CHAPITRE IV. CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET
PERSPECTIVES
IV.1 Conclusion
La station d'épuration (STEP) à boues
activées qui a été construite pour traiter les effluents
du C.H.U, de la F.M.S.B et de l'E.N.S.P est abandonnée depuis plusieurs
années à l'image de plusieurs autres existantes dans le pays.
Ceci entraîne le déversement d'eaux usées non
traitées en provenance d'un établissement hospitalier dans un
milieu aquatique. Les eaux du milieu récepteur sont utilisées en
aval par des populations à diverses fins, malgré les risques de
pollution, de contamination et de toxicité qu'elles
présentent.
L'étude menée en vue de contribuer à la
gestion efficace de ces eaux usées a permis d'évaluer puis
d'estimer les coûts de leur traitement par le système
envisagé.
Les eaux usées ainsi rejetées sont riches en
polluants organiques (DBO5 = 190 mg/l) et (DCO= 600,75 mg/l en moyenne), en
Matière en Suspension (MES= 25,12 mg/l en moyenne), en
éléments nutritifs (PO43É= 25 mg/l et
N03É= 27 mg/l en moyenne). Elles contiennent aussi des substances
chimiques dangereuses (métaux lourds, sels de métaux, acides,
colorants), des micro-organismes pathogènes ou non dont certains sont
indicateurs de la pollution (streptocoques fécaux>3000 UFC/100 ml,
coliformes fécaux> 7000UFC/100 ml). Au vu des effets néfastes
de ces effluents sur l'environnement et sur l'homme (toxicité,
eutrophisation, contamination des étangs récepteurs,
contamination et pollution des nappes souterraines, propagation des maladies
d'origine hydriques), ils devraient être épurés avant leur
rejet.
D'où la mise en place d'une station pilote a permis de
montre une réduction efficace des différents polluants organiques
(DBO5 = 60 mg/l; DCO= 150 mg/l; MES= 19 mg/l; NHz= 3,8;
PO43É= 01 mg/l et N03É= 01 mg/l) et même
bactériologues (streptocoques fécaux>300 UFC/100; coliformes
fécaux> 100UFC/100 ml).
La réhabilitation de la station d'épuration du
C.H.U ne serait pas la meilleure solution pour résoudre ces
problèmes car la gestion et l'entretien de cette station sont
très coûteux (environ 25.000.000 de francs CFA par an pour
l'épuration des eaux usées du C.H.U) et la technologie
utilisée nécessite un personnel hautement qualifié pour
assurer son fonctionnement.
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IV.2 Recommandations
Le système hybride décrit qui exploiterait une
partie des infrastructures de l'ancienne station d'épuration pourrait
être mis en place pour permettre l'épuration à coût
beaucoup moins élevé (environ 6.300.000 francs CFA par an) pour
le traitement des eaux usées du C.H.U avec un résultat aussi
intéressant ou meilleur que dans le cas des boues activées.
Pour résoudre efficacement le problème d'eaux
usées rejetées dans la nature sans traitement, le C.H.U
devrait:
- Curer le réseau de collecte de ses eaux usées;
- Déceler les fuites et boucher toutes les fissures
observées;
- Dégager les résidus de dégrillage et
réinstaller la grille pour assurer le prétraitement des
effluents;
- Vider la bâche qui reçoit les eaux usées
des laboratoires et joindre la sortie de ces eaux au reste du réseau de
collecte;
- Mettre en place le système de filtre planté de
roseau combiné à un lagunage à microphytes
proposé;
- Réhabiliter le lit de séchage des boues;
- Prévoir chaque année un budget pour le
fonctionnement normal du système mis en place;
- Mettre en place un comité de gestion de cette
station;
- Eviter le déversement des produits chimiques liquides
et des médicaments périmés dans les canalisations. Ces
produits doivent être rassemblés et retournés aux
fabricants pour suivre des traitements spécifiques.
Les résultats obtenus dans le cadre du C.H.U de
Yaoundé peuvent être exploités avec succès dans
d'autres centres hospitaliers de même envergure qui fait face à
des problèmes similaires dans le pays.
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