2.3. Aperçu sur l'évaluation de
minéralisation d'azote dans le sol
L'estimation du potentiel de minéralisation de N pour
un sol revêt une importance considérable permettant de maximiser
l'efficacité dans l'utilisation de N à partir de toutes les
sources de N et au même temps minimisant ses pertes. Il existe plusieurs
méthodes pour évaluer la minéralisation de N dans le sol
mais aucune de ces méthodes n'est globalement acceptée (pour
différents types de sols), vue la complexité de facteurs qui
affectent les taux de minéralisation (Robertson et al., 1999).
Les efforts visant à développer des méthodes biologiques
ou chimiques rapides pour identifier le potentiel de minéralisation de N
organique ont une longue histoire avec différents niveaux de
succès. Plusieurs de ces méthodes correspondent
étroitement à la composante de N minéralisable (Griffin,
2008). Une approche généralement adoptée pour
déterminer le pool d'N potentiellement minéralisable est celle
d'incubations anaérobie et aérobie. Il est à signaler que
cette approche ne peut pas être considérée comme
étant la mesure directe de N disponible pour les plantes mais elle n'est
qu'un indice pour le processus de minéralisation. Ainsi, cette approche
peut être réalisée soit au laboratoire, dans les conditions
contrôlées, soit sur le terrain (in situ).
L'incubation aérobie est une
méthode satisfaisante pour l'évaluation de la
disponibilité de N dans le sol pour les plantes, tenant compte du fait
que la minéralisation de N pendant l'incubation est
réalisée par les mêmes organismes qui minéralisent
le N dans les conditions naturelles. C'est une méthode standard
utilisée pour l'estimation de N potentiellement minéralisable
(N0) par Stanford et Smith (1972), et l'estimation résultant de cette
méthode représente la quantité de N qui est susceptible
d'être libéré sous forme minérale des
réserves organiques du sol dans une solution dans la période
d'incubation. Ainsi, la méthode permet d'estimer le N0 ainsi que la
constante cinétique de minéralisation de N (k). Cela est
basé sur le concept de décomposition d'un pool de N disponible
selon la cinétique de premier ordre (Figure 2).
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Figure 2: La représentation
schématique de la minéralisation de N selon Stanford et Smith
(1972) où Not = N total; No = N potentiellement minéralisable; Nm
= N minéralisé mesuré; et k = constante de
minéralisation de N.
Quant à l'incubation anaérobie,
elle a été suggérée par Waring et Bremner
(1964), en tenant compte des limites de l'incubation aérobie, pour
déterminer l'indice de disponibilité de N. Cette méthode
diffère de la méthode aérobie par le fait que seule la
quantité de N ammoniacal est estimée (N-NO3- est perdu
par dénitrification). Cela signifie que cette méthode a
l'avantage d'être plus rapide que la précédente, ce qui
peut être important dans quelques analyses.
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