CHAPITRE 1: LA CADRE DE L'ETUDE, LA PROBLEMATIQUE ET LE
CONTEXTE DE
L'ETUDE
SECTION 1 : LE CADRE DE L'EDUDE
L'étude est menée à la commune de
Dibombari, une des communes les plus importantes du Département du
Moungo au Cameroun, vu l'importance de son compte administratif annuel qui
s'élève à plus d'un milliard de FCFA et sa première
place dans la réalisation des projets PNDP dans la Région du
Littoral.
Cette commune créée en 1955 est située
à 18 km de la ville de Douala, chef-lieu de la Région du Littoral
dont elle fait partie .Elle est à cheval entre les Région du
Sud-ouest et de l'Ouest. C'est l'un des 13 arrondissements que compte le
Département du Moungo. Sa superficie est de 150 Km2. Elle est
limitée au nord par la commune de Bonaléa, au sud par la commune
de Douala IV (Bonabéri), à l'Ouest par Manoka, à l'Est par
l'île de Djébalè. Elle compte 38 villages dont 09 sont
situés dans l'espace urbain. Les 02 Chefferies supérieures de 1er
et 2 degré, Pongo et Bakoko qui la constituent comptent respectivement
20 et 18 villages (annexe 2P76).
La Commune de Dibombari comprend 02 groupes
ethnico-linguistiques à savoir, les Pongo localisés dans la
partie Ouest de la Commune qui parlent le pongo et les Bakoko dans la partie
Est qui parlent le Bakoko. A côté de ces groupes majeurs vivent
les populations de toutes origines (nationales et issues des pays voisins et
notamment le Nigéria). Une importante frange de cette population est de
culture anglophone en raison de la proximité de la Région du
Sud-ouest et du Nigéria.
Aujourd'hui d'après les statistiques du dernier
recensement général de la population et de l'habitat de 2005, la
commune de Dibombari compte 17141 habitants, soient 8903 hommes et 8238
femmes.
Depuis sa nouvelle configuration par le Décret
N°95/082 du 24 avril 1995, la Commune de Dibombari a eu à sa
tête 03 Maires.
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La gestion des ressources humaines dans les
collectivités territoriales décentralisées : un gage au
développement du Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari
SECTION 2: LA PROBLEMATIQUE
Le Cameroun compte 14 communautés urbaines 360 communes
pour une population estimée 25millions d'habitants. Ces communes sont
classées en 5 catégories suivant leur importance
démographique. Les grandes situées en métropoles , les
moyennes et les plus petites situées en banlieue ne disposant que de
moyens financiers limités et ne pouvant mobiliser qu'un personnel
restreint très faiblement encadré comme la commune de Dibombari
objet de notre étude.
Toutefois, il n'en demeure pas moins vrai que dans le cadre de
la politique de décentralisation, ces communes au même rythme que
les autres ont connu des transferts importants de compétences et de
ressources financières qui pour leur mise en oeuvre font appel aux
différentes ressources humaines rattachées à des
filières administratives ou techniques dont le bon management serait le
gage de développement de leurs localités et un facteur du
développement harmonieux du Cameroun.
Cependant, aucune collectivité territoriale
décentralisée ne pourra prétendre atteindre cet objectif
majeur sans avoir au préalable relevé le défi de la bonne
gouvernance comme nous l'avons souligné à l'introduction et qui
impose que l'on puisse concilier la logique démocratique et les
critères de bonne gestion. La gestion du personnel communal pour mieux
répondre aux besoins locaux en elle seule est tout un autre défi,
Comment mobiliser les compétences pour mieux assurer le service public
local ? C'est à ce niveau qu'il faut intégrer les
problèmes d'ordre qualitatif et quantitatif du personnel communal
(problème de recrutement, d'évaluation, de formation, et de
management).
Outre les difficultés d'encadrement, on doit souligner
ici les pesanteurs liées à l'environnement socio culturel et
systémique propres aux pays sous-développés. Comment en
effet organiser le travail, mobiliser les compétences sans tenir compte
des facteurs liés aux cooptations, au clientélisme, à la
corruption, à la médiocrité et au tribalisme qui
très souvent sont décriés au Cameroun et
génèrent l'incompétence et conflits de
légitimité qui démotivent le personnel ?
De même, il faut aussi prendre en compte le contexte
socio-économique, la problématique de l'emploi local
caractérisée par la paupérisation des emplois et le fait
que la commune est parfois le seul employeur.
Peut-on aujourd'hui dire que le personnel employé par
une commune comme celle de Dibombari constitue « les ressources humaines
» ? « Parler des ressources humaines ce n'est pas
considérer que les hommes sont des ressources mais que les hommes ont
des ressources » écrit Jean Marie Peretti
dans son ouvrage classique« la gestion des ressources
humaines » et qui va
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La gestion des ressources humaines dans les
collectivités territoriales décentralisées : un gage au
développement du Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari
plus loin en précisant que le management des ressources
humaines développe et mobilise les compétences des
salariés facteur d'efficacité d'une administration.
Autant de questions qui méritent des réponses et
qui renforcent par ailleurs notre intérêt pour l'étude
envisagée.
A: LES HYPOTHESES DE RECHERCHE
Au terme de cette problématique, nous formulons les
hypothèses suivantes :
- Une gestion saine des ressources humaines est un facteur
d'efficacité des collectivités territoriales
décentralisées ;
- L'atteinte des objectifs de développement
dévolus à la commune dépend en partie du bon management de
son personnel ;
- Le management des ressources humaines tel que
pratiqué à la commune de Dibombari actuellement ne répond
pas aux normes de gestion d'une administration tournée résolument
vers le développement ;
- Une telle politique des ressources humaines ne peut pas
avoir une influence positive sur le bien-être des populations locales.
B- LES OBJECTIFS:
L'objectif général de cette étude est de
démontrer que la politique des ressources humaines dans les
collectivités territoriales décentralisées au Cameroun a
une valeur capitale pour la satisfaction des besoins de la localité en
terme d'éducation, de santé, d'hygiène, de construction
d'infrastructures, de fourniture d'eau, de développement .
Spécifiquement, nous nous sommes attelés à
:
· Faire un état des lieux de la gestion des
ressources humaines à la commune de Dibombari ;
· Identifier les lacunes de la politique des ressources
humaines dans cette commune ;
· Identifier les causes de la gestion empirique des
ressources humaines dans cette commune ;
· Confronter le gap entre gestion actuelle des
ressources humaines et les besoins effectifs de la localité de Dibombari
;
· Envisager les conséquences de cette gestion sur
la fluidité et l'efficacité du traitement des dossiers dans cette
commune dans un premier temps et dans un second temps sur l'environnement
socioéconomique ;
· Proposer une gestion rationnelle, productive et plus
opérationnelle des ressources humaines.
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La gestion des ressources humaines dans les
collectivités territoriales décentralisées : un gage au
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