Exécution du projet
Les réalisations physiques comme l'atteste S.K ont
été exécutées par des entreprises : `'Les
périmètres ont été réalisés par un
entrepreneur. Déjà avant que les travaux ne commencent, ils
étaient venus pour chercher où il y avait suffisamment d'eau.
Après, ils sont venus avec des machines et des techniciens pour faire
les réalisations physiques. Au cours d'une réunion, ils nous ont
expliqué les travaux à faire et leurs avantages. Pour eux les
aménagements allaient beaucoup faciliter le travail des femmes''
(entretien SK_Do20081121_1).
Cette affirmation ressort dans les propos de D.C :
`'Au cours d'une réunion, les agents de l'ONG nous ont
expliqué le processus d'exécution des travaux. Une entreprise qui
a beaucoup d'expérience sera recrutée par eux pour les travaux.
Dans notre village, c'est l'entreprise Amadou Ballo qui a fait les travaux.
Nous avons fourni du sable, du gravier et de l'argent'' (entretien
DC_Di20081129_8).
.
Il ressort des propos ci-dessus que la conception des
aménagements a été réalisée à un
autre niveau. A ce niveau, en plus de leur participation physique,
matérielle et financière, les populations à travers le
maire ont également participé aux choix des prestataires. A ce
sujet l'actuel maire de la commune rapporte : `' Je n'étais pas
encore maire au démarrage du projet. Mais je sais que mon
prédécesseur a été invité au
dépouillement des dossiers pour la sélection des entreprises et
du bureau d'études. Il faisait parti de la commission
d'évaluation'' (entretien BZK_To20081202_15).
Exploitation du projet.
La participation se ressent également dans
l'exploitation du périmètre. Il revient aux populations de
s'organiser pour une bonne exploitation du périmètre. S.C.
explique cette participation en ces termes : `'c'est au cours d'une
assemblée que nous avons été désignés pour
former le comité de gestion du périmètre. Nous sommes six
dont 4 femmes et 2 hommes. Nous devons nous occuper de toutes les
activités du périmètre et veiller à sa bonne
utilisation. Pour bien faire nos activités, le projet a prévu de
nous former. Mais nous n'avions bénéficié d'aucune
formation. Ils nous ont dit que le projet est arrêté plutôt
que prévu. Avec l'abandon du périmètre, nous n'avons
aucune activité. Chacune s'occupe de ses propres activités''
(entretien SC_Di20081130_10)
En évoquant la dimension renforcement des
capacités, S.C touche du doigt les conditions à mettre en oeuvre
pour permettre au comité de gestion d'être efficace.
L'exploitation des deux périmètres pose
plusieurs problèmes. K.C touche du doigt quelques-uns : `'avant
le projet, je pratiquais le maraîchage dans le village autour des
points d'eau, comme d'autres femmes du village. Lorsque le projet est venu, le
chef de village a demandé à toutes les femmes de regagner le
périmètre. C'est ainsi que nous avons abandonné nos enclos
au profit du périmètre. Le périmètre nous procurait
plus de sécurité, et nous n'avons pas à reprendre la
clôture à chaque saison. Seulement nous ne disposons pas d'assez
de planches. Nous avons même demandé au projet de nous aider
à clôturer nos enclos avec du grillage pour que nous puissions
continuer à les utiliser, mais ils n'ont pas voulu. Il faut que le
projet nous aide à améliorer notre production
maraîchère'' (entretien KC_Do20081124_6).
K.C évoque les avantages que procure le
périmètre, mais aussi ses limites, notamment l'insuffisance de
planches par exploitante.
S.C abonde dans le même sens en insistant davantage sur
les raisons d'abandon du périmètre de Diéco :
`'il n y a pas assez de planches par exploitante. Toutes les femmes de
Diéco pratiquent le maraîchage. Elles ont toutes plus d'une
parcelle. Moi, dans notre Ko, je dispose de cinq parcelles, avec chacune un
puits traditionnel. J'ai plusieurs planches contrairement aux cinq planches qui
m'ont été offertes dans le périmètre. Le travail
dans le périmètre est très pénible. Je
préfère rester dans mon périmètre à
moi'' (entretien SC_Di20081130_10).
En abordant les difficultés liées à la
commercialisation des produits maraîchers, S.C déclare :
`'Nous rencontrons beaucoup de problèmes. Nous partons sur les
marchés de Toukoroba et de Toubacoro. Banamba est très loin pour
nous. Nous produisons les mêmes productions et le plus souvent nous nous
retrouvons avec le même produit sur le marché. Il nous arrive de
liquider nos produits pour éviter qu'ils ne pourrissent. Le projet a
prévu de nous montrer comment conserver nos produits et comment les
transformer. Mais, ils sont retournés avant de le faire. Pourtant nous
avons besoin de ça pour vendre plus et avoir plus d'argent. Maintenant
chacune fait comme bon lui semble'' (entretien SC_Di20081130_10).
N.C renchérit : `'Nous ne gagnons pas assez
dans la vente. Au marché de Toukoroba, toutes les femmes apportent de la
tomate, de la salade ou autres produits et ça ne s'achète pas.
Nous sommes obligés de liquider les produits pour ne pas revenir avec
eux et qu'ils pourrissent. Lorsque nous avons commencé l'exploitation du
périmètre, AMACO nous a promis de nous aider à mieux
maîtriser les techniques maraîchères. Mais depuis qu'ils
sont partis nous ne les avons plus revus. Ils nous ont fait savoir que le
projet est arrêté'' (entretien NC_Do20081122_3).
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