III. Importance économique du Criquet
Pèlerin :
Les criquets sont des ravageurs majeurs dans de nombreuses
régions du monde (voir figure ci-dessous), notamment dans les zones
tropicales d'Afrique (Sahel, Ouest, Maghreb, Madagascar), d'Amérique et
d'Asie, ainsi que dans certaines zones tempérées (Asie centrale,
Chine...).
Leurs pullulations sont généralement liées
à des séquences d'événements
météorologiques favorables relativement bien connues (pluies en
particulier) et peuvent revêtir un caractère épisodique
(alternance de périodes de rémission et d'invasion).
L'invasion, une fois déclarée, peut durer de
nombreuses années, et la capacité de migration des criquets sur
des centaines voire des milliers de kilomètres en fait un
problème international aux répercussions économiques,
sociales et environnementales majeures [3]
On estime à 65 000 km2 la superficie des terres
cultivées détruites en 2004 par des essaims de criquets
pèlerins dans neuf pays du Sahel soit une perte de l'ordre de 200
millions d'euros.
Durant les périodes d'invasion 1986 - 1989 et 2003 - 2005,
l'aide internationale mobilisée pour lutter contre le criquet
pèlerin dans les pays affectés fut d'environ un milliard de
dollars.
A ce jour, la FAO a commandé plus de deux millions de
litres de pesticides pour une valeur totale de 14,7 millions de dollars,
loué 14 aéronefs pour la lutte et la surveillance
aérienne. Bilan provisoire des efforts déployés aux
niveaux national, bilatéral et multilatéral: 1,9 million
d'hectares infestés par le criquet pèlerin ont été
traités dans les pays du Sahel depuis le début de la campagne
estivale de 2004 [4].
C'est un insecte polyphage. Le Criquet Pèlerin
n'épargne aucune espèce végétale. Il s'attaque au
pâturage, ce qui est lourd de conséquence pour l'élevage et
l'exposition des sols à l'érosion sous toutes ses formes. Il
s'attaque sévèrement aux arbres fruitiers, aux cultures
vivrières en général.
Entouré de ces caractères particuliers de survie,
le Criquet Pèlerin est l'acridien le plus présent, le plus
migrant, le plus vorace, et la plus grande importance économique, le
plus dévastateur et même le plus effrayant au Sahel depuis
l'époque de l'écriture de la bible (huitième plaie de
l'Egypte de la bible) [8] à nos jours .
Un Criquet pèlerin consomme 30 à 70 % de son poids
d'aliments frais par jour en phase solitaire, et peut atteindre 100 % en phase
grégaire ; Un kilomètre carré d'essaim dense renferme
plus de 50 millions d'individus. Chaque ailé pèse en moyenne 2
grammes. Une telle population consomme 100 tonnes de matière
végétale fraîche par jour ;
En 1974, 368.000 tonnes de céréales ont
été perdues du fait des sautereaux au Sahel ;
Déjà en 125 avant J.C., 800.000 personnes sont
mortes de famine en Cyrénaïque et en Numidie (actuels côte
libyenne et Nord du Soudan) [3] ;
Les pertes sont estimées au niveau mondial à 15
millions de Livre Sterling en 1935, 30 millions en 1950, 45 millions 1980,
malgré les efforts de lutte.
L'invasion des années 2003-2004 a couté 280
millions de Dollars US FAO, 2006a cité par Abdellah [1]
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