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Evaluation du niveau de dégradation des sols dans les corridors du parc national de la Benoue

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par Narcisse Belone Njekeu Soh
Université de Ngaoundere - Master 2016
  

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I.3.1.1.3. Porosité

Une bonne porosité permet la circulation de l'eau dans le sol, les échanges gazeux entre le sol et l'atmosphère, l'aération de celui-ci, l'infiltration des racines et une circulation aisée de la faune du sol. On distingue deux types de porosité. La porosité déterminée après traitement au laboratoire de la porosité déterminé sur le terrain par appréciation de l'abondance des pores visibles à l'oeil nu sur une motte de terre (coll et al., 2012).

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Sur le terrain, on distingue trois classes au niveau de chaque horizon à savoir (Maignien, 1969) :

- la classe très poreuse où on observe nettement les interstices entre les particules ; les racines sont ramifiées, très garnies de poils absorbants avec parfois localisation, de ces poils ; le pied s'enfonce dans le sol qui est qualifié de creux ou de soulève ;

- la classe moyennement poreuse où les interstices entre les particules sont peu visibles. les racines s'installent mais sont peu garnies de poils. le pied s'enfonce difficilement dans le sol, qui est dit rassis ;

- la classe peu poreuse ou compacte où on ne distingue aucun interstice entre les particules ; les racines ne pénètrent pas ou mal ; le pied ne s'enfonce pas dans le sol qui est tasse.

I.3.1.1.4. Etude du système racinaire

L'importance de l'étude du système racinaire réside dans l'étroite relation entre la morphologie des sols et le mode de développement du système racinaire tout en précisant la nature de celles-ci et en distinguant les grosses racines lignifiées des racines vivantes ou mortes et les chevelues des poils absorbants (Maignien, 1969).

I.3.1.1.5. Dégradation des résidus des plantes

La dégradation des résidus des plantes est corrélée à la teneur en matière organique. Plus il y a de la végétation ou des résidus à la surface d'un sol, plus la dégradation est rapide. Elle est d'autant plus rapide en conditions chaudes et humides qu'en conditions sèches. L'enfouissement profond (20 - 30 cm) des résidus de récolte par le labour réduit leur vitesse de décomposition surtout si le sol est asphyxié (compactage) et/ou hydromorphe. Plus les résidus de récolte se décomposent vite, plus le sol est actif biologiquement (Delaunois et al., 2008).

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I.3.1.2. Propriétés biologiques

Le sol est un milieu vivant abritant de nombreux organismes soit plus de 80 % de la biodiversité animale terrestre. De même, il est le siège de plusieurs cycles biologiques (Vedi, 2003). Très abondants dans la litière et les premiers centimètres du sol (jusqu'à 104-105 individus au m2), la pédofaune a un rôle indéniable. En plus de participer activement au recyclage et à la fragmentation de la matière organique, elle rajeunit le sol, favorise la formation et la stabilité des agrégats ainsi que la croissance des racines. Les galeries que creusent les vers de terre, assurent une bonne aération du sol, en augmentant la proportion de pores grossiers sans oublier l'amélioration de la pénétration et de l'écoulement de l'eau dans le sol (Burrow, 2015 ; Pfiffner, 2013). Après le travail de dégradation effectué par la faune, intervient la microflore responsable de la minéralisation (dernière étape de transformation du matériel organique avant sa remise à disposition pour les êtres vivants) (Métral, 2007). La faune du sol est répartie en trois groupes distincts (Duchaufourd, 2001) notamment :

- la microfaune comprend les individus mesurant moins de 0,2 mm. Ces individus sont abondants dans les zones humides et sont constitués des Protozoaires des Nématodes ;

- la méso-faune renferme les individus mesurant entre 0,2 et 4 mm qui colonisent surtout les milieux acides et regroupent les Arthropodes inférieures parmi lesquelles les acariens et les collemboles ;

- la macrofaune comporte les individus mesurant de 4 à 80 mm. On compte dans ce groupe les vers de terre, les insectes supérieurs, les myriapodes, les arachnides, les mollusques et les crustacés.

Les lombrics ou vers de terre sont les plus importants du point de vue écologique et, ils font partir de la première biomasse animale terrestre (Deprince, 2003). Ces vers se répartissent en trois groupes (Pfiffner, 2013).

- Les épigés habitants la litière de surface surtout dans les prairies, les forêts, le compost et rarement dans les sols labourés puisqu'il ne peut pas se

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formé de couche de litière durable. Ils ont une multiplication rapide et une durée de vie variant entre un et deux ans ;

- les endogés vivent dans la couche arable entre 5 et 40 cm de profondeur. Pour ce qui est des jeunes vers, ils se trouvent généralement dans les zones proches des racines. Dans le sol, ils creusent des galeries horizontales et superficielles. Ils ont une reproduction limitée et une durée de vie moyenne de trois à cinq ans ;

- Les anéciques vivent dans toutes les couches du sol allant de trois à quatre mètres de profondeur. Ceux-ci creusent des galeries verticales, profondes et stables (8 - 11 mm de diamètre) où ils séjournent normalement pendant toute leur vie. Leur reproduction est limitée. En revanche, leur cycle de vie est long et dure entre quatre et huit ans.

Les déjections des vers de terre (turricules ou tortillons) sont un mélange intime des particules végétales, minérales et des éléments nutritifs (avec en moyenne cinq fois plus d'azote, sept fois plus de phosphore et onze fois plus de potassium que la terre environnante) présents en plus forte concentration sous une forme facilement assimilable par les plantes.

La pédofaune en générale est sensible au travail du sol autant qu'à tout ce qui joue sur la quantité de matière organique (Huber & Schaub 2011). Des analyses plus approfondies permettent au laboratoire de déterminer les organismes du sol invisible à l'oeil nu.

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