1.6. PRINCIPAUX TYPES DE RIZICULTURES
Parmi les conditions
écologiques de la riziculture, la disponibilité en eau est la
plus déterminante dans la distinction des types de riziculture.
1.6.1 Riziculture pluviale stricte
La riziculture pluviale stricte
désigne un type de riziculture dont l'alimentation en eau dépend
des eaux de pluie. Elle est pratiquée sur des sols bien drainés
et à bonne capacité de rétention en eau (Moukoumbi, 2001).
On distingue la riziculture de plateau et la riziculture pluviale de bas-fond.
Près de 20 millions d'hectares de riz pluvial sont cultivés
à travers le monde. Environ 60 p.c des zones consacrées au riz
pluvial se trouvent en Asie, 30 p.c en Amérique latine et 10 p.c en
Afrique. Les rendements de la riziculture pluviale stricte sont très
faibles, et se situent, en moyenne, aux environs d'une tonne de paddy à
l'hectare. Cependant, les nouvelles variétés nommées
Nouveau Riz pour l'Afrique-NERICA, issu du croisement du riz asiatique (O.
sativa) et du riz africain (O.glaberrima), peuvent atteindre 3-4
tha-1 pour un cycle de 90 jours (ADRAO, 1995).
En condition de bon drainage, le riz est sensible à une
teneur excessive en aluminium échangeable, due à l'acidité
du sol. Le riz pluvial est cultivé sans irrigation sur des parcelles
à surface planes ou en pente, entourées ou non de diguettes,
ayant un bon drainage naturel et ne présentant pas d'accumulation d'eau
superficielle. La riziculture pluviale est prépondérante en
Amérique latine et en Afrique de l'Ouest, où elle
représente, respectivement, 50 et 75p.c des superficies cultivées
en riz.
En Côte d'Ivoire, la riziculture pluviale constitue 80
p.c des surfaces rizicole pour 800 000 ha (MINAGRI-PNR, 2008). Cette culture
exige 1000 à 1500 mm de pluie par an. Les régions (même
d'altitude favorable) qui totalisent une pluviosité annuelle
inférieure à 1000 mm pendant la saison de culture, et moins de 40
jours de pluies supérieures à 5 mm ne sont pas propices à
la riziculture pluviale (CDDR, 2001).
1.6.2 Riziculture irriguée et inondable
La riziculture irriguée est
pratiquée sur des périmètres irrigués,
généralement dans les bas-fonds aménagés. Ce type
de riziculture bénéficie aussi bien des eaux des pluies que de
celles d'irrigation, à partir d'une retenue d'eau, d'un barrage ou d'un
cours d'eau. Elle exige une bonne maîtrise de l'eau (Moukoumbi, 2001). De
ce fait, cette riziculture est plus complexe, car exigeant une grande
disponibilité en eau, un bon planage des parcelles, des investissements
onéreux pour l'aménagement (digues, canaux etc..), ainsi qu'un
paysannat d'un bon niveau de techniques (Raunet, 1985b). La riziculture de
bas-fonds peut être réalisée dans les bas-fonds non
aménagés : On parle alors de riziculture inondable. Elle se
pratique le long des rivières, en profitant de la remontée de la
nappe phréatique au milieu de la saison pluvieuse et du
débordement du cours d'eau dans le lit majeur (Moukoumbi, 2001).
En Côte d'Ivoire, la riziculture irriguée et
celle de bas-fonds inondable, occupent seulement 20 p.c des surfaces rizicoles,
pour une superficie de 33 500 ha, dont 12 500 ha, irrigués avec la
possibilité de pratiquer deux cycles de culture au cours de
l'année, mais les rendements restent plafonnés à environ
3,5 tha-1 (Ngaresseum, 2010) au lieu de 6-8 tha-1.
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