Participation des
populations au projet.
Les populations ont participé à toutes les
étapes précitées. Comme le souligne S.K., elles ont
trouvé un grand intérêt dans leur implication à
plusieurs niveaux : `'ils nous ont demandé de recenser nos
problèmes. Les femmes à part, les hommes aussi. Après tout
le monde s'est retrouvé dans le vestibule pour tout mettre ensemble.
Nous étions contents parce que c'est la première fois qu'on
s'intéresse autant à nous'' (entretien
SK_Do20081121_1).
Cette participation est générale, comme le dit
B.B. : `'pendant les travaux du périmètre, tout le
village à participer à travers l'apport de matériaux, la
restauration des techniciens, en faisant le manoeuvre, nous avons même
donné de l'argent'' (entretien BB_Do20081124_7).
S.K abonde dans le même sens : `'Nous avons
nous même donné un champ pour le périmètre, apporter
du sable, de l'eau, du gravier, débroussailler. Nous avons même
donné 200000 FCFA'' (entretien SK_Do20081121_1).
En somme, la participation des populations revêt
plusieurs formes. En plus du choix du type de projet et du site d'implantation,
leur participation est physique (débroussailler, en faisant le
manoeuvre), matérielle (apporter du sable, de l'eau, du gravier),
financière (nous avons donné 200000 FCFA). Elle va souvent au -
delà par l'octroi de terrain comme site d'implantation du projet et de
nourriture.
Les femmes ne sont pas en marge de cette participation. Comme
l'affirme S.K, une autorité du village, elles ont
été associées dès l'identification des
problèmes : `'pendant deux jours ils nous ont demandé
de recenser nos problèmes. Les femmes à part, les hommes aussi.
Après tout le monde s'est retrouvé dans le vestibule pour tout
mettre ensemble'' (entretien SK_Do20081121_1).
Dans les deux villages, comme le rapporte N.C., c'est
d'ailleurs leur préoccupation qui a été pris en compte au
détriment de celle des hommes : `'quant le projet est venu,
nous avons demandé quelque chose qui puisse nous procurer de l'argent,
car nous sommes très démunies. Mais les hommes n'étaient
pas d'accord. Ils voulaient des équipements pour leurs champs. Dieu
merci les gents du projet nous ont soutenu et ils ont amené un `'nako''
(périmètre maraîcher)'' (entretien
NC_Do20081122_3).
Les femmes ont également participé à
d'autres étapes comme l'exécution du projet : `'lorsqu'ils
faisaient le périmètre, nous les femmes du village, nous avons
transporté l'eau sur le chantier et de la nourriture pour les
ouvriers'' (entretien NC_Do20081122_3).
La participation des femmes ressort beaucoup au niveau de
l'exploitation des périmètres : `'C'est au cours d'une
assemblée que nous avons été désignés pour
former le comité de gestion du périmètre. Nous sommes six
dont 4 femmes et 2 hommes. Nous devons nous occuper de toutes les
activités du périmètre et veiller à sa bonne
utilisation'' (entretien SC_Di20081130_10).
O.K. abonde dans le même sens en pointant du doigt une
de leurs difficultés `'Nous avons été quatre femmes
et deux hommes à être désigné pour former le
comité de gestion du périmètre. Mais depuis longtemps,
c'est seulement Nana et moi qui nous occupions des problèmes du
maraîcher. Les hommes ont abandonné. Ils disent que c'est le
projet des femmes, donc les femmes doivent s'en occuper'' (entretien
OK_Do20081123_4).
La participation des communautés est rapportée
par HC en ces termes : `'Le projet se démarque de beaucoup de
projets actuels Grâce l'approche participative adoptée. A travers
cette stratégie, il :
- aide les populations à aborder leurs
problèmes de développement et à imaginer de nouvelles
solutions pour sortir de la pauvreté ;
- appuie la structuration du milieu pour faire
émerger des structures villageoises capables de prendre des
décisions et de gérer les microprojets au nom de la
communauté ;
- responsabilise les populations dans toutes les
étapes menant de l'identification des problèmes à la
planification des solutions et leur mise en oeuvre'' (entretien
HC_Ba20081206_16).
HC, insiste davantage sur la participation des
femmes : `'Dans sa conception et sa mise en oeuvre, le Projet a mis en
particulier l'accent sur les questions relatives au genre : composition
des structures et organes de gestion, sélection des idées
projets, renforcement des capacités, etc. Dans la pratique, à
travers l'imposition de critères de sélection, mais surtout le
renforcement des capacités, les femmes et les jeunes ont effectivement
participé au processus de prise de décision et dans la plupart
des cas, leurs préoccupations ont été prises en compte.
Dans la quasi-totalité des villages, la représentation des
femmes et des jeunes au sein des CVD est comprise entre 20% et 50%. Au niveau
des AVD, l'équité homme /femme est partout respectée.
Cependant plus que le nombre, ce qu'il est convenu d'appeler une
« révolution sociale et culturelle » dans ses
sociétés agraires particulièrement conservatrices, est
symbolisée par la présence systématique des femmes et des
jeunes aux assemblées générales villageoises et leur
prise de parole en public pour exprimer, soit leurs préoccupations
spécifiques, soit pour donner leur point de vue sur les questions
intéressant la communauté (entretien HC_Ba20081206_16).
A travers ces propos ressortent toute l'importance de la
participation des femmes pour le Projet. En effet, le Projet veille non
seulement à ce que les besoins de la femme soient pris en compte, mais
il oeuvre pour que celle-ci soit également consultée et qu'elle
participe à la prise des décisions.
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