2.6. A quoi servent les espaces publics et plus
précisément les trottoirs ?
Mieux qu'un simple chemin surélevé
réservé à la circulation des piétons, les
populations entretiennent une relation très intime avec les trottoirs.
Pour elles, le trottoir, dans son sens le plus large, non seulement permet la
circulation des piétons, mais aussi sert de lieux d'exercices de
plusieurs activités génératrices de revenus. Il procure
l'essentiel des ressources dont les occupants ont besoin pour leur survie.
« C'est ce qui fait ce que nous sommes, c'est ici que nous
exerçons toutes nos activités utiles pour
survivre », ont laissé entendre certains
enquêtés.
En effet, comme on peut le constater aux Tableaux N° 6 et
N° 7, les occupants savent qu'ils sont tributaires des trottoirs qui
longent les grandes artères de la ville. Il faut dire alors que les
espaces publics et les trottoirs sont connus dans un premier temps non pas
comme des points de vente mais comme ayant des rôles bien précis
définis par les textes (les pourcentages du tableau N° 7 le
montrent bien : 36,55 % pour l'épanouissement des citadins ou 34,43
% pour servir de lieu de repos ; et 20,43 % pour faciliter le passage des
piétons). Ce qui permet de dire alors que la population, même si
le niveau d'instruction est bas et que certains ne savent pas à quoi
sert le trottoir premièrement (8,6 %), sait du moins qu'elle y est
là sans pour autant qu'elle ne doit pas y être. L'instruction est
un véritable moyen d'autonomisation des pauvres. La population
enquêtée même si elle n'est pas analphabète, la
grande majorité des occupants sont sous informés et donc
incapables de voir les risques liés à l'occupation de ces lieux
et la possibilité d'avoir des opportunités susceptibles de
contribuer à leur épanouissement. Par ailleurs, l'état de
pauvreté qui prévaut ne la permet pas de faire face aux
dépenses engendrées par la vie.
2.7. Les trottoirs qui font vivre et occupent plus
d'un
Même si tout prouve que les trottoirs sont pour
faciliter la circulation des piétons, ils ont d'autres usages qu'en font
les populations toujours croissantes. Faute de pouvoir trouver quoi faire et
ceci malgré pour certain avec même une qualification requise et
adéquate, chacun se « débrouille ». C'est
dans ce débrouillardise que la plupart se retrouve attendant une
meilleure situation qui ne vient jamais. On se contente ainsi du peu qu'on
gagne sans pour étant être satisfait. Les trottoirs
« lieu de prédilection d'exercice
d'activités » de survie pour tout ces gens, font vraiment
vivre (tableau N° 8) et réduisent ainsi le taux de chômage si
on peut le dire (78,3 % des enquêtés vivent totalement des
activités exercées sur les lieux et 21,97 % ont d'autres
activités complémentaires.
Il faut donc retenir que la plupart ne vit que de ce qu'il
fait comme activité sur les trottoirs. « Toute ma
personnalité, c'est à partir du trottoirs » laisse
entendre un enquêté. Le revenu est donc ce qui leur permet de dire
leur satisfaction même s'ils ne gagnent pas assez (Tableau N°
9 : 35,5 % ont un revenu compris entre 5 000-15 000 et
30,76 % ont un revenu compris entre 15 000-30 000).
Les revenus qu'ils en tirent ne permettent pas à
certains de subvenir à tous leurs besoins essentiels comme on peut le
constater à travers l'analyse leur satisfaction. Pour améliorer
leurs revenus, ils ont recours à d'autres activités
génératrices de revenus (Graphique N° 2).
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