3.3. Les constats par rapport à l'emploi du Parc
Automobile National
L'Etat étant dans l'impossibilité de mettre
à la disposition de tous ces agents de véhicule de fonction, a
limité les catégories d'agents qui doivent en
bénéficier. Ainsi, pour permettre à certains agents qui ne
disposent pas de véhicules de fonction, de subvenir à leurs
besoins de déplacement, il a été institué par
l'Etat une indemnité de roulage (article 12 du décret
n°86-0124/PCMS/MF du 11 septembre 1986, relatif au parc
automobile National).
Outre, l'institution de cette indemnité, dans le cadre
du service, les agents disposent de véhicules de liaison. Ces
véhicules ne peuvent en aucun cas être mis à la disposition
exclusive d'un agent de l'Etat.
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En dépit de tous ces avantages accordés et
limites imposées, beaucoup de responsables bénéficient de
véhicules nonobstant les dispositions réglementaires à cet
effet. Pire, s'agissant de l'utilisation de ces véhicules, certains
agents n'hésitent pas à les utiliser en dehors de l'emploi pour
lequel ils ont été affectés (par exemple leur propre
déplacement voire même celui de leur famille), comme si ce sont
des véhicules de fonction mis à leur disposition.
En plus, il n'est pas rare de croiser des véhicules
administratifs aux alentours des bistros, marchés, établissements
scolaires, mariages, baptêmes, etc.
Au niveau de chaque département ministériel, la
gestion des véhicules qui lui sont affectés incombe à la
Direction des Ressources Financières et Matériels (DRFM).
Malheureusement, certaines de ces structures n'assurent ni le suivi ni le
contrôle de l'utilisation faite et de l'état de fonctionnement de
ces véhicules, d'où la présence un peu partout dans les
Ministères de plusieurs véhicules en panne, qui se
dégradent au fil du temps. Par exemple, dans le passé, chaque
véhicule affecté à un service est doté d'un carnet
de bord pour enregistrer tous les déplacements et réparations
relatifs à ce véhicule. Aujourd'hui, aucun véhicule n'en
possède.
S'agissant des motos, après leurs acquisitions, ils
sont directement affectés aux utilisateurs sans prise en charge, ni
suivi. Ils sont remplacés périodiquement sans être
réformés. Ce qui conduit à leur disparition sans laisser
de trace comme l'a démontré Monsieur Saley (ISSA OUMAROU) dans
son mémoire, « la gestion du patrimoine de l'Etat : cas
du Niger ».7
Après avoir présenté les charges de
l'Etat en matière d'achat de nouveaux véhicules, d'entretien et
d'achat du carburant et lubrifiant, nous
7Saley, (ISSA OUMAROU),
« la gestion du patrimoine de l'Etat : cas du Niger », LOME,
ENA, 2005, à la page 30.
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allons relever les problèmes liés à la
gestion du parc automobile national et proposer des recommandations dans le
sens de l'amélioration.
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