2.2. Des classes d'âges variés
L'âge de ceux qui travaillent sur les trottoirs est
très varié (Tableau N° 1). Mais une simple observation,
même sommaire indique qu'il varie de 6 à plus de 55 ans avec une
forte représentation des jeunes. Ainsi, 52,3 % des enquêtés
ont un âge compris entre 18 et 30 ans et 36,4 % un âge compris
entre 31 et 40 ans. A celles qui exercent leurs activités dans la rue
depuis leur jeunesse et qui sont aujourd'hui âgées de plus de 50
ans, il faut ajouter quelques femmes salariées du secteur moderne
admises à la retraite forcée ou celles qui quittent
volontairement les bureaux avant l'âge normal de la retraite dans le
cadre de la retraite anticipée pour exercer leur talent dans la rue
à cause du salaire dérisoire, lié à un faible
niveau d'instruction. Dans certains cas, c'est la mère
commerçante qui a atteint un âge avancé qui veut passer la
main à sa fille instruite capable de tenir la comptabilité.
2.3. Des acteurs venus d'horizons géographiques
divers
Les occupants de trottoirs et de carrefours viennent
d'horizons géographiques divers (15,38 % de nigériens ; 4,39
% de ghanéens, de béninois et de maliens ; 2,19 % de
sénégalais, avec une prédominance des Togolais (65,93 %).
On rencontre tous les groupes ethniques du Togo ainsi que les
représentants des pays voisins du Golfe de Guinée et du Sahel
(Tableau N° 4). Parmi les Togolais, le groupe majoritaire est
constitué de Mina et d'Ewé du sud traditionnellement
commerçants, suivi des femmes tem ou kotokoli de la Région
centrale. La vente des produits alimentaires locaux est exclusivement
assurée par les Togolaises, tandis qu'elles se répartissent dans
des proportions à peu près égales dans la redistribution
des produits alimentaires importés avec les femmes yoruba du Nigeria.
Dans le groupe des étrangers, notamment africains, les
ressortissants des pays sahéliens sont les plus nombreux. On peut citer
les Nigériens surtout dans le petit commerce ambulant, et les Maliens.
Quant aux Sénégalais, on les rencontre particulièrement
dans la restauration, la couture, la bijouterie et la vente des statuettes ou
objets d'art et les béninois dans la coiffure et celui de vulcanisateur.
Les Nigérians, parmi lesquels de nombreux Yoruba, et
les Ibos, qui constituent aussi une minorité importante. Les premiers
sont ceux qu'on appelle ici « des banquiers sous l'arbre».
Ils constituent de véritables agents de change informels et les seconds
sont spécialisés dans la friperie ; ils possèdent des
magasins et des boutiques dans les principaux marchés de Lomé,
mais exposent leurs marchandises sur les trottoirs
|