1ère PARTIE
CADRES THEORIQUE, CONCEPTUEL, PHYSIQUE, HISTORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
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Chapitre premier : Cadre théorique et
conceptuel
I. Cadre théorique
I.1 Justification de l'étude
L'inclusion des femmes dans la politique demeure un
débat universel. Les femmes, depuis longtemps ont revendiqué
d'une manière ou autre leur droit à participer à la
gestion de la cité. Déjà en 1790, en Angleterre, Mary
Wollstonecraft lorsqu'elle publie A vindication of the Rights of
Woman. Pour elle, les femmes partageant une commune humanité avec
les hommes, ne sauraient être privées des droits dont ceux-ci
jouissent librement. Dans cette même perspective, Olympe de Gouge avant
d'être guillotinée au nom du combat féministe, affirmait
dans l'article x de sa Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne2 : « la femme a le
droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également le
droit de monter à la tribune ».
Cependant, malgré toutes ces initiatives, cette forte
mobilisation autour de la question de participation politique des femmes, on
constate que l'espace politique formel demeure largement une exclusivité
masculine, les femmes étant toujours sous représentées.
Ainsi, en Afrique, les statistiques des Nations Unies indiquent que les femmes
ne sont pas représentées à plus de 8% dans les instances
de prise de décision.
Au Togo, malgré les rhétoriques
séduisantes des textes et de velléités gouvernementales en
faveur de l'autonomisation des femmes et de
2 Insatisfaite de la Déclaration universelle de droits
de l'homme et de citoyen du 1789 qui à son avis, envisageait
l'humanité au masculin, Olympe de Gouge rédige une autre
Déclaration où elle décline les droits de l'homme au
féminin. L'humanité n'est pas uniquement composée d'hommes
mais aussi de femmes.
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leur représentativité dans l'espace politique,
le fossé est encore considérable dans la réalité.
Les femmes, en dépit de leur poids démographique (51%) ne
représentent que 30% des postes de décision (PNUD). Du coup,
cette sous représentativité de la femme dans les instances
politiques est perçue par bon nombre comme une illustration d'une
amorphie politique, congénitale à la femme togolaise.
Cependant, l'histoire togolaise nous révèle des
scénarios riches d'intense engagement et activisme politique de la part
de la femme avant les indépendances. En outre, leur participation
à la vie publique dépasse celle des hommes car, selon
l'enquête QUIBB de 2006 reprise dans le cadre de l'élaboration du
Document complet de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
(DSRP) en 2011, les femmes travaillent plus que les hommes dans la mesure
où le taux d'activité chez les femmes est de 79,1% contre 78,5%
chez les hommes.
C'est alors, ce dualisme de la figure de la femme togolaise en
politique, c'est-à-dire, une femme active et engagée avant les
indépendances et une femme presque apathique politiquement juste
après qui nous a motivé à opter pour ce thème, et
ainsi réhabiliter cette histoire riche de la femme togolaise mais qui
à notre sens, demeure peu connue des togolais.
Ensuite, l'intérêt suscité par ce
thème, est le constat d'un énorme contraste entre une
démographie féminine croissante et leur faible implication dans
la vie publique et politique. De ce fait, nous avons voulu par notre
étude contribué un temps soit peu aux efforts qui se
déploient dans ce domaine, car, la marginalisation des femmes dans le
domaine politique constitue un énorme frein au développement
économique et à l'épanouissement social. Les femmes du
fait de la discrimination, ne peuvent contribuer au progrès de
l'humanité en apportant leur science, leur
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talent, leur ingéniosité. Ainsi des femmes
qualifiées, talentueuses se voient écartées de certaines
fonctions de direction ou de responsabilité du seul fait qu'elles sont
des femmes, alors qu'en exerçant ces fonctions elles auraient pu
faciliter la réalisation de progrès considérables et
significatifs dans tous les domaines.
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