Elles sont un ensemble de facteurs qui se lient au personnel
soignant, du fait qu'il soit aussi un être social, et qui conditionne
fortement son comportement et son rendement. Le travail de soignant implique
une relation étroite avec la souffrance, la mort, la peur. Le soignant
se retrouve dans des situations complexes qui peuvent le toucher dans ses
valeurs éthiques : l'impuissance face aux situations, l'acharnement
thérapeutique, l'âge du patient. Le soignant doit faire face
à des situations difficiles psychologiquement et pénibles.
4-3-2-1. Pénibilité du travail
La pénibilité est liée à un
ensemble de facteurs contraignants, notamment physiques, impliqués par
l'hyper sollicitation répétée due à la contrainte
de rythme du travail. D'abord, la charge physique liée aux conditions du
travail engendre de la fatigue et du stress. Par exemple, dans les services de
médecine de l'HGY où chaque Infirmier doit s'occuper au moins de
huit malades par jour, tout en gardant en même temps la précision
de la qualité de travail, avec la pression du médecin lui
demandant de faire un travail rapide et de qualité.
Rédigé et présenté par TSAKEU
NEKDEM Arsène Raoul
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De même la posture debout quasi constante est encore
gênante pour tous les soignants auprès des malades : Ils sont
debout six heures et plus, et doivent faire couché des patients et de
les soulever sans aide mécanique plusieurs fois par jour. Les
tâches impliquant beaucoup de posture penchée sont aussi
réalisées plus fréquemment lors de l'administration des
soins. Toutes ces contraintes du travail peuvent avoir des effets graves en
termes de pathologie de la santé physique des soignants.
4-3-2-2. Charge émotionnelle
La charge émotionnelle est inhérente à
de nombreuses professions, notamment celle des Infirmiers où la
perception des émotions des autres et la maîtrise des siennes sont
essentielles pour mener à bien le travail. Cette charge peut perturber
l'équilibre émotionnel du soignant et se répercuter dans
sa sphère privée. Les soignants devront nécessairement
faire preuve d'empathie et de compassion envers leurs clients.
La charge de travail des soignants comporterait de ce fait un
élément qui les distingue des autres professions. Les demandes
d'empathie et de compassion propres à cette profession semblent
tellement élevées qu'elles provoquent une réaction
particulière chez ces professionnels, l'usure de compassion. La
dimension émotive du travail est une dimension ambiguë et pourtant
lourde de conséquences sur la santé psychologique des
soignants.
4-3-2-3. Temps de travail effectif
Selon l'Article 80(1) de la Loi N° 92/007 du 14
août 1992, portant Code du Travail Camerounais, « Dans tous les
établissements publics ou privés non agricoles, la durée
de travail ne peut excéder quarante (40) heures par semaine ».
Mais le décret N°95/677 du 18 Décembre 1995 considère
comme équivalent 45heures pour les personnels hospitaliers. Cependant,
les horaires de travail utilisés dans les hôpitaux ne prennent pas
souvent en compte la charge de travail assigné à chaque service
de soins ; à l'instar du système de roulement du type 12x2 qui
est le plus utilisés dans les pays en développement et reconnus
comme très épuisant dans les services de médecine car
difficile de tenir 12heures de travail auprès des malades grabataires.
L'adéquation des horaires de travail aux activités des
unités de soins et à l'effectif de leur personnel contribue
à l'amélioration des conditions de travail et ses effets sur la
santé des personnels soignants.
Percptions des personnls igants de médecine l'HGY
relatives à linfluence de la charge de travail sur leur
Perceptions des
personnels soignants
de médecine de l'HGY relatives
à l'influence de la vail sur leu
état de santé
2009/2012
Rédigé et présenté par TSAKEU
NEKDEM Arsène Raoul
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4-3-2-4. Rémunération
Tous les besoins de base (physiologiques) dépendent,
dans la plupart des cas, du salaire. La personne qui perçoit que sa
rémunération est adéquate et répond à ses
besoins, sera satisfaite de son travail et aura une attitude positive.
L'iniquité salariale est, quant à elle, source
d'insatisfaction. Le gain matériel est un signe de gratification et de
reconnaissance. Celui qui perçoit plus de reconnaissance pour ses
collègues que pour lui-même se sentira injustement traité.
Ce sentiment d'injustice est néfaste pour l'équilibre mental de
la personne. Les différences de traitement étant le reflet de
jugements de valeurs ou de préjugés infondés, se sont en
particulier les groupes sociaux minoritaires ainsi que les femmes qui en sont
le plus souvent victimes.
Le modèle de Siegrist (1996)
considère donc que les récompenses sont constituées de
trois éléments : l'argent, l'estime et le contrôle du
statut professionnel. Un déséquilibre entre ces
récompenses et l'effort fourni au travail a des effets négatifs
sur les individus. Ainsi, l'augmentation des risques de troubles
cardiovasculaires (TCV) (Siegrist, 1996), d'épuisement, de plaintes
psychosomatiques, de symptômes physiques et d'insatisfaction au travail
sont associés à un déséquilibre entre l'effort et
les récompenses au travail.
Il arrive souvent, dans certaines entreprises sanitaires, que
des personnels soignants faisant un travail équivalent soient
traités différemment pour des raisons historiques ou
d'organisation rigide. Nous rappelons ici que la rémunération est
un facteur d'insatisfaction important lorsqu'elle est perçue comme
étant insuffisante, mais qu'elle n'est pas un facteur de satisfaction
efficace à long terme pour motiver le personnel.