SECTION II : LES ENJEUX FISCAUX DE L'INTEGRATION POUR
LES ETATS MEMBRES DE L'UNION
Les économies des Etats membres de l'Union se fixent
des objectifs économiques et sociaux fondamentaux qui nécessitent
des dépenses publiques, elles-mêmes financées
principalement par l'impôt. Or, la fiscalité se répercutant
inévitablement sur la plupart des aspects de l'activité
économique, sa conception requiert un soin tout particulier, de
même que son niveau et donc celui des dépenses qui y sont
liées.
A cet effet, deux caractéristiques de la fiscalité
sont essentielles à retenir : Premièrement, les
incitations fiscales à l'investissement (paragraphe I)
Deuxièmement, l'incidence de la fiscalité sur la
population (paragraphe II).
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PARAGRAPHE I : LES INCITATIONS FISCALES A
L'INVESTISSEMENT
Une incitation fiscale10 est une réduction
temporaire ou permanente, partielle ou totale de la charge fiscale
accordée à des agents économiques, à un secteur
économique ou social ou à toute activité habituellement
taxée. L'objectif étant généralement
d'améliorer le comportement des agents sur le plan du civisme fiscal ou
de fournir une aide sociale à des catégories données de la
population.
Pour mieux assurer le développement économique
au sein de l'Union, les Etats membres mettent en place des dispositifs
d'incitation à l'investissement. Il s'en suit alors une forme de
concurrence fiscale11 entre les Etats, ce qui créé des
distorsions dans l'application des législations communautaires ou
l'ineffectivité de ces dispositions.
Ces dispositifs se traduisent par des mesures de faveurs allant
:
- de l'exonération pure et simple des entreprises aussi
bien sur la fiscalité de porte que celle intérieure ;
10Les cahiers du Plan N°12 mars-avril 2007
11La concurrence fiscale est un
phénomène dynamique, dans lequel les Etats acteurs interagissent
de façon stratégique, parce qu'ils supposent que les impôts
jouent un rôle important dans la localisation des capitaux et des
investissements. Jean-Charles TREHAN, « quelle politique fiscale pour
dynamiser le marché unique ? »
11
- à la délivrance d'attestations diverses
constituant des modalités pratiques de prises en charge des divers
droits et taxes par les Etats, surtout en matière de TVA pour
éviter la rémanence des taxes ;
- au non-paiement de certaines taxes en amont pour les
entreprises agréées, ce jusqu'à la réalisation
d'opérations taxables par l'entreprise bénéficiaire ;
- Etc.
Certaines institutions internationales telles que le FMI et la
Banque Mondiale12 sont unanimes à reconnaître que les
régimes d'incitation fiscale n'ont pas atteint les résultats
attendus.
Dans le cadre des ensembles économiques
régionaux, il est nécessaire que les règles relatives aux
mesures incitatives soient harmonisées pour éviter la concurrence
entre Etats membres de manière à réorienter la concurrence
fiscale vers la qualité du service13. Cette qualité du
service pourra éventuellement profiter à la population.
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