III. 3. L'incidence du nationalisme sur
l'intégration en Afrique centrale
Le fait que les Etats d'Afrique centrale restent toujours
rattachés au souverainisme national conduit à la montée en
puissance du micro-nationalisme latent, avec comme conséquence une
prédominance des intérêts nationaux sur l'esprit
communautaire. La prédominance du nationalisme et du souverainisme
influent souvent négativement sur les engagements d'intégrations
régionale ou sous régionale.
III. 3.1. Les avantages du nationalisme en Afrique
centrale
Le panafricanisme qui est né en Amérique, permet
aux Etats africains à la veille des indépendances de se
constituer en des groupes doctrinaires ou culturels afin d'engager leurs
énergies pour s'émanciper de la domination coloniale. Comme le
panafricanisme, le nationalisme est un concept importé en Afrique. Rares
sont les pays africains qui constituaient des Etats-nations pouvant donner lieu
à l'existence d'un véritable nationalisme endogène.
Le nationalisme est né en Afrique surtout à la
suite d'une opposition au système colonial, à la domination
étrangère. Il est défini par rapport à
l'extérieur, on peut donc dire qu'il y a eu un nationalisme sans nation.
En effet, le plus grand avantage du nationalisme a été celui de
permettre différents peuples africains à se considérer
comme un seul homme et de résister à la colonisation
européenne et d'y mettre fin.
En plus, le nationalisme en Afrique centrale a permis,
après le découpage territorial hérité du
colonialisme, aux différents peuples de s'identifier en une
nationalité donnée, et ainsi pour renforcer l'unité
nationale. Aujourd'hui ; tous ceux qui vivent sur le sol congolais ont un
vif sentiment de s'identifier en congolais, oubliant même les origines
intrinsèques de leurs nationalités historiques.
Cependant, la nouvelle forme du nationalisme en Afrique
centrale est un handicap majeur à la cohésion nationale parce que
dans cette région il y a cumule de nationalisme, à la fois le
nationalisme civique et le nationalisme identitaire ou tribal. En effet, le
génocide Rwandais de 1994 a été la conséquence des
affrontements identitaires au nationalisme entre les hutu et les tutsi, tous
jouissant de la nationalité Rwandaise.
Les conflits en Afrique centrale ont comme dénominateur
principal les revendications micro-nationalistes. Le fait que les Etats actuels
sont l'héritage des frontières délimitées par les
colonisateurs a plongé la région dans une confusion totale
où les gens qui pouvaient constituer une seule nation se retrouvent
éparpillées sur les territoires de plusieurs Etats-nations. C'est
notamment le cas de Hutu ou Tutsi, de Tshokwe qui sont sur plusieurs
territoires. A leur tour, ils se reconnaissent une même nation
définie en termes d'un ancêtre commun, d'une communauté
historique.
En prenant en compte ces réalités à
l'Afrique tout entière ou à l'Afrique centrale, l'unique moyen
qui peut s'avérer indispensable pour conduire à la convergence
sociale c'est le régionalisme, car permettant d'intégrer les
individus vivant dans un espace géographique donné, avec une
sommation de leurs identités en une nouvelle identité
communautaire ou africaine.
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