Les relations entre la république démocratique du Congo et ses voisins après l'avènement de l'AFDL ( Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo). Contraintes des enjeux géostratégiques et recherche d'une paix durable( Télécharger le fichier original )par Fulgence ALITRI TANDEMA Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en droits de l'homme, Option: prévention, médiation et gestion des conflits 2005 |
Section VI. LA RDC ET LA PERIODE POST-GUERRE FROIDEUne telle question dans ce cas précis conduit à s'interroger sur les causes des guerres que connaît la RDC. Il est à rappeler que compte tenu des facteurs déterminants de sa politique étrangère, c'est-à-dire les facteurs géographiques, démographiques et économiques, la RDC est appelée à jouer un rôle important en Afrique. Aussi est-elle devenue un enjeu des puissances étrangères et, en même temps, un enjeu géopolitique en Afrique.167(*) §1. Les facteurs déterminants de la RDCLe changement de la géopolitique mondiale intervenu au lendemain de la chute du «Mur de Berlin» en 1989 a permis aux Américains de concevoir une nouvelle configuration du continent africain dans le cadre des conquêtes des nouveaux espaces économiques. Dans l'entendement américain, l'Afrique n'est plus une chasse gardée des Européens seuls. Fort de son statut d'unique Super-puissance mondiale, les Etats-Unis d'Amérique ont éprouvé le besoin de diversifier les sources d'approvisionnement en matières premières de leur économie.168(*) Ce comportement américain se justifie par le fait que les Etats Unis disposent seuls, aujourd'hui, de la maîtrise des espaces communs : la mer, le ciel, l'espace. Cette géostratégie, rendue possible par une immense puissance économique, fonde leur hégémonie militaire. C'est elle qui leur permet de projeter leur capacité dans le monde entier et d'empêcher tout adversaire potentiel de le faire.169(*) Nulle autre puissance ne peut rien faire devant cette hégémonie. Dès lors, l'Afrique se retrouve parmi cette priorité entre autre à cause de ses potentiels naturels. Ainsi, il faut réviser le statut de l'Afrique de la Conférence de Berlin de 1885 et par le fait même mettre fin au privilège de l'Europe sur l'Afrique. L'Alliance avec l'Angleterre, un pays qui était à la Conférence de Berlin et qui a des colonies en Afrique, étant un moyen pour atteindre cet objectif. Le choix est fait sur l'Ouganda et le Rwanda. C'est ainsi que les incursions incessantes des troupes rwandaises au Congo relève de l'exécution d'une stratégie arrêtée par la coalition américano-britannique de contrôler la partie utile de l'Afrique, sans considération de l'ancienne répartition des zones d'influence qui prévalait du temps de la guerre froide.170(*) Et cela avec le silence de la Communauté internationale. §2. L'influence anglo-saxonneDans son cours de sociologie des conflits en relations internationales, le professeur Eugène Banyaku définit l'influence comme étant l'application coercitive ou contraignante sans violence, avec capacité d'orientation ou de manipulation. Elle indique une situation de rayonnement des intérêts d'un Etat sur ceux des autres Etats et qui consiste à orienter les choix des autres Etats dans le sens de ses intérêts. Les guerres en RDC expliquent à suffisance cette théorie. La coalition anglo-saxonne a des intérêts en RDC en alliance avec le Rwanda et l'Ouganda y compris quelques congolais. Cette alliance permet aux Etats Unis d'avoir la main mise sur les richesses de la RDC. L'Ouganda et le Rwanda, à leur tour, en profitent pour la promotion de leurs intérêts respectifs. Donc, il y a compatibilité des intérêts anglo-saxons et ceux de leurs alliés, l'Ouganda et le Rwanda. * 167LABANA LASSAY'ABAR et LOFEMBE BENKENYA, op. cit. p. 23 * 168Hervé BOMEY, La guerre de l'Est( 04/06/2007).http://www.abarundi.org/abar...41204_rdc.html * 169 Barry R. POSEN. La maîtrise des espaces, fondement de l'hégémonie militaire des Etats-Unis ? inPolitique Etrangère N°1, Paris, Institut Français des Relations Internationales, 2003, p. 41 * 170Hervé BOMEY, La guerre dans l'Est op. cit. |
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