II- les règles du droit bancaire
Les règles précontractuelles posées par
la pratique bancaire sont en quelque sorte des dérivés des
obligations du banquier. En effet, avant tout octroi de crédit, le
banquier est dans l'obligation de bien s'informer et sélectionner son
client et doit par la suite l'informer et le conseiller avant son
consentement.
1- La sélection du
client :
En raison de la fonction économique du crédit,
le banquier n'est pas tenu d'accorder un crédit à toute personne
qui le lui demande, quelle qu'en soit la forme. De ce fait, le client doit
faire l'objet d'une appréciation et donc d'une sélection «
au moyen d'informations diverses et grâce à des traitements
informatisés » par les banques. Nous allons dans ce cadre vous
exposer le tableau sur lequel se base les établissements de
crédits marocains pour établir une fiche de notation
client9 :
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Modalité 1
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Modalité 2
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Modalité 3
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Modalité 4
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Modalité 5
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Réputation et antécédents du client
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Expérience dépassant 10 ans.
Réputation très solide. Promoteur
menant des
programmes à
l'échelle nationale
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Expérience dépassant 10 ans.
Réputation solide
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De 5 à 10 ans
d'expérience. Bonne réputation
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De 1 à 5 ans
d'expérience. Les projets immobiliers
antérieurement menés ne suscitent aucune préoccupation
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Promoteur débutant
ou Problème dans la
gestion Immobilière dans le passé
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Surface patrimoniale du promoteur
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Patrimoine très
Important et
diversifié dominé
par des biens immobiliers
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Patrimoine
confortable et diversifié dominé par des biens
immobiliers
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Patrimoine moyen
constitué de biens
immobiliers
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Patrimoine moyen
constitué de valeurs mobilières
|
Patrimoine
insignifiant, situation financière médiocre
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Qualité de la relation crédit avec les autres
banques
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Client ne
présentant information négative
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Client dont les
impayés sur les 12
derniers mois sont
rares et aucune de ses créances n'est classée en
souffrance
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Client dont les
incidents de paiement sur les 12 derniers mois sont
régularisés
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Société récemment
crée par un promoteur débutant
/ Indisponibilité d'information
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Client ayant des
créances en
souffrance non
régularisées OU
Client interdit de chéquier
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Volume des
crédits remboursés
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V> 100MDH
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50MDH=<V<100MDH
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20MDH=<V<50MDH
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5MDH=<V<20MDH
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V<5MDH
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Dénouement
des anciens crédits
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Remboursement des Crédits dans les déla
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crédits dénoués mais avec un
dépassement des délais
(inférieur à 3 mois)
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crédits dénoués mais avec un
dépassement des délais
(inférieur à 6 mois)
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crédits dénoués avec des
difficultés
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Contentieux/ Report de date de remboursement/ Crédit en
souffrance
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Incidents de
paiement
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Aucun
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1 incident sur les 12 derniers mois
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2 incidents sur les 12 derniers mois
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3 incidents sur les 12 derniers mois
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Incidents non
régularisés
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Par la suite, une analyse juridique d'une demande de
crédit est établie, présentant le promoteur, les garanties
proposées ainsi que l'avis des différentes directions de
l'établissement de crédit et est envoyé au comité
adéquat et ce en fonction du montant demandé pour
délibération.
9 Prélevé auprès du service
juridique du ... BANK
10 Annexe n1
C'est dans ce cadre que nous allons vous présenter dans
les Annexes un exemple relatif à l'avis de la direction support
juridique a propos d'une demande de financement.10
Par ailleurs, et bien qu'il dispose de la liberté de
refuser le crédit, le banquier est toujours tenu d'informer son client
sur l'étendue de son engagement.
2- L'information et le
conseil préalable
L'information constitue une donnée essentielle du droit
bancaire. Nous allons voir par la suite que l'unes des obligations principales
du banquier est celle de l'information et du conseil tout au long de l'usage du
crédit accordé. Cependant ces obligations naissent dès le
premier contact avec le client qui doit analyser les besoins et la demande du
client, l'informer des choix qui lui sont accordables et lui suggérer
celui qui selon lui est le plus apte et qui répondra le mieux a sa
demande. Cependant, le devoir d'information et de conseil est limité par
le devoir de non-ingérence du banquier dans les affaires de son client
à qui il n'a pas à se substituer.
Sous section deuxième : Les
conditions de forme
La plus part des contrats bancaires sont des contrats
consensuels où les parties sont liées les une aux autres par le
seul accord de leur volonté ; il s'agit du principe du consensualisme ou
solo consensus. Toutefois, ce principe ne suffit pas d'où l'obligation
de faire constater cet accord par écrit. En effet, dans un souci de
sécurité juridique et de protection des clients et des tiers, de
nombreuses conventions bancaires tels les contrats de crédits, sont
assujetties à des conditions de forme.
Nous allons tout d'abord examiner le point de vue doctrinal et
jurisprudentiel quant à l'exigence d'un formalisme pour ensuite citer
les avantages issus de l'obligation d'établir un écrit.
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