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Problématique de la pérennisation des projets de développement. Cas des périmètres maraà®chers de Dodougou et de Diéco commune rurale de Toukoroba au Mali

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par Baba Faradji N'DIAYE
Institut de hautes études internationales et du développement Genève - International master of advanced studies ( IMAS ) 2008
  

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3.1.4 : Option technologique

Le choix des options technologiques dans l'approche participative

Une des justifications des méthodes participatives est la reconnaissance d'une logique paysanne. L'approche participative vise essentiellement une appropriation et une pérennisation des projets de développement par les populations bénéficiaires. Pour ce faire, les courtiers locaux doivent oeuvrer à une adaptation des technologies aux conditions économiques et sociales des populations. Cela suppose une bonne connaissance des pratiques sociales, économiques et culturelles des populations par les courtiers locaux. L'appropriation des technologies par les populations permet d'une part une intégration de ces technologies dans le patrimoine technique, donc de les rendre transmissibles aux cadets ; et d'autre part de pouvoir assurer leur entretien et de les adapter à une évolution de l'environnement.

Par ailleurs, dès lors que l'on reconnaît les capacités paysannes et la légitimité de leurs savoirs pratiques, la question n'est plus du « transfert » de techniques `'sur mesure'' censées avoir une validité intrinsèque, mais de renforcer les capacités paysannes ou leur proposer un éventail d'option (Chambers 1994). Le rôle du développement consiste non pas à transférer des techniques issues de la recherche, mais à proposer aux paysans, en fonction de leur situation et des problèmes qu'ils formulent, un éventail d'options susceptibles d'apporter des réponses. Éventail d'options à tester en situation pour en vérifier la pertinence et/ou travailler avec les paysans à les adapter à leur système productif (Chambers 1994).

Les expériences ont montrées que, face à la décision d'innover, le producteur effectue un arbitrage entre les avantages et les inconvénients de ces pratiques actuelles et de solutions nouvelles possibles. Cet arbitrage est réalisé en fonction de ses besoins sociaux ou économiques (intérêts) et de l'appréciation qu'il se fait des conditions de faisabilité de l'innovation qui peut leur paraître plus ou moins aisée ou ardue, plus ou moins sécurisante ou risquée. Débattre de ces critères de choix autour de tests et de situations concrètes est une façon d'approfondir la compréhension des logiques des paysans avec qui on travaille, et d'être progressivement plus pertinent dans les propositions. Ceci demande de travailler et de dialoguer à partir des concepts des paysans, de leurs indicateurs, de leurs termes.

Les limites de l'approche participative dans le choix des options technologiques

Bien que sous-tendues par une volonté réelle de faire participer les populations, les approches participatives dans la mise en oeuvre des projets de développement font fi dans la plupart des cas des savoirs locaux dans le choix de la technologie ou de l'innovation à installer. Elles relèvent de ce qu'on qualifie de projet top down. L'option technologique dont les populations `'ont besoin'' est pensée et conçue par des spécialistes extérieurs sans aucune référence à des savoirs locaux quelconques. Alors qu'il est prouvé que l'incorporation des systèmes de savoirs locaux appropriés dans les programmes de développement contribue à l'efficacité, à l'efficience et à un impact durable sur le développement (Gorjestani 2000).

La compréhension des systèmes de connaissance des paysans est importante pour comprendre les réactions par rapport à l'innovation, ou du moins la façon dont les paysans qui les mettent en oeuvre les expliquent et les interprètent (Olivier de Sardan 1991). Une proposition technique cohérente d'un point de vue scientifique peut sembler incongrue aux paysans si leurs représentations des mécanismes en jeu sont fondées sur des bases totalement différentes. La réaction est souvent un abandon pur et simple de la technologie importée à coup de plusieurs millions de francs, et le retour aux techniques locales. Les périmètres maraîchers de Diéco et de Dodougou sont des illustrations manifestes de cette réaction.

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