchotcho Mobile en 2010. Puis récemment en 2013, le
lancement de Lajancash a permis d'élargir la gamme de services dont
peuvent jouir les utilisateurs en termes de paiements de factures, d'achats
dans les restaurants et les markets et de transferts d'argents28.
28
https://itunews.itu.int/fr/4555-La-revolution-de-largent-mobile-BR-Desservir-les-exclus-du-systeme-bancaire.note.aspx
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Chapitre III : Capital humain : un apport
considérable à l'accroissement du revenu
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