Définition des
actions prioritaires
Deux indicateurs méritent notre attention : la
naissance de l'idée de projet et l'option technologique pour
l'exploitation du projet.
3.1.3 : Naissance de l'idée de
projet
Tous les spécialistes du
développement sont d'accord pour dire que l'appropriation d'un projet
par les bénéficiaires est plus forte si l'idée de projet
émane d'eux. C'est dans cette optique que les courtiers locaux du
développement promeuvent de plus en plus des méthodes qui
permettent une analyse des problèmes et une définition des
actions prioritaires par les bénéficiaires. Ces méthodes
participatives permettent d'avoir une intervention plus « efficace »,
parce qu'elle part des « besoins exprimés » et non des
idées préconçues de « développeurs ».
Elle corrige ainsi l'action en fonction des opinions, informe correctement les
populations et évite les rumeurs'' (Doligez 2003).
Le Fonds de Développement Social (FDS) qui est la
structure étatique de mise en oeuvre de nos deux projets de
périmètres maraîchers, est conscient de cette situation.
C'est pourquoi, en définissant sa stratégie d'intervention, il
l'intègre dans une logique de développement communautaire et
table sur les associations villageoises afin que celles-ci participent à
l'initiative, la préparation, la mise en oeuvre, ainsi qu'au suivi et
à l'évaluation des actions de développement qu'elles
veulent promouvoir.
Ainsi, pour faire participer les populations à
l'identification des problèmes majeurs et à la définition
des actions prioritaires, les courtiers locaux utilisent les enquêtes
participatives : MARP (Méthode Accélérée de
Recherche Participative), PRA (Participatory Action research), DELTA
(Development Education and Leadership Teams in Action), GRAAP (Groupe de
Recherche et d'Appui pour l'Autopromotion Paysanne), etc. Dans le cas qui nous
concerne, c'est la méthode accélérée de recherche
participative (MARP) qui a été utilisée. A cet
égard, il nous parait opportun de passer en revue cette méthode
dans le choix des projets qui nous concernent.
Il s'est opéré en deux étapes majeures.
Dans un premier temps, les problèmes ont été
identifiés et, dans un second temps ils ont été
analysés et des actions prioritaires ont été
déterminées.
L'identification des
problèmes
Il ressort du rapport de diagnostic (AMACO, 2003) et des
entretiens que deux groupes ont été constitués
séparément pour identifier les problèmes dans chaque
village : un groupe de femmes et un groupe d'homme. Pour le village de
Dodougou, les problèmes par groupe ont été traduits
ci-dessous en pyramide.
Illustration 5 :
Pyramide problèmes des femmes de Dodougou
Illustration 6 :
pyramide problèmes des hommes de
Dodougou
Source : ONG AMACO, Rapport de Diagnostic
participatif, 2003
Pour les hommes, le principal problème est
l'insécurité alimentaire. L'eau constitue la deuxième
préoccupation, puis suivent par ordre d'importance, le problème
de santé, d'école et enfin le manque d'activités
génératrices de revenu. Les femmes ont identifié comme
problèmes majeurs le manque de revenu, l'insécurité
alimentaire, le problème de santé, d'eau et leurs multiples
occupations.
A Diéco également, les problèmes par
groupe ont été traduits en pyramide.
Illustration 7 : Pyramide des
problèmes _ femmes de Diéco
Illustration
8 : pyramide des problèmes des hommes _ Diéco
Source : ONG
AMACO, Rapport de Diagnostic participatif, 2003
Les problèmes identifiés sont divers et vont
pour les femmes, de l'insuffisance de revenu à l'analphabétisme
en passant par leurs taches multiples, les problèmes de
déplacement et de santé. Quant aux hommes, ils ont
évoqué comme problèmes majeurs et par ordre d'importance
l'insécurité alimentaire, l'analphabétisme, le
problème de santé, la surcharge des femmes et le problème
d'eau.
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