1.4. EXIGENCES ECOLOGIQUES DU RIZ
Le riz constitue une exception
parmi les cultures céréalières, du fait qu'il
tolère un large éventail de conditions climatiques,
pédologiques et hydrologiques. Cette plante de pays chaud
prospère fort bien aux différentes latitudes
(Dembélé, 1995), sa culture s'étend de 50° de
latitude Nord à 40° de latitude Sud, et à des altitudes
inférieures au niveau de la mer jusqu'à 2500 m. La
température constitue le facteur climatique le plus important, parce
qu'il est très difficile à modifier. Les besoins en
température du plant de riz varient en fonction des stades de croissance
(Yoshida, 1981). La lumière joue un important rôle dans la
croissance et la productivité du riz, qui est une plante sensible
à la photopériode, d'où la longueur de la journée.
Le riz est une culture semi-aquatique, qui peut supporter la submersion
à certains stades, mais il peut avoir des conditions d'asphyxie selon le
type de riziculture. Les besoins d'eau du paddy, en ce qui concerne
l'évapotranspiration, se situent entre 450 et 700 mm, selon le climat et
la longueur du cycle végétatif (Doorenbos et Kassam,
1987). L'action du vent sur le plant de riz dépend de son stade de
développement. C'est une plante rustique, peu exigeante, quant à
la nature du sol, pourvu qu'il soit suffisamment irrigué et
amendé (Clement et Prats, 1971). Elle s'adapte donc à une large
gamme de sols, mais préfère les sols lourds, dans lesquels les
pertes d'eau par percolation sont faibles en riziculture de bas-fond (Doorenbos
et al., 1987). La culture du riz a une bonne tolérance
à l'acidité, avec un pH optimal de 5,5 à 6.
Cette large adaptation aux écologies permet de
distinguer différents types de rizicultures qu'on regroupe en deux
grandes typologies.
1.5. NUTRITION MINERALE DES
PLANTES
La notion de nutrition minérale de la plante a
été développée par Liebig en 1840, en lieu et place
de la théorie de l'humus de Thaer, développée en 1810
(Boulaine, 2006) qui supposait que toute la matière sèche de la
plante provenait d'une partie de l'humus du sol. En fait, les plantes ont
besoin de 16 nutriments différents pour leur croissance. Le carbone,
l'hydrogène et l'Oxygène sont fournis par l'air et l'eau, les 13
autres éléments provenant du sol (tableau I).
Tableau I : Eléments minéraux nutritifs de
la plante
Macro elements
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Micro-éléments
(Oligo-éléments)
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N-Azote (NO-3 et
NH+4)
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Fe-Fer (Fe2+)
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P-Phosphore (H2PO-4)
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Cu-Cuivre (Cu2+)
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K-Potassium (K+)
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Zn-Zinc (Zn2+)
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Ca-Calcium (Ca2+)
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Mn-Manganèse (Mn2+)
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Mg-Magnésium (Mg2+)
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B-Bore (H2BO-3)
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S-Soufre (SO2-4)
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Cl-Chlore (Cl-)
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Mo-Molybdène (MoO2-4)
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Tous ces éléments doivent être disponibles
pour le bon développement des plantes supérieures. Chaque plante
a un besoin spécifique en quantités de nutriments. Lorsqu'un de
ces éléments n'est plus disponible à la teneur minimale
requise pour la bonne croissance d'une plante, on dit que ce nutriment est
déficient. Sa présence en trace ou son absence témoigne de
sa carence dans le milieu de croissance. Lorsque la déficience d'un
nutriment peut limiter la production d'une plante, quel que soit l'apport des
autres, il est dit facteur limitant. La notion de facteur limitant est
essentielle en nutrition minérale des plantes. Elle a été
développée par Von Liebig en 1840.
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