2.8. Les explorations para-cliniques.
La stratégie des examens complémentaires n'est
pas parfaitement codifiée, dépendant du type de recrutement et de
la disponibilité des explorations.
Une enquête réalisée il y a quelques
années auprès de 44 membres du Groupe Francophone
d'Hépatologie Gastro-entérologie et Nutrition Pédiatriques
retrouvait que les examens pratiqués en première intension devant
des douleurs abdominales récurrentes étaient une enquête
diététique dans 80% des cas, une radiographie d'abdomen sans
préparation (ASP) dans 50% des cas, une fibroscopie digestive haute en
cas de trouble dyspeptique dans 50% des cas, une échographie abdominale
dans 40% des cas et plus rarement un bilan inflammatoire, un examen
cytobactériologique des urines, un examen parasitologique des selles
dans 30% des cas.
D'autres examens (transit oesogastroduodénal,
pH-métrie, rectosigmoïdoscopie, test respiratoire, bilan
allergologique, test de perméabilité intestinale,
manométrie ano-rectale) n'étaient réalisés que
beaucoup plus rarement, en deuxième intention et en fonction de
l'orientation clinique.
Devant des douleurs abdominales sans caractère
sémiologique d'organicité, aucun examen complémentaire
n'est utile. Cependant, en cas d'échec de la prise en charge de la
douleur ou pérennisation des symptômes, des examens
complémentaires d'orientation peuvent être nécessaires. La
coproculture n'est d'aucune indication dans ce cas.
La place de l'endoscopie digestive haute est bien
codifiée et se justifie quand une pathologie organique oesophagienne,
gastrique ou duodénale est suspectée.
La place de l'échographie abdominale est par contre
plus difficile à apprécier. Ainsi, dans une série de 120
enfants ayant eu une échographie systématique pour exploration de
douleur abdominale récurrente, cet examen ne permettait que de mettre en
évidence la cause des douleurs que chez 2 patients. Il faut noter de
plus que dans cette étude, l'échographie révélait
des anomalies chez 6 autres patients (lithiase vésiculaire, anomalie
urologique) qui n'étaient pas en rapport avec les douleurs
(« »incidentalome ») qui portaient le risque
de renforcer à tout enfant et/ou sa famille dans le sentiment qu'il y a
une cause organique à ces douleurs.
Chez l'adulte, bien qu'il existe un certain nombre de
stratégies décisionnelles publiées définissant la
place des examens complémentaires et du traitement empirique e fonction
du type de dyspepsie présentée par le patient, peu ont
été évalués, sur le plan de leur utilité
(confort pour le malade, coût, bénéfice en terme de
santé). Ainsi le problème n'est actuellement réglé
chez l'adulte non plus et une démarche individuelle adaptée
à chaque patient recommandé par la plupart des auteurs.
|