ABSTRACT
The soil is a natural resource with several ecological
functions, however, soil is fragile and not renewable at the human scale. In
the North Region, and most particulaly in the corridor of Benue National Park
where the men and its activities degrade the soil.In order to reseach the
degradative factors and evaluate the degree of soil dégradation, this
study was carried out from mach to july 2016 within the seven corridors of
Bénoue National Park (BNP). Among the soil degradation factors we
registered agriculture practiced (74,22 %) in all the corridors, followed by
town planning (9,53 %), carbonisation (7,19 %), pastoral activities (6,56 %)
and gold washing (2,50 %). These activities promote the lost of soil
biodiversity (plant and microorganisms), cause erosion and evaporation which
reduce the level of water table to lead to the physical, biological and
chemical soil degradation. The proper functioning of the corridors is hindered
because of these degradative factors. Girafe corridor is the most degradated.
The evaluation methods used were in situ and ex situ.
Inquines from the population, shows different causes of degradation. Analyzing
the satellite image allow to show increase of 1,41 % of naked soil 1,41 % and
36,57 % of field soil leading to the spoil of initial vegetation. Evaluation of
physical properties of soil showed humidity states or dry, different layers and
the
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variation of colour, structure, root shapes and porosity ;
texture range (sand, silt-clay and loamy) with different types of soil (fields,
soil lying fallow and naked soil) Bulk density is negatively corelated to the
total porosity which indicate the weak compaction of soil. Evaluation of
biological properties revealed a soil organisms diversity (earth worms,
mollusc, myriapods...) in function of different types of soil and plant
diversity of fallowed soil layer soil. The chemical evaluation methods showed
different values according to the types of soils. The studied variables were :
organic matter, electrical conductivity, potassium and nitrogen. Meanwhile, pH
and phosphorus did not vary. These results show the influence of cultural
technic over the degradation of soil. There is urgent need to apply the soil
restauration methodes.
Key words : Soil degradation, corridor,
Bénoué National Park.
1
INTRODUCTION
Le sol est un milieu vivant issu de l'altération
physique et chimique de la roche mère sous l'action des agents
climatiques (température, précipitation, humidité...) et
biologiques (Roose, 2010 ; Vedi, 2003). Il assure plusieurs fonctions
écologiques (Thiombiano, 2015) : l'hébergement des
microorganismes et des plantes (fonction biologique), l'amélioration de
la qualité des éléments nécessaires (eau,
matières organiques, potassium, azote) à la vie et à
l'alimention (fonction alimentaire). Le sol contient également des
minerais (or) et le matériel nécessaire aux constructions
urbaines (fonction de stockage et de support) il est aussi utilisé
à des fins culturelles (fonction socioculturelle) Osunde (2015). De par
sa position d'interface avec les autres compartiments de l'environnement
(atmosphère, biosphère, hydrosphère), le sol joue aussi un
rôle important dans la régulation des grands cycles
planétaires à l'exemple de l'eau et du carbone (fonction de
régulation) Aubert (2012). Malheureusement, cette structure aux services
multiples, formée pendant plusieurs millénaires est fragile,
périssable et non renouvelable à l'échelle humaine
(Burrow, 2015).
A cet effet, il en résulte que le sol n'a pas toujours
été au centre des préoccupations de l'Homme (CSFD, 2010)
dont la mauvaise gestion et plus particulièrement la surexploitation de
ses ressources induisent leur dégradation progressive (Pratt, 2007).
Selon la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la
Désertification (CNULD), la dégradation des sols est un processus
de réduction ou de perte de sa productivité et de son complexe
biologique et/ou économique ; c'est également une
altération de ses propriétés physiques, biologiques et
chimiques (Dosso, 2016 ; CSFD, 2010). Depuis le 20e siècle,
ce processus s'est accéléré (CNULCD, 2013), devenant un
problème environnemental majeur (Omar et al., 2013).
Près de la moitié des sols de la planète abrite le tiers
de la population mondiale parmi les plus pauvres et dont, les plus
vulnérables à ce phénomène (Glatzel et
al., 2014). Si aucune action
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n'est entreprise pour limiter l'évolution de la
dégradation des sols, 10 millions d'hectares de sol arable seront perdus
chaque année (MAEE & DCP, 2011). Conscient de cette menace,
l'Organisation des Nations Unies (ONU) a décrété
l'année 2015, Année Internationale des Sols (AIS) et la
journée du 5 décembre, journée mondiale des sols (FAO,
2015a ; Thiombiano, 2015). Ce décret arrive à un moment où
l'Afrique compte déjà plus de 60 % des sols menacés et/ou
à écologie fragile (Thiombiano & Tourino-Soto, 2007).
Le Cameroun, Afrique en miniature, n'est pas en marge de ce
phénomène de dégradation des sols, notamment la
Région du Nord où l'Homme et ses activités ajoutés
à l'irrégularité des pluies et aux températures
moyennes annuelles très élevées sont les moteurs
d'accélération de ce phénomène (COMIFAC, 2010 ;
Endamana et al., 2007 ; Yemefack et al., 2004). Cette
Région compte trois aires protégées (environ 44 % de sa
superficie) communiquant entre elles par l'intermédiaire des corridors
appartenant au Parc National de la Bénoué (PNB) (MINEPAT, 2013).
Ces corridors jouent le rôle de routes réservées à
la migration de la faune sauvage d'une aire protégée à une
autre dans le but d'éviter la consanguinité entre les
espèces et de fuir les menaces qui peuvent peser sur elles (MINEPAT,
2013). Depuis le départ brutal du PNB des Organismes Non Gouvernementale
(ONG) en 2005, les corridors n'ont plus été surveillés en
permanence par l'équipe en charge. De ce fait, ils ont été
transformés en de vastes étendus déboisés à
la faveur des sites d'activités façonnés par les
populations des Zones d'Intérêt Cynégétiques (ZIC)
N°1, 4 et 15 de plus en plus nombreuses, (Endamana & Etoga,
2006) en quêtes de terres agricoles, d'habitation et
d'activité génératrice des revenus. Ces activités
exacerbé par la nationale N°1 constituent des facteurs de
dégradation des sols et entravent la fonction écologique des
corridors et dont la migration de la faune sauvage.
Dans la Région du Nord, peu d'études ont
concerné la recherche des stratégies de gestion et de
conservation des sols et principalement dans le PNB
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et ses corridors qui constituent un excellent site de
recherche où, les derniers travaux sur les sols datent de 1974. C'est
dans ce contexte que s'est inscrite la présente étude dont
l'objectif général a été d'évaluer le niveau
de dégradation des sols des corridors du PNB, dans l'optique d'une
meilleure gestion de ses ressources et d'optimisation d'un plan de restauration
des sols dégradés.
Plus spécifiquement il a fallu :
- inventorier les facteurs de dégradation des sols dans
les corridors du PNB ;
- déterminer les causes de la pressions anthropiques et
des facteurs de dégradation des sols dans les corridors du PNB ;
- étudier entre 2005 et 2015 par
télédétection et par Systèmes d'Information
Géographique (SIG) l'occupation des sols des Zones
d'Intérêt Cynégétiques dans lesquelles se situent
les corridors ;
- évaluer les différentes propriétés
des sols dans les corridors du PNB.
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