CHAPITRE V : INTERPRETATION DES
RESULTATS
Les données recueillies sur le terrain et
analysées présentent, sans pour autant répondre à
la question ``pourquoi'', les avis des enquêtés sur le
phénomène du commerce de la rue et l'occupation des trottoirs.
Ces données apparemment anodines, sont munies de sens qu'il faut
déchiffrer, interpréter sans courir le risque de tomber dans la
subjectivité. C'est la tâche dévolue à ce
chapitre.
2.1 Les causes de l'occupation des trottoirs
La cause principale de l'occupation des trottoirs
semble être liée aux difficultés de maîtrise de la
dynamique urbaine et de gestion de l'espace urbain en particulier.
Débordées par la croissance urbaine extrêmement rapide, les
autorités locales et centrales adoptent « le modèle du
laisser-faire ». Lomé qui avait à
l'indépendance au premier recensement de la population en 1960 une
population de 85 000 habitants seulement, en abritera 148 000 en
1970. Entre cette dernière date et 1981, elle sera multipliée par
deux, passant de 148 000 à 385 000 habitants, tandis que
l'espace urbain croissait de 1 900 à 6 000 hectares, soit plus
de trois fois. Actuellement selon les récentes estimations liées
aux législatives de 2007, elle atteint près de 3 000 000
d'habitants. Les nombreuses parcelles partiellement ou pas du tout mises en
valeur pour diverses raisons témoignent des difficultés de
maîtrise de la dynamique urbaine. Au niveau de la municipalité,
les moyens disponibles sont dérisoires par rapport à l'ampleur
des tâches à réaliser. L'agglomération couvre
aujourd'hui, avec environ ses 3 000 000 d'habitants, plus de 20 000
hectares. Les complicités des autorités locales et centrales, qui
laissent faire, avec leur silence coupable, font également partie des
facteurs qui favorisent le développement des activités de rue, un
aspect important de la crise urbaine.
La situation actuelle qui prévaut dans les pays du Sud,
c'est à dire la crise de l'emploi des jeunes diplômés
sortis des universités et autres situations plus particulières au
Togo, et la volonté de chacun à pouvoir gagner le minimum
à la survie encouragent l'auto emploi dans tous les secteurs
d'activités, même dans le commerce où avec un petit
étalage dans un coin de la rue on y exerce ses activités
génératrices de revenus. « C'est la situation
économique du pays qui nous pousse à occuper les
trottoirs » laissent entendre 48 % des enquêtés
(Graphique N° 3).
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