I.2.2. Facteurs de la dégradation des sols
Plusieurs activités anthropiques ont été
identifiées comme facteurs de dégradation. Ces facteurs sont les
pratiques culturales, la surexploitation des sols, les feux de brousse,
l'exploitation abusive du bois, le surpâturage l'élevage
transhumant, l'exploitation irrationnelle des essences forestières et
des ressources en eau (Chirwa, 2014 ; COMIFAC, 2010 ; Benbrahim et al.,
2004).
Dans les Zones d'Intérêt
Cynégétique N° 1 et 5 du PNB, Tagueguim (2010) a
identifié six activités anthropiques (orpaillage, braconnage,
coupe de bois, pratique pastorale, feux de brousse,
l'extraction du miel.
Dans les corridors des ZIC 1 et 4, Vounserbo (2011) a
identifié huit types d'activités anthropiques exercées
dans cette zone, notamment : la coupe de bois, le braconnage, le
pâturage, l'installation des champs et des habitations, l'orpaillage et
l'usage des sentiers. Au total, il a recensé 130 cas d'anthropisations
dans les sites concernés.
Vounserbo (2011) et Tagueguim (2010) n'ont pas
identifié une autre ressource exploitée dans la zone tant par les
populations autochtones que par les populations migrantes qui est la paille
(Hyparrhenia barteri ; Andropogon pinguipes ; Andropogon tectorum.)
très utilisée pour la fabrication des toitures, des
palissades appelées «Secko» (WWF & SNV, 2000).
L'agriculture est identifiée par Diarra et al.
(2003) comme l'un des principaux facteurs de dégradation des sols.
La baisse de la fertilité de ces sols a conduit à une
intensification de l'utilisation des intrants (Idowu & Braimoh, 2015). Au
Cameroun, cette activité est et demeure le secteur prédominant de
l'économie nationale, tant par sa contribution au Produit
Intérieur Brut (PIB) que pour les effets d'entrainement sur d'autres
secteurs d'activité (Kengue et al.,
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2008) ; elle est la base de l'économie de la
région du Nord et est pratiquée par toutes les couches sociales
soit plus de 60 % de la population (WWF & SNV, 2000).
La caractérisation de la pluviosité a permis de
montrer qu'en zone soudano-sahélienne (Nord-Cameroun), les pluies dont
l'agressivité augmente au fil des années, ont un impact important
sur les sols (M'biandoun & Olina, 2006). La dégradation des sols
induite par l'érosion est la plus grave car les éléments
nutritifs du sol sont emportés par les eaux ; ce qui modifie le volume
global du sol (Brabant & Gavaud, 1985). Les sols nus sont les plus
vulnérables à ce phénomène car, le risque
d'érosion diminue si le sol est bien protégé par le
couvert végétal (Bamba et al., 2013) ou par une couche
de résidus de culture qui limitent l'impact des gouttes de pluie,
réduit la vitesse d'écoulement de l'eau et facilite son
infiltration dans le sol (Hadraoui, 2013).
Un même degré de dégradation des sols peut
avoir des manifestations différentes dans des lieux différents.
Par exemple, la suppression d'une couche de cinq centimètre de sol peut
avoir des conséquences plus importantes sur un sol peu profond et pauvre
que sur un sol profond et fertile (Liniger et al., 2008).
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