II.
Généralité
Schistocerca gregaria (Forskal, 1775), du nom vernaculaire
français de Criquet Pèlerin, est issu du règne animal,
ordre des Orthoptères, Sous-ordre des Caelifères, Famille des
Acrididae, Sous-famille des Cyrtacanthacridinae. Il est de la classe des
locustes dotés de capacité de changer de phases en passant
de la phase solitaire (inoffensive) à la phase grégaire. Ce
polymorphisme phasaire fait de cette espèce un ravageur redoutable. Il
peut constituer un problème économique important lorsque les
individus parviennent à constituer des essaims qui s'étendent sur
des kilomètres carrés capables d'atteindre les cultures et
d'anéantir les récoltes si celles-ci ne sont pas
protégées. Par ailleurs, les criquets peuvent causer de graves
dommages sur les pâturages qui ont de conséquence sur
l'élevage [1]. A ces dégâts, il faut ajouter les charges
financières et les moyens énormes que peuvent mobiliser les pays
touchés pour lutter contre ce ravageur à dimension
internationale.
2.1. Répartition spatiale du Criquet
Pèlerin.
Le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria),
huitième plaie d'Egypte, appelé Desert Locust en Anglais peut
mener une vie solitaire dans des régions arides. Ces régions
s'étendent de la Mauritanie (en Afrique de l'Ouest) à l'Inde
occidentale sur une superficie de 16 millions de kilomètres
carrés. Plus de 25 pays sont concernés et constituent l'aire de
rémission de cette espèce [1]. L'aire de rémission du
Criquet Pèlerin renferme des zones appelées « aires
grégarigènes » qui restent l'habitat favorable pour le
maintien de l'espèce.
Figure 1 :
Limites des aires de rémission du criquet pèlerin.
Source : Directive FAO 2001
Dans la mesure où les conditions écologiques
demeurent favorables, on peut assister à une augmentation rapide des
populations du criquet pèlerin. Cette augmentation de populations peut
conduire à une invasion généralisée. Ainsi de
l'aire grégarigène, les criquets peuvent envahir d'autres zones
plus vastes pour se reproduire et se multiplier si les conditions
écologiques leur sont favorables. A ce moment, on parle de l'aire de
reproduction qui est plus grande que l'aire de grégarisation (plus
restreinte et limitée à quelques pays du sahel). Pendant les
périodes d'invasion, les populations du criquet pèlerin peuvent
envahir et occuper des zones plus importantes recouvrant 29 millions de
kilomètres carrés dans 65 pays environ d'Afrique, du
Proche-Orient et d'Asie du Sud-ouest. Ainsi les populations acridiennes peuvent
atteindre les zones des cultures [2].
Figure 2 :
Limites des aires d'invasion (aire maximum atteinte par les essaims de
criquets pèlerins) et de rémission (aire où des
populations solitaires ont été signalées) du Criquet
pèlerin. Source : Directive FAO, 2001
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