CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. Généralités sur le Parc National
de la Bénoué
Au vu de la pression anthropique sur les ressources naturelles
et le besoin de sauvegarder la biodiversité de la Région du Nord,
l'Etat du Cameroun a érigé la réserve de faune de la
Bénoué en Parc National suivant l'Arrêté N°
120/SEDR du 5 décembre 1968, tout en lui accordant une protection
intégrale sur une superficie de 180 000 ha (Doumenge et al.,
2015). En collaboration avec les populations, le Ministère des
Forêts et de la Faune (MINFOF) a réalisé un zonage dans le
cadre de l'élaboration du plan d'aménagement du Parc National de
Bénoué (PNB) (Saleh, 2013). Ce zonage a abouti à la
création de quatre zones distinctes, matérialisant notamment :
les Zones à Usage Multiple (ZUM) destinées à
l'agriculture, l'élevage et toutes les autres activités humaines
; les corridors réservés aux passages de la faune sauvage d'une
aire protégée à une autre ; les couloirs de transhumances
réservés au passage du bétail et les zones de
biodiversité qui ne sont autres que les Zones d'intérêt
Cynégétiques (ZIC) et la réserve du parc proprement dite
(Saleh, 2013). Ce zonage, qui n'a pris en compte que les populations
autochtones, est aujourd'hui source de problèmes car l'espace de vie qui
leur est alloué s'avère insuffisant et exacerbé par les
populations migrantes (Saleh, 2013).
Depuis 1981, le PNB a été inscrit par l'UNESCO
sur la liste de réserve de biosphère, en raison de la
présence humaine dans et autour du parc (Saleh, 2013 ; Tagueguim, 2010).
Les réserves de biosphère ou systèmes
socio-écologiques sont des paysages et des écosystèmes
où vivent et travaillent des populations (Wafaa et al., 2016).
De plus, l'UNESCO et son programme «Man And the Biosphere (MAB)»,
lancé en 1971 a divisé cette réserve en trois fonctions
d'égales importances à savoir : fonctions de conservation de la
biodiversité et du fonctionnement des écosystèmes,
fonction du développement socio-économique et d'appui logistique
qui renvoie principalement à des
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activités de recherche, de surveillance et
d'éducation. Ce programme divise cette aire protégée en
trois zones : une ou plusieurs «aire (s) centrale (s)» strictement
protégées ; une «zone tampon» soumise également
à certaines restrictions (toute activité humaine menée
dans cette zone doit être compatibles avec les objectifs de conservation
; une troisième zone dite «aire de transition», où
l'accent est mis sur la «promotion» des pratiques durables (Wafaa
et al., 2016 ; Boureima, 2008). Cependant, les gestionnaires des
réserves de biosphère doivent prendre en considération les
facteurs abiotiques (climat, eau, sol, paysage dans son
intégralité etc.), les communautés locales et leurs
activités (agriculture, élevage, pêche, sylviculture,
tourisme, etc.) (UICN, 2016).
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