2.2.1. pH
Les valeurs de pH obtenu sont présentées sur le
Tableau 9. Le pH du sol était légèrement
acide voire neutre sous les sites incendiés, variant entre de 5,94 (Site
III) et 6,78 (Site II) tandis qu'aux sites témoins il était
modérément acide compris entre 5,28 (site I) a 5,98 (site IV).
Cette acidité du sol était attendue puisque trois des quatre
sites d'étude étaient composées de conifères dont
la litière est acidifiante par excellence. Ainsi, le pH le plus
élevé était observé au niveau du site II,
dominée par le chêne-liège (Quercus suber) avec
quelques pieds de chêne vert (Quercus rotundifolia), qui sont
tous les deux les feuillus. Des valeurs légèrement
élevées ont été enregistrées dans tous les
cas des sites incendiés par rapport à leurs témoins. La
variabilité à l'intérieur des sites incendiés
était faible avec des valeurs d'écart type comprises entre 0,04
et 0,45 (soit 0,59% à 7,44% de variabilité).
Le feu a eu l'effet très hautement significatif sur le
pH (H2O et KCl) dans l'ensemble des sites échantillonnés (p <
0,001 : Annexe 2.2.2). L'augmentation du pH que l'on a
constaté sous les sites incendiés est une évolution qui a
été reportée par plusieurs auteurs (DeBano, 1991 et 1998;
Certini, 2005; Ekinci, 2006; Verma et Jayakurma, 2012; entre autres). Elle
pourrait être attribuée principalement à une augmentation
de taux de cations basiques contenus dans les résidus de cendres, en
raison de la consommation de MO par des procédés d'oxydation lors
de l'incendie. Au niveau du sol, la dénaturation des acides organiques
due au chauffage pourrait avoir contribué également à
cette évolution de pH dans l'ensemble des sites incendiés. Le feu
s'est déclenché aussi sur ce site en 2012, ainsi deux ans avant
l'échantillonnage, et donc il est probable que le pH retournait à
des niveaux pré - incendie.
Au niveau du site II où l'augmentation du pH
était la plus forte (+0,95 unités), peut s'expliquer par le fait
que la MO issue des feuillus est plus riche que celle issue des résineux
en bases. Cette situation peut avoir lieu dans les cas des feux
d'intensité modérée à importante, ce qui se traduit
par la quantité de MO consommée et par le niveau de profondeur du
sol impacté (Verma et Jayakurma, 2012).
Il convient de signaler que l'augmentation du pH après
le passage des feux est un phénomène temporaire qui dépend
de plusieurs facteurs tels que le pH initial du sol, la quantité et la
qualité de cendres libérées ainsi que l'humidité du
climat. Le pH retourne généralement aux valeurs
pré-incendie, ce qui est en fonction du temps qui peut varier d'une
année à des décennies.
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