III. 3. 2. Le Nationalisme face au régionalisme
africain
En Afrique, l'attachement au nationalisme a été
toujours une source de divergence comme nous l'avons démontré
précédemment étant donné que certaines ethnies se
sont unies dépourvues d'une partie de leurs membres
délocalisés vers d'autres territoires. Le fait de vouloir
maintenir le nationalisme et s'engager dans le processus d'intégration
traduit une grande contradiction des volontés africaines. Souvent cette
attitude se caractérise d'une polygamie socioculturelle et structurelle,
c'est-à-dire vouloir un attachement au régionalisme, mais se
rattacher au nationalisme. Or personne ne peut servir équitablement deux
maitres. C'est ce qui fait qu'aux lendemains des indépendances
africaines , les leaders ont bien vu les risque cumulés d'une Afrique
fragmentée en des unités politiques nationales ,
présentant une certaine fragilité quant à leur
intégration dans le système monde, et alors on a opté
pour l'unité africaine afin de constituer une alternative à
même de s'imposer aussi dans ce système monde constitué des
blocs dynamiques et très compétitifs.
Face au régionalisme, le nationalisme constitue un
frein et un blocage parce que n'intéressant que les
intérêts égoïstes liés à
l'intérêt national. Certes, dans l'analyse des Relations
Internationales, la théorie de `' Balance of power''
prônée par les réalistes dont Hans
Morgenthau, mettant au centre de préoccupation la
prospérité de l'intérêt national conduit souvent les
Etats au recours à des moyens parfois séparatistes ou
conflictuels afin de sauvegarder cet intérêt, car, selon cette
théorie, l'état n'agit qu'en terme de son intérêt
national.
C'est alors que pour s'inscrire à l'ordre du jour de la
villagisation planétaire et de la globalisation économique,
l'Afrique est appelée à créer une autre identité
à la dimension communautaire ou continentale, une identité
mettant en synergie toutes les forces africaines.
III. 3. 3. L'africanisme ou le panafricanisme comme atout
au développement de l'Afrique
A l'ère de la mondialisation et de la globalisation,
l'Afrique représente un continent plein de promesses et de chances mais
encore marginalisé à cause de sa faible participation aux
transactions économiques mondiales. En effet, l'Afrique n'y participe
qu'en termes des matières premières à l'état brut
et comme grand consommateur.
Eu égard à cet état de chose, la prise de
conscience des africains sur leur destinée dans un monde courtisé
par la mondialisation et sous emprise économico-commerciale de grandes
entreprises multinationales est une importance capitale. C'est pourquoi dans le
cadre de ce travail, nous préconisons pour le continent noir, le recours
à l'africanisme ou au panafricanisme qui semble aujourd'hui jeté
dans les oubliettes par l'actuelle génération des leaders, en ne
s'intéressant qu'aux questions de la prise de pouvoir et de
s'éterniser au pouvoir sans toutefois voir les conséquences que
produiraient les grandes mutations mondiales dans l'avenir de ce continent
plein d'espoirs.
Pour la nouvelle Afrique que nous envisageons, pleines
d'enthousiasmes, le recours à l'africanisme stipule l'implication de
toutes les forces, tant mystiques que métaphysiques, culturelles que
politiques dans la construction de l'espace africain uni et unifié. Au
moment où l'Afrique sera une communauté unie, d'une valeur
culturelle africaine, d'une communauté politique africaine, d'une
idéologie africaine, nous quitterons l'étape des
« Afriques » pour intégrer l'étape d'une
Afrique constituant un tout pour son peuple qui s'identifiera non en
`'africains'' mais en `'africain'', l'africanité remplacera les
nationalismes actuels. Et alors, le développement du continent noir sera
au rendez-vous des grands agendas multiformes du mondialisme ou du mondial.
L'africanisme est un atout au développement du
continent parce que, une foi que le débat sur les convergences
structurelles, économiques et politiques, sur l'harmonisation des
politiques sectorielles sera clos, ça sera alors le chapitre des
macro-transformations qui s'ouvrira, avec comme référence une
seule communauté sociale, culturelle et politique panafricaine.Le
panafricanisme est un atout au développement de l'Afrique parce que son
retour mettra fin aux velléités souverainistes, nationalistes ou
étatistes au profit de cette valeur identitaire qui ne vise rien d'autre
que l'édification d'une Afrique grande, puissante et actrice
incontournable par d'autres acteurs de l'actualité
économico-politique mondiale contemporaine et à venir.
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