2.2.3. Carbone total et matière organique
Les deux éléments, le C total et la MO
évoluent de le même sens. Excepté pour le site II où
les feux ont provoqué une augmentation de ces éléments,
tous les autres sites ont présenté une diminution après le
passage des feux. En effet, l'évolution de C, qui est directement
lié à la MO, est bien détaillée dans la partie 3
(séquestration de carbone).
2.2.4. Rapport C : N
Les résultats du rapport C : N sont
présentés sur le Tableau 9. Ainsi, le rapport C
: N sur les sites incendiés variaient de 7,89 (site III) à 14,77
(site II) alors qu'aux sites témoins, la variation était de 8,88
(site II) à 24,18 (site III). Étant donné que ce rapport
est directement lié à des concentrations de N total et COS total,
leur évolution après les incendies a contribué à
ses changements sur les sites d'étude. Ainsi, en se basant sur le
référentiel pédologique (1995) in Ambassa (2005),
les sols des sites étudiés sont de qualité moyenne voire
active en terme de décomposabilité (minéralisation) des
composés organiques.
Le feu a eu un effet significatif (p < 0,05 :
Annexe 2.2.2) sur ce paramètre où l'on a
observé que l'incendie a causé une diminution au niveau des sites
I, III et IV alors que le site II a présenté une augmentation.
C'était une évolution attendue puisque le site II était le
seul ayant présenté une augmentation de CO total après le
passage du feu. L'évolution de rapport C : N, étant donné
que ce dernier est directement corrélé au carbone et à
l'azote, a suivi leur évolution sous les sites incendiés.
2.2.5. Phosphore assimilable
Les résultats obtenus se présentent sur le
Tableau 9 où les concentrations de P2O5 sous les sites
brûlés varient de 5 à 17,30 mg/kg, respectivement aux sites
IV et I, comparée avec 6,90 mg/kg (site II) à 9,90 mg/kg (site
III) au niveau des sites témoins. Ainsi, une diminution a
été enregistrée, après le passage d'incendie, sous
deux sites (III et IV) alors qu'une augmentation a été
observée au niveau des sites I et II. Dans l'ensemble des sites, ni le
feu, ni le site, ni l'interaction entre ces deux n'ont contribué
à un changement significatif en concentration de P2O5 à partir
des résultats obtenus (Annexe 2.2.2). Les tests
supplémentaires au sein de chaque site ont montré que seulement
le site I présentait une différence significative entre les
moyennes (P2O5) du site incendié par rapport au site témoin
(Annexe 2.3.2.4).
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Les résultats d'augmentation de P2O5 sous les sites I
et II coïncident avec ceux d'Ekinci (2006) qui a observé une
différence hautement significative sous les pinèdes
incendiées en Turquie. Ceci est caractéristique des feux à
températures faibles qui provoquent des dépôts des cendres
et d'autres résidus riches en phosphore. Quant à la diminution
observée au niveau des sites III et IV, elle pourrait probablement
être lié à l'érosion et redistribution des cendres
hors site par le vent et/ou les eaux de ruissellement après le passage
du feu.
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