Les relations entre la république démocratique du Congo et ses voisins après l'avènement de l'AFDL ( Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo). Contraintes des enjeux géostratégiques et recherche d'une paix durable( Télécharger le fichier original )par Fulgence ALITRI TANDEMA Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en droits de l'homme, Option: prévention, médiation et gestion des conflits 2005 |
2. Raisons économiquesLa RDC constitue un enjeu majeur pour beaucoup de pays à cause de sa potentielle économique. Pour le Zimbabwe, la RDC constitue un allié à protéger : le courant d'Inga alimente une partie du Zimbabwe. Les industries zimbabwéennes comptent beaucoup sur le marché congolais pour la consommation de ses produits et mettre en valeur ses propres industries. Donc, si les richesses congolaises étaient mises en valeur par le Zimbabwe, cela permettrait aux deux pays de se développer en tant que puissance en Afrique australe face au géant Afrique du Sud. Le Zimbabwe considère la RDC comme sa zone d'expansion économique. La Namibie compte aussi plus sur ces richesses pour faire un grand marché régional pour la SADC. L'Angola en tant que pays producteur du pétrole, cherche un marché pour son produit. D'ailleurs, il venait de signer une coopération en cette matière. On voit aujourd'hui Sonangol concurrencer les autres compagnies traditionnelles en RDC. 3. Raisons sécuritairesC'est aussi la réaction de dirigeants issus des luttes de libération, qui demeurent soucieux de préserver les prérogatives de leurs Etats face à d'autres forces qui visent à la dérégulation purement commerciales qui seraient aussi le terrain d'opérations de diverses mafias.161(*) Il est clair qu'avec la régionalisation du conflit congolais, l'arrogance du Rwanda et de l'Ouganda ne cache pas leur ambition de devenir des puissances régionales. En effet, un tel projet pourrait facilement se concrétiser une fois en possession des richesses de la RDC. D'ou il fallait leur empêcher la conquête de la RDC. Les combattants des luttes de libération ont voulu défendre la RDC, considérant sa position stratégique en Afrique centrale. En effet, l'implosion ou la partition de la RDC au bénéfice du Rwanda et de l'Ouganda ouvrirait la voie à une déstabilisation de toute l'Afrique avec des conséquences extrêmement graves. A part, les alliés visiblement actifs en faveur de Kabila, d'une part, il y a eu d'autres qui sont intervenus d'une manière ou d'une autre. Ceci explique combien la guerre de la RDC avait pris une dimension continentale. D'une part les voisins de la RDC ont pris de positions vis à vis de cette guerre car ils étaient concernés en tant qu'acteurs actifs ou passifs. Le régime communiste du Congo Brazzaville a toujours été un voisin suspect et méfiant depuis le régime de Mobutu. A l'arrivée de l'AFDL, il a constitué une base de repli pour certains soldats des FAZ. Cette attitude a développé de nouveau la méfiance et la suspicion du nouveau régime de Kabila à son égard. La République Centrafricaine a plus été un acteur passif car elle était une terre d'asile pour les réfugiés venant de la RDC. En outre, elle a souffert sur le plan économique car le ravitaillement sur le fleuve était coupé. Le Soudan et le Tchadoffrirent également leur appui politique et militaire à Laurent Kabila. Le 1er septembre 1998, le Président s'est rendu à Khartoum pour y demander l'aide du gouvernement islamiste. Le soutien soudanais ne s'est pas traduit par l'envoi d'hommes ou de matériels, mais était crucial dans la mesure où ce pays finance et aide plusieurs mouvements de rébellion s'opposant à l'Ouganda.162(*) La Tanzanie et la Zambie passivement ont été des acteurs dans cette guerre, elles ont accueilli des réfugiés sur leur territoire. IV. Alliances du front de l'Est* 161Colette BRAECKMAN, L'enjeu congolais, op. cit. p. 394 * 162Georges BERGHEZAN et Félix NKUNDABAGENZI, La guerre du Congo-Kinshasa, Analyse d'un conflit et transferts d'armes vers l'Afrique centrale, op. cit. p. 18 |
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