2.1.2 La distribution des systèmes d'irrigation
et des principales cultures agricoles (cf. figure 9)
Environ 40 % des terres cultivables du bassin versant
sont irriguées. Parmi elles, les tanks en irriguent 50% (dont un quart
par les system tanks), les puits 30%, et les canaux 20%. La proportion
des surfaces cultivables irriguées par quelque source que ce soit est
plus faible dans la section supérieure que dans la partie
médiane, mais plus élevée que dans la partie
inférieure du bassin (cf. figure 9). Toutefois, il n'apparaît pas
de corrélation évidente entre un quelconque système
d'irrigation et une forte proportion de terres irriguées. Certains
facteurs endogènes et locaux jouent donc un rôle dans ces
différenciations territoriales. Un examen, plus détaillé,
révèle néanmoins que le secteur aval dans lequel
l'irrigation est effectuée uniquement sous le commandement d'un tank,
est généralement associé à des taux d'irrigation
plus faibles.
Quant à la disponibilité des sources
d'irrigation, le bassin observe une division tripartite. Les eaux souterraines
sont la principale source dans la section supérieure, alors que
l'irrigation par tank y est négligeable. Les principaux systèmes
d'irrigation sont présents dans la section médiane avec toutefois
une omniprésence marquée des canaux et des puits alors que
l'irrigation dans la partie aval se fait entièrement par
tanks.
Les cartes combinant les systèmes d'irrigation,
et les types de cultures, font apparaître que les taluks dans lesquels
l'irrigation par tanks est prépondérante, sont ceux où la
riziculture est majoritaire. Cette association détermine une rupture,
assez nette, de la domination de la riziculture, entre le tiers
supérieur, et le reste du bassin versant.
A contrario, l'irrigation par puits n'est pas
corrélée de manière significative aux cultures de rente
(canne à sucre, cocotiers, coton, arbres fruitiers, etc.), en dehors de
la section supérieure qui confirme la règle ; les puits sont ici
très majoritaires et la proportion des cultures de rente est de l'ordre
des 20%. Notons que le district de Ramanathapuram se dégage des autres
du fait d'un taux important de cultures de rente, alors que l'irrigation des
terres cultivables est faible et que les tanks sont la principale source
d'irrigation. Nous verrons que les facteurs édaphiques liés
à une forte capacité de rétention favorisent la
diversification des cultures et en particulier la présence de certaines
cultures de rente. Ceci laisse à penser que les stratégies
paysannes se soient ici adaptées aux potentialités physiques, et
plus récemment, au marché. Les zones de tanks sont globalement
associées à la monoculture de paddy irrigué. De fait, les
zones irriguées par d'autres systèmes que les tanks, ou par
plusieurs systèmes à la fois, présentent une
diversification des cultures plus grande. Là où cela ne se
vérifie pas, c'est que d'autres facteurs, comme les sols ou les
stratégies individuelles par exemple, permettent cette diversification.
Tel est le cas pour les taluks de Manamadurai et de Ramanathapuram qui
présentent des taux important de culture de rentes et des taux
d'irrigation par tanks parmi les plus forts.
En conclusion, la présence d'une culture est
liée à la disponibilité de l'eau, disponibilité
naturelle ou organisée, qui est elle-même dépendante non
seulement des capacités du milieu mais aussi des choix de
société, des capacités et possibilités
individuelles (capital financier, culturel) et de l'altruisme communautaire
(actions collectives).
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Le bassin versant de la Vaigai-Periyar,
unité régionale d'analyse spatiale et sociale des
tanks
Figure 9 - Cartes des systèmes d'irrigation, et
des cultures irriguées, dans le bassin versant de la
Vaigai-Periyar
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Le bassin versant de la Vaigai-Periyar,
unité régionale d'analyse spatiale et sociale des
tanks
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