I.3.1.1.3. Porosité
Une bonne porosité permet la circulation de l'eau dans
le sol, les échanges gazeux entre le sol et l'atmosphère,
l'aération de celui-ci, l'infiltration des racines et une circulation
aisée de la faune du sol. On distingue deux types de porosité. La
porosité déterminée après traitement au laboratoire
de la porosité déterminé sur le terrain par
appréciation de l'abondance des pores visibles à l'oeil nu sur
une motte de terre (coll et al., 2012).
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Sur le terrain, on distingue trois classes au niveau de chaque
horizon à savoir (Maignien, 1969) :
- la classe très poreuse où on observe nettement
les interstices entre les particules ; les racines sont ramifiées,
très garnies de poils absorbants avec parfois localisation, de ces poils
; le pied s'enfonce dans le sol qui est qualifié de creux ou de
soulève ;
- la classe moyennement poreuse où les interstices
entre les particules sont peu visibles. les racines s'installent mais sont peu
garnies de poils. le pied s'enfonce difficilement dans le sol, qui est dit
rassis ;
- la classe peu poreuse ou compacte où on ne distingue
aucun interstice entre les particules ; les racines ne pénètrent
pas ou mal ; le pied ne s'enfonce pas dans le sol qui est tasse.
I.3.1.1.4. Etude du système racinaire
L'importance de l'étude du système racinaire
réside dans l'étroite relation entre la morphologie des sols et
le mode de développement du système racinaire tout en
précisant la nature de celles-ci et en distinguant les grosses racines
lignifiées des racines vivantes ou mortes et les chevelues des poils
absorbants (Maignien, 1969).
I.3.1.1.5. Dégradation des résidus des
plantes
La dégradation des résidus des plantes est
corrélée à la teneur en matière organique. Plus il
y a de la végétation ou des résidus à la surface
d'un sol, plus la dégradation est rapide. Elle est d'autant plus rapide
en conditions chaudes et humides qu'en conditions sèches.
L'enfouissement profond (20 - 30 cm) des résidus de récolte par
le labour réduit leur vitesse de décomposition surtout si le sol
est asphyxié (compactage) et/ou hydromorphe. Plus les résidus de
récolte se décomposent vite, plus le sol est actif biologiquement
(Delaunois et al., 2008).
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I.3.1.2. Propriétés biologiques
Le sol est un milieu vivant abritant de nombreux organismes
soit plus de 80 % de la biodiversité animale terrestre. De même,
il est le siège de plusieurs cycles biologiques (Vedi, 2003).
Très abondants dans la litière et les premiers centimètres
du sol (jusqu'à 104-105 individus au
m2), la pédofaune a un rôle indéniable. En plus
de participer activement au recyclage et à la fragmentation de la
matière organique, elle rajeunit le sol, favorise la formation et la
stabilité des agrégats ainsi que la croissance des racines. Les
galeries que creusent les vers de terre, assurent une bonne aération du
sol, en augmentant la proportion de pores grossiers sans oublier
l'amélioration de la pénétration et de l'écoulement
de l'eau dans le sol (Burrow, 2015 ; Pfiffner, 2013). Après le travail
de dégradation effectué par la faune, intervient la microflore
responsable de la minéralisation (dernière étape de
transformation du matériel organique avant sa remise à
disposition pour les êtres vivants) (Métral, 2007). La faune du
sol est répartie en trois groupes distincts (Duchaufourd, 2001)
notamment :
- la microfaune comprend les individus mesurant moins de 0,2
mm. Ces individus sont abondants dans les zones humides et sont
constitués des Protozoaires des Nématodes ;
- la méso-faune renferme les individus mesurant entre
0,2 et 4 mm qui colonisent surtout les milieux acides et regroupent les
Arthropodes inférieures parmi lesquelles les acariens et les collemboles
;
- la macrofaune comporte les individus mesurant de 4 à
80 mm. On compte dans ce groupe les vers de terre, les insectes
supérieurs, les myriapodes, les arachnides, les mollusques et les
crustacés.
Les lombrics ou vers de terre sont les plus importants du
point de vue écologique et, ils font partir de la première
biomasse animale terrestre (Deprince, 2003). Ces vers se répartissent en
trois groupes (Pfiffner, 2013).
- Les épigés habitants la litière de
surface surtout dans les prairies, les forêts, le compost et rarement
dans les sols labourés puisqu'il ne peut pas se
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formé de couche de litière durable. Ils ont une
multiplication rapide et une durée de vie variant entre un et deux ans
;
- les endogés vivent dans la couche arable entre 5 et
40 cm de profondeur. Pour ce qui est des jeunes vers, ils se trouvent
généralement dans les zones proches des racines. Dans le sol, ils
creusent des galeries horizontales et superficielles. Ils ont une reproduction
limitée et une durée de vie moyenne de trois à cinq ans
;
- Les anéciques vivent dans toutes les couches du sol
allant de trois à quatre mètres de profondeur. Ceux-ci creusent
des galeries verticales, profondes et stables (8 - 11 mm de diamètre)
où ils séjournent normalement pendant toute leur vie. Leur
reproduction est limitée. En revanche, leur cycle de vie est long et
dure entre quatre et huit ans.
Les déjections des vers de terre (turricules ou
tortillons) sont un mélange intime des particules
végétales, minérales et des éléments
nutritifs (avec en moyenne cinq fois plus d'azote, sept fois plus de phosphore
et onze fois plus de potassium que la terre environnante) présents en
plus forte concentration sous une forme facilement assimilable par les
plantes.
La pédofaune en générale est sensible au
travail du sol autant qu'à tout ce qui joue sur la quantité de
matière organique (Huber & Schaub 2011). Des analyses plus
approfondies permettent au laboratoire de déterminer les organismes du
sol invisible à l'oeil nu.
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