La définition de la sante n'est pas une notion stable,
elle est relative. L'état de santé est souvent un sentiment
personnel, une manière d'être. Chacun le perçoit en
fonction de son domaine d'activité, de son développement
socio-économique et/ou de son idéologie.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS, 2001),
la santé n'est pas que l'absence de maladie ou de déficience,
c'est aussi un état de bien-être physique, mental et social.
Rédigé et présenté par TSAKEU
NEKDEM Arsène Raoul
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Elle définit si la santé mentale comme un
état de bien-être qui permet à la personne de se
réaliser et de s'ajuster aux exigences normales de la vie, qui lui
permet également de travailler de manière efficace et productive,
et d'apporter ses contributions à sa communauté.
Y faisant suite, l'OMS reconnaît également que
le travail et les conditions dans lesquelles il s'accomplit ont un impact sur
la santé mentale, notamment le stress, l'iniquité, les pratiques
discriminatoires, mais aussi le sens que donne chaque professionnel à
son travail.
Pour René Dubos(1978),
la santé est un processus créateur. C'est une adaptation
active et permanente de l'individu à son environnement. Dans sa
perspective, il pense que chacun devrait avoir des connaissances
nécessaires pour opérer des choix en rapport avec sa santé
en tant qu'un état individuellement perceptible.
Le texte des Conventions et Recommandations de l'OIT se
trouvent reprises en références. La définition de la
santé proposé par la Convention N°155 de l'OIT de 1981
portant sur la sécurité et la santé au travail est la
suivante : « le terme « santé», en relation avec le
travail, ne vise pas seulement l'absence de maladie ou d'infirmité; il
inclut aussi les éléments physiques et mentaux affectant la
santé directement liés à la sécurité et
à l'hygiène du travail.
Le Comité mixte OMS-OIT (1995), définit ainsi
la Santé au travail : « la santé au travail s'articule
autour de trois objectifs distincts : préservation et promotion de la
santé du travailleur et de sa capacité de travail;
amélioration du milieu de travail et du travail, qui doivent être
rendus favorables à la sécurité et la santé, et
élaboration d'une organisation et d'une culture du travail qui
développent la santé et la sécurité au travail.
Cette culture s'exprime en pratique dans les systèmes de gestion, la
politique en matière de gestion du personnel, les principes de
participation, les politiques de formation, et la gestion de la qualité.
»
La santé au travail dans sa démarche
interdisciplinaire, traite de la prévention des lésions et des
dégradations de la santé liées au travail ainsi que de la
protection et de la promotion de la santé des travailleurs.
Percptions des personnls igants de médecine l'HGY
relatives à linfluence de la charge de travail sur leur
Perceptions des
personnels soignants
de médecine de l'HGY relatives
à l'influence de la vail sur leu
état de santé
2009/2012
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Cette approche s'applique à une grande
variété d'aspects touchant à la santé ; conditions
physiques et psychosociales, environnement, pratiques en matière de
santé, ressources personnelles, etc.
Il devient néanmoins difficile de trouver la juste
place pour ne pas être accusé de mauvais personnel soignant en
établissant une distance tout en se protégeant de
l'émotion engendrée par le travail quotidien auprès de la
souffrance. Bien sûr, tous ces soignants vivent différemment le
manque de moyens, la maladie, la souffrance et la mort de leurs malades.
Mais ces difficultés ne sont pratiquement jamais mises
à jour dans les entretiens, tout juste parlent-ils des risques du
métier ou du salaire trop bas. Si les soignants se taisent, c'est que
l'institution hospitalière ne leur permet pas de reconnaître leurs
difficultés. Alors, pour tenir, le soignant fait face à la
pathologie mais pas au malade. Ainsi intervient la notion de motivation chez le
soignant comme un « processus » que l'individu vit ; Les soignants
sont en proie à un stress lié à l'intensité du
travail, à la gravité des pathologies, à l'échec
thérapeutique, et à la fréquence relative de la mort. Si
le stress n'est jamais exprimé, il joue pourtant un rôle en
filigrane dans leur pratique entre clivage psychique et épuisement
professionnel.
En effet nous avons l'habitude de considérer la
structure de soins à travers sa mission première soit les soins
et le bien-être des malades. Mais en soins infirmiers, une structure ne
peut se préoccuper d'augmenter la quantité et la qualité
des soins sans se préoccuper dans une même mesure de la
santé énergétique de son personnel. Des soignants
démoralisés et au bord de l'épuisement ne peuvent
contribuer à la poursuite d'un objectif d'amélioration de la
qualité des soins.
Cependant, le travail dans les services de médecine
qui se fait souvent dans l'urgence, nécessite un effort de concentration
et une dextérité importante et par conséquent favorise une
augmentation importante de la charge mentale du travail et peut
également être source de stress. D'autres situations peuvent
être source de stress pour le personnel soignant : contacts avec des
usagers agités ou agressifs, contact de la mort, polyvalence
nécessaire pour l'accomplissement des taches, interruption
fréquente des tâches, tension due aux risques d'erreur, horaires
alternants et horaires de nuit. La fatigue spécifique des soignants se
traduit par le stress, qui en est une des conséquences
pathogènes. Madeleine Estryn-Béhar et Henri Poinsignon
(1989) l'expliquent en utilisant le terme « burn out » des
Infirmiers : « la fatigue liée à la surcharge et au stress
est classique.
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relatives à linfluence de la charge de travail sur leur
Perceptions des
personnels soignants
de médecine de l'HGY relatives
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état de santé
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L'isolement, l'absence de gratifications, la
brièveté des échanges avec les supérieurs, le
manque de participation sont signalés par plusieurs auteurs ayant
travaillé sur le personnel Infirmier. Ces éléments
contribuent à générer une ambiance dépressive qui
n'est pas toujours exprimée de façon claire, mais que traduit
bien l'expression de lassitude, le découragement, le détachement,
l'épuisement émotionnel, de perte de l'enthousiasme et de
l'optimisme, enfin une perception cynique et désabusée des autres
qui peut être destructrice ». Le climat de travail des soignants
subit néanmoins un désagrégement.
Malgré tout, le personnel soignant, par
déformation professionnelle, dans des interactions de plus en plus
saccadées et brèves, constate l'impossibilité de
récolter les bénéfices et la satisfaction du travail bien
fait. On comprend ainsi davantage le malaise profond et actuel de cette
profession, la fatigue et les craintes d'atteinte de la santé
psychologique des Infirmiers. Ils sont coincés entre les exigences
émotives de leur travail et les risques associés
(dépression, fusion d'identité, surcharge émotive...) et
les obstacles à produire ce travail ou à en voir les
résultats.