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Le commerce de la rue et l'occupation des espaces publics à  Lomé. Cas des trottoirs

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par Komla Dzidzinyo GBETANOU
Université de Lomé - Togo - Maitrise en sociologie 2010
  

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1.7.2. Relations sociales en ville

« Nous désignons par « relation » sociale le comportement de plusieurs individus en tant que, par son contenu significatif (sinngehalt), celui des uns se règle sur celui des autres (aufeinander gegenseitig eingestellt) et s'oriente en conséquence. La relation sociale consiste donc essentiellement et exclusivement dans la chance que l'on agira sans qu'il soit nécessaire de préciser d'abord sur quoi cette chance se fonde » (Weber, 1995 : 58).

La théorie de la relation sociale est basée sur un minimum de relation dans le vécu quotidien des uns et des autres. Selon Weber : 

« Le contenu peut être extrêmement divers : lutte, hostilité, amour sexuel, amitié, piété, échange commercial, « exécution esquive », ou « rupture » d'un accord, « concurrence » économique, érotique ou autre, communauté féodale, nationale ou de classe ( au cas où ces dernières engendrent une « activité sociale10(*) » dépassant le simple fait de vivre en commun » (1995 : 58).

En effet, les relations sociales dans notre cas d'étude ne consistent pas exclusivement, purement et simplement dans la possibilité d'existence d'une activité réciproque et exprimable d'une certaine manière. Ainsi approximativement les gens entretiennent des relations avec leurs prochains quand ceux-ci constatent une réciprocité dans les actes. Mais l'absence de réciprocité n'exclut pas définitivement une relation sociale.

« Une relation sociale qui reposerait intégralement et sans réserves sur une attitude significativement congruente de part et d'autre ne serait jamais en réalité qu'un cas limite. L'absence de réciprocité ne saurait, selon notre terminologie exclure l'existence d'une « relation sociale » que si elle entraine comme conséquence la disparition d'une relation réciproque dans l'activité de part et d'autre » (Weber, 1995 : 59).

Les relations sociales sont-elles éphémères ou durables ? Pour y répondre Grafmeyer dit :

« En raison même de la multiplicité des contacts occasionnés par la vie en ville, les relations sociales tendent à y être anonymes, superficielles et éphémères. La réserve dans l'échange, la préservation de l'intimité deviennent des conditions de l'interaction. Par opposition aux liens interpersonnels qui unissent étroitement les membres du « groupe primaire » de type villageois, les citadins entretiennent plutôt des rapports « secondaires », c'est-à-dire segmentés, transitoires et empreints d'utilitarisme » (2004 : 15).

Weber renchérit :

« Une relation sociale peut avoir un caractère éphémère ou bien être durable, ce qui veut dire qu'elle peut être réglée de telle sorte qu'il existe la chance d'une répétition continuelle d'un comportement significativement correspondant (c'est-à-dire valable pour cela et auquel on peut donc en conséquence s'attendre). Seul le fait que cette chance existe - par conséquent la plus ou moins grande probabilité qu'une activité significativement - correspondante se développe, sans rien de plus - est l'indication de la « persistance » [Bertand] d'une relation sociale » (op. cit : 59-60).

Ainsi, le contenu d'une relation sociale peut se baser sur une entente et par des promesses vis-à-vis de soi et des autres : le comportement de chacun devient alors rationnel « soit en finalité de façon loyale, soit en valeur d'après le devoir de respecter l'entente » (ibid. : 61). Les relations sociales sont donc empreintes de bonne volonté de la part de chaque agent et se voient dans un cadre unissant tous les acteurs concernés. Sur les trottoirs, les relations sont dans une persistance du fait qu'il y a une répétition continuelle dans les comportements des occupants malgré qu'il puisse y avoir des hostilités.

La nature de la relation sociale dans cette étude est principalement de type sociétaire, c'est-à-dire la sociation11(*) qui caractérise plus les relations sociales en ville. Cependant, les relations sociales de type sociétaire peuvent se transformer et devenir aussi de type communautaire par rapprochement et naissance de sentiments. Elle se manifeste par un sentiment subjectif des participants d'appartenir à une même communauté.

* 10 Pour Max Weber, l'activité sociale est « l'activité qui d'après son sens visé [gemeinten sinn] par l'agentou les agents, se rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel s'oriente son déroulement » (ibid. : 28).

* 11 « Nous appelons « sociation » [Vergesellschaftung] une relation sociale lorsque, et tant que, la disposition de l'activité sociale se fonde sur un compromis [Ausgleich] d'intérêts motivé rationnellement (en valeur ou en finalité) ou sur une coordination [Verbindung] d'intérêts motivée de la même manière » (Weber, 1995 : 78)

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