5. SUGGESTIONS
Le travail du Sociologue n'est pas en réalité de
résoudre les problèmes qui se posent à la
société mais de mettre à la lumière du jour les
variables sociales qui sont à l'origine des faits ou
phénomènes sociaux observés.
Le phénomène de l'occupation de l'espace public
n'est pas un phénomène particulier au Togo, mais pour tous les
autres pays comme le Gabon, le Sénégal...etc. Son ampleur varie
d'un pays à l'autre, d'une ville à une autre et même d'un
quartier à un autre au sein d'un même pays. Son analyse
couplée à celle du commerce de la rue nécessite de la part
du chercheur prudence, objectivité et surtout réalisme car, pour
tout problème humain complexe, il existe une solution simple et claire,
mais ce n'est pas la bonne.
Cette partie intitulée «SUGGESTIONS »
n'a pas pour vocation d'exposer des solutions toutes faites à l'analyse
du phénomène mais tente de fournir ou de suggérer des
pistes de réflexions et de décisions aux autorités dans
l'optique d'améliorer les politiques et stratégies urbaines en
vue d'une maîtrise et gestion des espaces publics.
Nous invitons à la population prendre et mettre
en application les arrêtés municipaux pour réglementer
l'occupation des espaces publics en général et des trottoirs en
particulier. Il faudrait également organiser à l'endroit des
populations des séances de sensibilisation, puis chaque fin du mois des
opérations de contrôle et de répression mais aussi
d'encadrer l'implantation et la gestion des étalages sur les trottoirs.
Question répression nous appelons à faire déguerpir les
occupants illégaux en vue d'une démarche d'autorisation
d'installation, et à procéder surtout à la
démolition de tout ouvrage d'assainissement privé installé
dans le domaine public.
Seulement même les plus radicales de ces mesures
pourront-elles atteindre leur cible quand on sait que les dérapages
actuels proviennent de la violation des dispositions déjà
existantes ? « On intervient aujourd'hui, ils
reviennent s'installer demain » se désolait un agent
municipal. Tant que les problèmes d'insuffisance du personnel
chargé de la répression, du manque de moyens adéquats ne
seront pas résolus, que le courage politique nécessaire pour
prendre des mesures drastiques à l'encontre de potentiel électeur
ne sera pas consenti, les efforts des autorités à divers niveaux
dans un contexte généralisé d'incivisme et de
« débrouillardise » resteront
désespérément vains et improductifs. Et Lomé
demeurera telle qu'elle se présente aujourd'hui : un souk à
ciel ouvert. Déjà qu'elle est mal urbanisée et mal
assainie avec des flaques d'eaux jonchées de nids de moustiques et
d'immondices. Lomé la poubelle, c'est une autre histoire.
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