III.1.- Notions de capital humain
En usage depuis près de cinquante ans, la signification
du terme KH a évolué au fil du temps. Si les textes fondateurs de
Mincer (1958), Schultz (1961) et Becker (1962) définissent le KH comme
l'ensemble des investissements susceptibles d'améliorer la
productivité d'une personne, désigné sous l'appellation
« capital humain ». Celui-ci, similaire au capital physique,
nécessite un investissement, offre un taux de rendement variable,
dispose d'une capacité de production, est substituable dans les
fonctions de production et est mesurable sous la forme d'un stock ou de flux.
Selon cette optique, une définition strictement économique du KH
serait une « catégorie de savoirs et d'habiletés monnayables
sur le marché d'emploi ». Le KH s'acquiert au niveau
individuel29 aussi bien par l'entremise de l'apprentissage que des
externalités associées au capital social (Laroche et al 1997).
Mais, dans la mesure où ce dernier représente l'ensemble des
interactions propres aux individus et non les individus eux-mêmes
(Coleman 1988; Putnam et al 1993), nous n'aborderons pas ici ce concept. Nous
reconnaissons toutefois sa portée économique30. Son
sens s'est depuis élargi, allant de la maîtrise de
différents savoirs à la somme des aptitudes et connaissances
acquises au cours d'une vie (Lundvall et Johnson 1994). Certains, au contraire,
limitent le KH aux savoirs nécessaires à la poursuite des
activités économiques (OCDE 1998). Toutefois, la majorité
des recherches sur la question concernent le système éducatif.
III.2.- Notions de revenu
Le revenu est une part de la production qui revient au sujet
économique, individu ou collectivité comme
rémunération de son travail et /ou fruit de son
capital31.
Par ailleurs, le revenu est défini comme l'ensemble de
biens qui entrent dans le patrimoine d'un individu ou d'une unité
économique au cours d'une certaine période. Il est perçu
comme une contrepartie de la valeur de la production que l'agent
économique du ménage reçoit. Ce qui veut dire qu'il
englobe tout ce qui peut être consommé sans toucher la valeur du
patrimoine. Il est différent du patrimoine car le revenu est
considéré comme un flux alors que le patrimoine est par contre un
stock des biens que possède le ménage non seulement immeubles ou
valeurs boursières mais encore tous les objets modestes dont on
dispose.
29 Le KH est souvent associé au capital social
puisqu'il s'acquiert au niveau individuel aussi bien par l'entremise de
l'apprentissage que des externalités associées (Laroche et al
1997). Mais, dans la mesure où ce dernier représente l'ensemble
des interactions propres aux individus et non les individus eux-mêmes
(Coleman 1988; Putnam, et al1993), nous n'aborderons pas ici ce concept. Nous
reconnaissons toutefois sa portée économique.
30 Le capital social représenterait une
forme spécifique de capital où il est possible d'investir pour en
tirer des avantages économiques (OCDE 2001) tels que les niveaux de
confiance (Fukuyama 1995; La Porta 1997) ou encore l'engagement civique (Putnam
et al 1993; Putnam 2000).
31 SILEM et J. ALBERTINI : Lexique d'économie ;
7e éd, Dalloz, paris cedex, 2OO2, P.585
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Pour HICKS, le revenu d'une période est ce qu'une
personne ou un pays pourrait consommer pendant une période sans
s'appauvrir32. Au niveau macroéconomique, le revenu
représente ce que reçoit un agent économique à
l'occasion de sa participation au processus productif. C'est donc la
rémunération d'un facteur de production. Alors qu'au niveau
microéconomique, le revenu d'une collectivité donnée est
constitué des différents revenus perçus par les agents
lorsqu'ils participent directement au processus de production.
Quant à Christophe DECRYSE, le revenu est le montant
qu'une personne ou un ménage aurait pu dépenser sans entamer la
valeur de son patrimoine33. Dans le dictionnaire économique
Larousse, on définit le revenu comme étant une somme d'argent que
reçoit un agent à l'occasion d'une activité de production,
d'échange ou de redistribution34.
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