1.2.2. Déterminant du développement
financier
Au regard de l'importance des marchés financiers pour
le financement des économies, la maîtrise des facteurs qui peuvent
induire ce développement est indispensable. Ainsi, dans une étude
récente, Andrianaivo, M et Yartey, C. (2009) ont réalisé
une analyse empirique des déterminants du développement du
marché financier en Afrique, en mettant l'accent sur les systèmes
bancaires et les bourses. Ils ont conclut que le niveau de revenu, la
protection des droits des créanciers, la répression
financière et le risque politique constituent les principaux
déterminants du développement du secteur bancaire en Afrique.
Selon cette étude, le développement du marché boursier est
déterminé par sa liquidité, l'épargne
intérieure, le développement du secteur bancaire et le risque
politique.
Dans la littérature, le rôle de la
libéralisation financière dans la promotion du
développement financier est souvent évoqué. Cependant,
Andrianaivo, M et Yartey, C. (2009) ont trouvé par exemple, que la
libéralisation du compte de capital ne favorise le développement
du marché financier que dans les pays à revenu
élevé ou ceux qui disposent d'institutions bien
développées, ou alors ceux qui réunissent ces deux
caractéristiques. Les effets significatifs du risque politique sur le
développement, aussi bien du secteur bancaire que du marché
boursier, indiquent que la solution de ce problème favoriserait le
développement des marchés financiers africains.
Ainsi, une des raisons à l'origine de l'endettement
intérieur par les gouvernements, à part le financement du
déficit budgétaire et la mise en oeuvre de la politique
monétaire, est la promotion du développement du secteur
financier. Selon Johnson, A. (2001) le
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développement et l'approfondissement du secteur
financier, requiert l'existence de l'offre constante d'instruments financiers
variés qui peuvent être échangés. Normalement, cette
démarche débute avec l'offre des bons du Trésor à
court terme pour attirer les investisseurs avant de passer aux titres à
moyen et long termes du secteur public et privé.
1.2.3. Indicateurs du développement financier
Nous avons vu déjà que le développement
du secteur financier favorise l'expansion économique et que pour y
parvenir les Autorités doivent veiller à la réalisation de
certaines actions citées précédemment. Mais comment
mesurer le développement financier d'un espace économique ?
Selon Chatterji S. (2003), deux types d'indicateurs peuvent
être utilisés pour analyser l'état de développement
du secteur financier. Le premier type regroupe les indicateurs de l'ampleur de
l'intermédiation des fonds et le degré de développement du
secteur financier dans l'économie, permettant d'analyser l'accumulation
des engagements financiers, qui contribuera à son tour à
promouvoir l'épargne privée intérieure et l'accumulation
des capitaux. Dans ce cadre, sont généralement retenus les
indicateurs tels que M2 sur le PIB, le ratio M2 sur la circulation fiduciaire,
les Prêts totaux sur le PIB, les actifs financiers totaux sur le PIB et
le Crédit au secteur privé sur le PIB.
Le deuxième type d'indicateurs s'intéresse
à la nature de l'intermédiation et à sa contribution au
développement. Il s'agit généralement de la part des
engagements à court terme dans les engagements totaux, les encours du
marché obligataire sur le M2, le ratio prêts sur les
dépôts bancaires et la distribution sectorielle des prêts
par secteur (contre la part des secteurs dans le PIB).
Dans l'analyse du développement du secteur financier,
l'aspect lié à la diversification des institutions revêt
une importance capitale. Ainsi, plus ce secteur est diversifié, plus
l'offre d'options d'épargne et d'investissement est large. La
mobilisation et l'affectation des ressources sont plus efficaces, grâce
à des opportunités d'épargne et d'investissement
concurrentielles, ainsi que des risques moins élevés et plus
diversifiés ( Chatterji S. (2003).
Aussi, un système financier développé
est-il un système qui ne doit pas être incomplet en ce qui
concerne les institutions, les marchés et les instruments. Il doit
être intégré, efficace, avec des coûts de transaction
modestes et des systèmes d'information performant. Sinon, le secteur
financier sera défectueux dans la fixation des prix des actifs
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et du passif, ce qui nécessiterait des réformes
profondes accompagnées des programmes de développement (Chatterji
S, 2003)..
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