2.2.8. Bases échangeables (S) et le rapport S/T
Les cations majeurs présents dans le sol qui sont
touchés par le feu comprennent Na+, K+,
Mg2+ et Ca2+. Ce sont les bases échangeables qui
bien qu'ils ne soient pas habituellement déficientes dans la plupart des
sols forestiers, leur libération ainsi que leur disponibilité
sont favorisées par le passage des feux.
Les résultats obtenus sont présentés sur
le Tableau 9. Ainsi, les valeurs de S au niveau des sites
incendiés étaient comprises entre 7,13 meq/100 g (sites I et II)
et 16,03 meq/100 g (site III). Comparé aux valeurs des sites
témoins, l'on a observé que le feu a provoqué une
augmentation sous trois sites (II, III et IV), la seule légère
diminution étant observée au niveau du site I. Ainsi, l'analyse
de la variance a montré que le feu a eu un effet significatif (p <
0,05 : Annexe 2.2.2). Ainsi, en analysant les résultats
au sein de chaque site par le test de Student, seul le site IV présente
une différence significative (p < 0,05 : Annexe
2.3.2.3) entre les parties incendiées (10,37 meq/100g) et non
incendiées (4,87 meq/100g). L'augmentation des Bases échangeables
dans le sol est une tendance commune survenant après le passage des
incendies et elle a été observée par plusieurs auteurs
dont DeBano et Conrad (1978), Kutiel et Inbar (1993), entre autres. Ainsi, elle
peut s'expliquer par la combustion de la MO et la libération des cendres
minérales au niveau du sol.
En ce qui concerne le site I, la diminution des Bases
échangeables concorde avec les résultats de Kutiel et Shaviv
(1992) qui ont aussi observé la même évolution sous une
forêt de pin immédiatement après le passage du feu. Cette
évolution, dans les horizons O et A, est souvent liée aux
processus subséquents d'érosion accélérée,
de ruissellement et de lessivage, conduisant ainsi aux pertes des cendres qui
se sont accumulées à la surface du sol après le feu.
Étant donné que le rapport S/T est fonction de
CEC et de bases échangeables, son évolution suite au passage des
feux était régie par celle de ces deux dernières.
Ainsi,
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l'augmentation des cations basiques couplée avec la
baisse des niveaux de CEC sous les sites brûlés a conduit à
une augmentation de la saturation en bases, tel traduit par les rapports S/T
(Tableau 9). Le site IV a présenté la plus forte
augmentation de 0,30 à 0,90 (soit 200%) alors que le site I n'a pas
présenté de changement. Quoi qu'il en soit, les résultats
obtenus montrent que les sites étaient principalement
désaturés avant les feux et oligotrophes (à l'exception de
site IV) après le passage des feux.
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